Le fondateur de la société de voitures électriques Tesla, Elon Musk, a présenté Powerwall*, jeudi 30 avril en Californie, une « batterie pour domicile » censée doper les énergies renouvelables et répondre ainsi aux problèmes de réduction du CO2. Sa stratégie avec un investissement industriel de 5 milliard$ (contre 4 milliards d’euros pour la VE de Renault) marque l’ambition de sa stratégie mondiale et un vrai choc pour rassurer la filière Européenne du solaire qui va se réunir à Munich au salon InterSolar (10-12 juin*** ). Présentation de la batterie Tesla Powerwall qui doit changer « la totalité de l’infrastructure énergétique dans le monde » selon Elon Musk et hommage à l’ingénieur** Nikola Tesla, Serbe émigré aux Etats-Unis , qui est à l’origine d’une série d’inventions dont le courant alternatif. Prodigieux !

Cette « batterie pour domicile » doit stocker l’électricité fournie par un procédé propre (solaire, éolien…) ou par le réseau électrique au moment où celui-ci offre de l’électricité bon marché. Tesla Powerwall peut également servir en cas de coupure de courant. Dans la pratique, la batterie se fixe sur le mur d’une maison ou d’un garage pour permettre aux habitations équipées de panneaux photovoltaïques par exemple d’être indépendantes des réseaux électriques traditionnels.
Aux dires du constructeur, 160 millions de Powerpacks suffiraient à fournir les USA en énergie (à condition d’avoir suffisamment de panneaux solaires), deux milliards alimenteraient le monde entier. « Notre objectif est de changer la façon dont le monde utilise l’énergie à une très grande échelle » insiste Elon Musk.  Jusqu’à présent, un particulier ayant équipé son toit de panneaux solaires est souvent obligé de vendre sa production aux opérateurs du réseau électrique explique Libération. Powerwall doit permettre d’utiliser le surplus d’énergie renouvelable produit à un moment plus propice.  En clair, il est possible d’ajuster la production du solaire ou de l’éolien, par définition aléatoire, ou de charger sa batterie via réseau électrique en heure creuse pour utiliser l’énergie en heure pleine.  

Les capacités de stockage
Plusieurs modèles sont prévus. Le plus petit fait 1m30 de haut, 86cm de large pour 18 cm de profondeur avec une capacité de 7kWh, soit près d’un tiers de la consommation journalière moyenne d’une famille française selon les chiffres de la Banque mondiale.  On trouve également un modèle d’une capacité de 10kWh, alors que le plus grand peut stocker 100kWh et s’adresse aux professionnels. 

Des prix très attractifs

La mise sur le marché de la batterie est prévue pour cet été aux Etats-Unis et pour l’année prochaine dans le reste du monde. Le prix est fixé à 3500 dollars (3100 euros) pour le modèle de 10 kWh contre 3000 dollars (2700 euros) pour celui de 7 kWh détaille le site de la société. Des chiffres surprenants puisque les analystes s’attendaient à des prix deux fois supérieurs précise Les Echos. Mais c’est justement sur ce point que Tesla souhaite se détacher de General Electric, Samsung ou Total, déjà présents sur le marché. 

La gamme Tesla de batteries pour le domicile et les collectivités.

Les énergies fossiles polluent, c’est un fait. Les alternatives, solaire et éolienne notamment, sont trop peu utilisées et ne fonctionnent que par intermittence. Elon Musk compare notre étoile à un « réacteur à fusion dans le ciel » mais comment pallier à la demande en énergie lorsque l’astre se planque ? Des batteries évidemment ! Elles stockent l’énergie (solaire, éolienne ou autre) pour la diffuser quand nécessaire. Sauf que nos piles actuelles ont un problème, si on en croit le patron de Tesla : « they suck » (nous ferons volontairement l’impasse sur la traduction). Trop coûteuses, peu fiables, limitées en durée de vie… les batteries classiques sont peu adaptées aux usages domestiques. La société américaine présente donc sa solution, le chaînon manquant ou, plus précisément, « The Missing Piece » : le Powerwall.

D’abord pour la maison !

Concrètement, il s’agit d’une batterie lithium ion avec contrôle thermique intégré se déclinant en deux versions, un modèle de 7 kWh à 3000 dollars destiné aux usages quotidiens et une variante 10 kWh pour le backup à 3500 dollars. Son prix, mais aussi son design (18 cm d’épaisseur), la rend particulièrement accessible pour les particuliers. Les deux versions sont garanties 10 ans.
En outre, cette batterie est connectée, sans autre précision quant à l’application nécessaire à son utilisation ou aux fonctionnalités associées. Intégrable en extérieur comme en intérieur, le Powerwall supporte des températures allant de -20° à 43°. Disponible dès aujourd’hui en précommande, les livraisons de Powerwall devrait débuter « d’ici trois à quatre mois » selon le PDG-fondateur.
Aux Etats-Unis puis dans le monde !

Cette conférence (vidéo ci-dessus) a également été l’occasion pour Elon Musk de présenter deux autres projets. Il a introduit le grand frère du PowerWall, le Powerpack. Ce bloc batterie 100 kWh, exploite la même technologie que son pendant domestique, mais à plus grande échelle. Il s’adresse aux entreprises, mais aussi aux services publics. Tesla n’annonce pour l’heure aucun prix pour ce modèle, dont les commandes s’ouvriront dans le courant de l’année 2015.


** NIKOLA TESLA – L’INVENTEUR SERBE QUI A ÉCLAIRÉ LE MONDE (1/5)

Gigafactory, l’usine de 5 milliard$ pour 6500 emplois***

Dans le cadre d’un projet pilote, 300 habitations californiennes ont été équipées des batteries Tesla, à 13 000 dollars l’unité. Leur principal usage consiste à stoker l’énergie produite par des panneaux solaires le jour afin de l’utiliser la nuit. Ce qui n’a rien d’innocent : Elon Musk est également président de SolarCity, leader du marché de l’énergie solaire aux Etats-Unis. Reste le prix des batteries, qui est le principal frein à l’adoption. Elon Musk a également la solution, avec son usine de 5 milliards de dollars. La construction en cours dans l’Etat du Nevada d’ une immense unité de production de batteries lithium-ion d’ici 2017.

Elon Musk espère ainsi réduire le coût de production des accumulateurs de 30% en un an, ce à quoi il faudra ajouter 50% de remises offertes par certains opérateurs électriques pour l’achat d’une batterie lithium-ion. Et il compte que, en 2020, Gigafactory à elle seule sorte de ses ateliers autant d’unités que la production mondiale de l’année 2013.

La production des Powerpack sera assurée par la nouvelle usine Gigafactory 1 qui devrait sortir de terre d’ici 2017, au Nevada. Elon Musk considère cette manufacture, alimentée à l’énergie solaire, comme un nouveau produit. Il espère d’ailleurs que d’autres entreprises décident elles aussi de mettre au point leur propre Gigafactory. Il évoque d’ailleurs un modèle open source, sans précisions.

Domoclick.com avec Guillaume Périssat pour L’informaticien
http://www.linformaticien.com/

* Tesla Motors , Powerwall/
http://www.teslamotors.com/powerwall

Source : TIME Magazine
http://time.com/3272004/tesla-awards-nevada-huge-gigafactory-deal-reno-elon-musk/

*** InterSolar à Munich , du 10 au 12 juin 2015: Télécharger le catalogue
http://epaper.intersolar.de/ISE_2015_MMag/index.html