Dans son dernier ouvrage, l’auteur du CHOC DE 2006, Michel Godet décrit les causes et conséquences du vieillissement de la population et du chômage. Pourtant, la première entreprise de France voit la situation plus sereinement. Parce que dès que l’on souhaite créer, ou tout simplement reprendre une entreprise de l’artisanat, les chambres de métiers représentent un passage quasi-obligatoire. Pour Alain Griset, président de l’APCM (Assemblée permanente des chambres de métiers), le secteur de l’artisanat offre de nombreuses possibilités d’emploi. Et affirme que "le départ en retraite de nombreux artisans ouvre des possibilités considérables".

– Quel rôle jouent les chambres de métiers ?
-A. GRISET: Les chambres de métiers sont administrées par des artisans élus. Elles représentent les intérêts généraux des artisans au niveau départemental et régional. L’Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM) agit, elle, au niveau national et européen. Parmi les actions des chambres des métiers, je citerai la réforme de l’apprentissage : dans sa phase de préparation, le réseau a fait remonter auprès des pouvoirs publics les attentes des jeunes et des entreprises.

-Seuls les métiers de l’artisanat sont représentés ?
-AG: Oui, et c’est une richesse considérable. Plus de 250 métiers figurent dans notre répertoire. L’évolution est constante, expression de la grande créativité de ce secteur et de sa capacité d’adaptation, en fonction des besoins de l’économie. Nous souhaitons pouvoir accueillir d’autres métiers qui répondraient à de nouvelles attentes et travaillons en ce sens avec le gouvernement.

-L’aide apportée par ces chambres de métiers intéresse-t-elle uniquement les créateurs ou repreneurs d’entreprise, ou s’adresse-t-elle à un plus large public ?
-AG: Toute personne s’intéressant aux métiers de l’artisanat est concernée. Chaque porteur de projet bénéficie d’un accompagnement pour le finaliser. 350 000 jeunes sont reçus chaque année dans les CAD (centres d’aide à la décision) qui les aident à s’orienter vers les formations assurées par les CFA (centres de formation des apprentis). Deux événements nationaux sont dédiés au grand public : la Semaine de la création reprise en octobre et la Semaine nationale de l’artisanat au cours du premier trimestre de chaque année.

-Comment se concrétisent ces aides ?
-AG: Une des missions essentielles est d’apporter des services à l’artisan, pour lui permettre d’accomplir toutes les formalités de création de son entreprise. La chambre propose des formations adaptées, un accompagnement en matière d’environnement, d’exportation, de normalisation, une aide juridique, l’association aux groupements d’employeurs… Les demandeurs d’emploi doivent retrouver une insertion pérenne dans le monde du travail. L’artisanat est aujourd’hui un véritable « réservoir » d’emploi, dans tous les secteurs (comme le bâtiment, les métiers de l’alimentaire et les services). Ces métiers ont considérablement évolué. Il y a des carrières valorisantes à y mener.

-Quelles sont les démarches à effectuer pour bénéficier du réseau des chambres de métiers ?
-AG: Il faut s’adresser à la chambre qui correspond à son domicile ou à l’implantation de l’entreprise. La présence de 106 chambres sur tout le territoire permet à chacun une proximité pour répondre à ses besoins.

-Pourquoi un partenariat entre l’ANPE et l’APCM ?
-AG: Nous avons, avec beaucoup de satisfaction, renforcé notre coopération. Elle concerne plus particulièrement la facilitation de la reprise d’entreprises artisanales par les demandeurs d’emploi. Un lien entre nos sites Internet a été créé et nous poursuivons activement notre concertation pour développer d’autres axes de collaboration. Le départ en retraite de nombreux artisans (250 000 entreprises dans les 10 ans) ouvre des possibilités considérables. Cette initiative vise à créer le réflexe « artisanat » auprès des demandeurs d’emploi.

Source : http://www.anpe.fr/actualites/interview/index.html