Trois mois après sa démission surprise du gouvernement, Nicolas Hulot sort de son silence ce jeudi soir sur le plateau de « L’Emission politique », en pleine crise des « gilets jaunes » qui contestent la taxe carbone chère à l’ex-ministre écolo. Ce soir, il revient parler d’écologie, de cette transition écologique et solidaire, des enjeux et des solutions. Passe-t-elle par une taxe carbone renforcée ?

Le 28 août, en direct sur France Inter et sans avoir prévenu ni le président ni le Premier ministre, le ministre de la Transition écologique annonçait son départ, se disant « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.

Depuis, l’ancien animateur télé, qui s’est dit soucieux de ne rien faire « pour nuire à ce gouvernement », a été très discret, démentant seulement en septembre préparer la sortie d’un livre après avoir salué d’un tweet la mobilisation de citoyens lors d’une marche pour le climat.

Ce Jeudi soir sur France 2, celui qui est redevenu la personnalité préférée des Français selon des sondages s’exprimera pendant plus d’une heure, débattant notamment avec le philosophe Alain Finkielkraut, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux et une agricultrice.

L’émission présentée par Léa Salamé — celle-là même qui avait recueilli l’annonce de la démission du ministre — prévoit également une séquence avec un invité surprise, même si cela ne signifie pas un retour permanent d’un « invité mystère », a indiqué à l’AFP la rédactrice en chef Alix Bouilhaguet. « On a eu envie de lancer une invitation un peu originale qui ressemble moins à l’Emission politique au sens premier du terme mais qui sera assez agréable à écouter et à regarder », a-t-elle ajouté.

A deux semaines de l’ouverture de la 24e conférence de l’ONU sur le climat (COP24) en Pologne, les sujets d’actualité liés aux combats de Nicolas Hulot ne manquent pas, de l’avenir des centrales nucléaires françaises au mouvement des « gilets jaunes » qui dénoncent notamment l’augmentation de la taxe sur les carburants.

Nicolas Hulot a plaidé pendant des années pour une fiscalité écologique plus importante afin de financer la transition écologique.
La décision d’une augmentation de la taxe carbone « est d’ailleurs une petite victoire qu’il a remportée au début du mandat d’Emmanuel Macron », a noté mercredi sur France Inter son successeur François de Rugy. « Je ne doute pas qu’il assumera ». M. de Rugy a enfoncé le clou ce jeudi 22 novembre sur France 2. Sur la question de la fiscalité écologique « je crois que sa voix importante peut être utile ».

« Il revient parler d’écologie, de cette transition écologique et solidaire, des enjeux, des solutions », a de son côté expliqué à l’AFP l’un de ses proches, le député LREM Matthieu Orphelin, saluant le retour dans le débat public d »‘une voix qui compte sur l’écologie ».

Nicolas Hulot, Une voix qui compte pour trouver la bonne voie de la transition écologique

« Il va très bien, il a envie d’être utile, de faire avancer la cause et il y a mille façons de le faire », a-t-il ajouté, assurant qu’il n’allait « pas régler ses comptes ». Selon Alix Bouilhaguet, un récent déplacement enregistré avec le journaliste Thomas Sotto sur le plus grand glacier français, la Mer de Glace à Chamonix, sera l’occasion d’un « dialogue un peu plus intime », où il reviendra sur son année de ministre.

« Il y a des moments émouvants, le premier Conseil des ministres (…). Au début, on faisait des dîners (…) entre ministres de la société civile, peut-être un peu pour se réconforter, pour partager notre sommeil perturbé », raconte ainsi Nicolas Hulot dans un extrait de ce reportage publié sur le compte twitter de l’Emission politique.

Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, malgré certaines victoires symboliques comme l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.Il avait notamment dû endosser le report de l’objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2025.

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