L’ampleur de la catastrophe survenue dans la nuit de samedi au dimanche 28 février pose une nouvelle fois la question des règles de construction en zone inondable. C’est dès le du passage de la tempête Xynthia sur la France que l’arrêté de catastrophe naturelle a été signé lundi 1er mars par les ministres de l’économie, du budget et de l’intérieur pour les quatre départements qui avaient été placés en vigilance rouge par Météo France : la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne. Face aux critiques sur le laxisme des permis de construire en zones inondables, la polémique s’intensifie. Face aux urgences des sinistrés, Domoclick publie les 10 conseils d’indemnisation.

Les zones inondables qui représentent plus de 27.000 km2 dans l’Hexagone, fait ressurgir régulièrement en France, après chaque catastrophes. Ce n’était pas le sujet quand Marie Drucker, présentatrice du journal télévisé 13-15 (France2) quelques heures après la tempête Xynthia interrogeait en direct ses correspondants dimanche 28 février en Vendée. La journaliste focalisait ses questions sur le nombres de victimes au lieu de nous informer sur un doute flagrant à ce moment là ; de savoir si l’eau des inondations de ce drame était de l’eau de l’océan ou de l’eau douce des crues comme on pouvait le croire. Pourtant, la tempête , plus forte qu’en 1999 selon certains spécialistes, a relancé le débat sur les règles de construction dans les zones inondables où 100.000 logements ont encore été édifiés depuis 1999 malgré les risques encourus, une pratique que les pouvoirs publics semblent décidés cette fois à limiter puique « Les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis. Ce droit s’applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles  » (Article L 125-2 du code de l’environnement) .

Une « réflexion va être engagée sur le plan de l’urbanisme pour qu’une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus », a promis lundi 1er mars le président Sarkozy, après une visite sur le littoral atlantique où de nombreuses maisons ont été envahies par les eaux de la mer, dans des zones côtières souvent gagnées sur la mer au fil des ans. »On ne peut pas transiger avec la sécurité », a-t-il assuré.
De son coté, la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Chantal Jouanno, s’était également prononcée peu auparavant « pour durcir les règles » car « il y a des zones où on ne peut absolument pas construire ». « Il ne faut pas construire dans des zones qui sont derrière des digues », a ajouté M. Jouanno dans une interview sur iTélé, tout en reconnaissant que depuis 1999, 100.000 logements ont été construits en zones inondables.
Mais, souligne Christian Louis-Victor, président de l’Union des maisons françaises (UMF), « il n’y a en France aucun permis de construire qui ait été accordé dans une zone inondable interdite, appelée zone rouge ». Car les Plans de prévention des risques naturels (PPRN), créés en 1995, ne visent à interdire les constructions que dans les secteurs les plus dangereux, très minoritaires dans les quelque 7.500 communes (sur un total de 36.000) qui ont de tels dispositifs.

Ces plans de prévention ne prévoient pas en outre la démolition des constructions datant d’avant 1995, même les plus exposées. Ce sont les communes qui sont tenues de prendre en compte les risques dans l’élaboration de leurs plans d’urbanisme et d’interdire les constructions dans les zones les plus exposées.
Pour les secteurs où le risque est plus faible, les constructions peuvent être autorisées, mais avec des obligations pour assurer la sécurité des occupants en période d’inondations.
Dans ce cas, les édiles municipaux cèdent souvent devant la volonté des promoteurs et de leurs (futurs) électeurs de construire en bord de mer ou de rivières. « On subit des pressions, c’est clair. C’est un combat perpétuel. On est constamment accusés de vouloir empêcher les constructions », reconnaît Mme Jouanno.
« Il faut être raisonnable et construire à des distances plus importantes » de la mer, admet désormais Philippe de Villiers, le président du conseil général de Vendée, deuxième département touristique français, où on a le plus « bétonné » au cours des 40 dernières années.
Pour l’association France Nature Environnement (FNE), la tempête Xynthia « doit servir d’électrochoc car ce phénomène exceptionnel sera amené à se répéter de plus en plus fréquemment » si les prévisions d’une élévation du niveau de la mer de un mètre d’ici à la fin du siècle à cause du réchauffement climatique se réalisent. « Il est donc urgent de définir une carte fine des risques inondation/submersion, qui sous-tendra un plan stratégique national, régional et local concerté », réclame Christian Garnier, vice-président de l’association.

Lundi soir, la préfecture de Charente-Maritime estimait le coût de réparation des digues endommagées par la tempête Xynthia dans le département à 135 millions d’euros. Dans un communiqué, elle précise que le coût de réparation est estimé à 20 millions d’euros en travaux d’urgence et 115 millions d’euros en travaux de renforcement.
Toutefois, la préfecture ne précise pas le lieu d’implantation des digues détruites.

La secrétaire d’Etat Chantal Jouanno sur Facebook:
http://www.facebook.com/pages/Chantal-Jouanno/299626290351


Le site de vigilance crues présente une carte des bulletins et des données temps réel qui sont disponibles en permanence. La carte est actualisée 2 fois par jour à 10h et à 16h. En période de crues, quand la rapidité de l’évolution de la situation l’exige, les données peuvent être réactualisés à tout moment.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Site-Vigicrues.html

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), 40% de la population mondiale vit à moins de 60 km du rivage. Des zones côtières sans défense face aux risques climatiques, comme l’a démontré l’impact du cyclone Katrina à la Nouvelle-Orléans.
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les 10 conseils d’indemnisation selon la Fédération des compagnies d’assurances et Europe 1:
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