Jugeant urgent de combler le retard de l’Europe face à la Chine, la France et l’Allemagne ont annoncé ce jeudi 2 mai un investissement massif dans leur projet de consortium européen de batteries de voitures électriques.
La France et l’Allemagne ont mis un coup d’accélérateur à leur projet de consortium européen de batteries de voitures électriques, auquel Bruxelles a donné son accord de principe, jugeant urgent de combler le retard de l’Europe face à la Chine.Joli plaidoyer sur l’Europe de la transition énergétique et de l’indépendance énergétique!

Au total, « 5 à 6 milliards d’euros seront investis » dans cette initiative, a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse à Bercy avec son homologue allemand Peter Altmaier et le Commissaire européen à l’Energie Maros Sefcovic. Cette somme sera constituée à hauteur de « 1,2 milliard d’euros au maximum » de subventions publiques, auxquelles la Commission européenne a donné son accord de principe, et de « 4 milliards d’euros environ d’argent privé », a ajouté le ministre.

Ce projet, lancé voilà 18 mois, devrait déboucher selon Bruno Le Maire sur la construction d’ici 2020 d’une usine pilote de 200 emplois en France, puis d’ici 2023 de deux usines de production, l’une en France, l’autre en Allemagne, susceptibles de créer 1.500 emplois chacune. « C’est une étape majeure dans la longue histoire de notre industrie européenne », a souligné Bruno Le Maire, pour qui ce projet montre que l’Europe « n’est pas condamnée à dépendre des importations technologiques des deux grandes puissances que sont les États-Unis et la Chine ».

Les entreprises Européennes se disent partantes

Selon Peter Altmaier, plusieurs entreprises européennes ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour le futur consortium, à l’image du groupe automobile PSA et de sa filiale allemande Opel, et du fabricant français de batteries de haute technologie Saft, propriété du groupe Total. « Aujourd’hui, nous avons un intérêt plus élevé que jamais » pour ce projet de filière européenne, qualifié d' »Airbus des batteries », a déclaré Peter Altmaier, en assurant que Paris et Berlin au cours de leurs échanges avaient obtenu « 35 réponses positives, y compris de grands producteurs automobiles ».

La production de cellules de batteries est aujourd’hui contrôlée par une poignée de groupes asiatiques, tandis que l’industrie automobile ne développe pour l’instant que les moteurs électriques et certains composants électroniques. Mais l’Europe souhaite combler ce retard abyssal, notamment face à la Chine, afin de réduire la dépendance des constructeurs automobiles européens et alors que les ventes de voitures électriques devraient décoller dans l’Union européenne, dopées par les restrictions d’émissions. Actuellement, seul 1% de la production mondiale de cellules lithium-ion émane de l’Union européenne. Voilà un nouveau pas vers La «transition énergétique» française et européenne.

Domoclick.com avec Le Figaro et l’AFP

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