Le Cebit de Hanovre, le plus grand salon high-tech au monde, s’ouvre Jeudi 10 mars prochain sous les meilleurs auspices pour le secteur de l’informatique et des télécommunications voit enfin le bout de la crise causée par l’éclatement de la bulle des nouvelles technologies en 2001-2003. On notera l’absence remarquée du géant Américain HP et du groupe d’électronique néerlandais Philips, grand prêtre de la "maison connectée" qui a choisi une autre stratégie de communication auprès des professionnels.

"Les marchés informatique et télécom ont définitivement surmonté la crise des années 2001-2003", a jugé cette semaine Bruno Lamborghini, président de l’institut européen spécialisé EITO. Selon une étude de cet organisme, le marché des technologies d’information et de communication devrait croître de 4% cette année dans l’UE pour atteindre un chiffre d’affaires de quelque 620 milliards d’euros, après 3,3% en 2004 et seulement 0,9% en 2003. L’Europe devrait représenter 32,1% du marché mondial cette année, et afficher des taux de croissance supérieurs à ceux des Etats-Unis et du Japon.

La high-tech est redevenue ""un moteur de croissance"", juge aussi Willi Berchtold, président de la fédération de branche allemande Bitkom qui représente quelque 1.300 sociétés informatiques et télécoms. ""Nous visons dans l’avenir une croissance double de celle de l’économie"", a-t-il assuré, promettant que pour la première fois depuis le boom de 2000, le secteur devrait créer des emplois cette année en Allemagne. Les équipementiers télécoms, les fabricants de logiciels et prestataires de services informatiques assistent à une remontée de la demande. Les entreprises recommencent à investir, ""non plus pour réduire les coûts mais dans le but d’obtenir des avantages compétitifs grâce aux innovations"", relève l’étude de l’EITO. Dans ce contexte, un rôle moteur est promis au haut débit et ses applications: câble, téléphonie mobile de troisième génération UMTS, accès internet sans fil à haut débit wimax, télévision par satellite… Le CeBIT devrait refléter cette évolution. Les groupes télécoms, équipementiers comme opérateurs, tenteront de montrer comment ils comptent faire de l’UMTS cette année un marché de masse. Un autre grand thème est la convergence croissante entre informatique, téléphonie et électronique grand public, avec des frontières de plus en plus floues entre ordinateur, téléviseur ou même téléphone portable. Comme les années précédentes, le CeBIT fait aussi une large place aux problèmes spécifiques aux PME et à la sécurité. Signe de rebond, le nombre de sociétés étrangères représentées n’a jamais été aussi haut: 3.293, dont beaucoup d’asiatiques. Au total, 6.270 entreprises seront représentées du 10 au 16 mars à Hanovre, selon la société organisatrice, Deutsche Messe. C’est un peu plus que les quelque 6.100 enregistrées lors de l’édition 2004, mais encore loin du record de 8.500 enregistré en 2001 au plus fort de la bulle. Surtout, cela n’empêche pas un léger recul de la superficie totale réservée: un peu moins de 309.000 mètres carrés, contre 312.000 en 2004. Beaucoup d’entreprises, par souci d’économie, ont réduit la taille de leur stand. Certaines ont même carrément renoncé à faire le voyage. Parmi les absents remarqués figurent le groupe d’électronique néerlandais Philips, grand prêtre de la ""maison connectée"". Le géant américain du logiciel Microsoft lui-même a envisagé un temps de ne pas venir avant de se raviser, contrairement au groupe informatique américain Hewlett-Packard, absent cette année comme lors de l’édition 2004. Mais un critère déterminant sera le nombre de visiteurs, en érosion régulière ces dernières années. En 2001, année record, ils avaient été 850.000 à arpenter les allées du salon. L’an passé, ils n’étaient plus que 510.000.

Le salon CeBIT : http://www.cebit.de