Maël Bernier, dircom d'EmpruntisDans une interview publiée le 24 juin par Directgestion, Maël Bernier, Directrice de la Communication et Porte-parole d’ Empruntis.com va plus loin que les simples dépêches actuelles annonçant qu’il faut profiter maintenant des taux très bas. Elle déclare notamment que «La remontée des taux aura des conséquences négatives directes sur la solvabilité des ménages.».

– Quels leviers peuvent faire encore baisser les taux ? La concurrence interbancaire ou la fluctuation du niveau de l’OAT 10 ans ?

-Maël Bernier: Les OAT qui servent de référence aux taux fixes sont déjà très basses (autour de 3,10%), parallèlement le taux directeur de la Banque Centrale Européenne est au plus bas à 1%. Dans ce contexte je ne vois pas très bien comment les taux des crédits aux particuliers pourraient encore diminuer. Nous sommes très certainement au plancher, d’autant que nos partenaires bancaires s’accordent à dire que leurs barèmes vont maintenant se stabiliser à ces niveaux exceptionnellement bas et de manière très probable jusqu’à la fin de l’année 2010.

-Est-ce que le pouvoir d’achat d’immobilier reste une valeur référence au regard de l’envolée des prix et de la rareté de l’offre ?

-MB: Le pouvoir d’achat immobilier reste une notion de référence car il permet en tenant compte à la fois de l’évolution des prix et de celle des taux des crédits d’identifier une surface donnée finançable. Néanmoins, il est vrai que le plus gros problème aujourd’hui n’est pas de financer son bien immobilier mais plutôt de trouver ce dit-bien, car l’offre de biens vacants reste bien inférieure à la demande.

-Le primo-accédant ou l’acheteur mono-revenu est-il une espèce en voie de disparition ?

-MB: On constate effectivement une baisse en valeur absolue des primo-accédants dans notre clientèle. Cette information est assez inquiétante car cela signifie qu’en dépit de taux très bas, le marché pour ce type de clientèle reste encore trop onéreux, et cela ne devrait pas s’arranger quand les taux vont repartir à la hausse. A titre d’exemple, nous avons calculé que si les prix repartent à la hausse (+5%) et que les taux prennent 100 points de base (soit 4,5% au lieu de 3,5% sur 15 ans par exemple), 32% des personnes qui sont aujourd’hui finançables ne le seraient plus car elles dépasseraient les critères d’endettement requis par les banques.

-Le rachat de crédit immobilier est-il devenu, avec tout le secret propre au monde bancaire, un créneau d’activité majeur ? Comment est-il comptabilisé statistiquement par rapport à un nouveau prêt immobilier ?

-MB: Avec des taux en très nette diminution par rapport aux taux pratiqués il y a seulement deux ans, le rachat de crédit représente aujourd’hui plus de 40% des dossiers que les banques financent via nos services. Une raison très simple à cela : les personnes qui font racheter leur crédit immobilier aujourd’hui économisent en moyenne 30 000€ sur le coût du crédit total et plus de 3 ans sur la durée de ce crédit. Le rachat de crédit entre effectivement dans le bilan des banques puisque chaque banque qui refinance un client nouveau lui octroie un nouveau crédit. Evidemment, les banques dont les barèmes sont les plus intéressants aujourd’hui sont celles qui gagnent le plus de nouvelles parts de marché et celles qui souscrivent le plus de nouveaux crédits.

-Comment expliquez-vous la désaffection des banques vis-à-vis de l’apport personnel de l’emprunteur. Prêter à 110 % est plus profitable ?

-MB: Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les emprunteurs car cela donne accès au crédit immobilier à des personnes ne disposant pas d’apport personnel. C’est un des signes majeur de l’assouplissement des fameux critères d’octroi. D’autre part, emprunter à 110% pour un candidat à l’acquisition en période de taux très bas est une bonne pratique car le coût du crédit reste faible, ce qui n’est pas le cas quand les taux sont élevés et que le crédit coûte cher. Il ne s’agit donc pas d’une tactique des banques, mais bien au contraire d’un avantage consenti par les banques aux candidats à l’acquisition. C’est une autre preuve qu’aujourd’hui, la concurrence entre elles est extrêmement vive.

-Une augmentation des taux d’intérêts serait, selon votre analyse, un mauvais scénario dans tous les cas de figure ?

Suite de l’interview :
http://www.directgestion.com/sinformer/dgmag/6870-mael-bernier-directrice-de-la-communication-et-porte-parole-empruntiscom

Propos recueillis par Gilles Arnoux pour Directgestion.com

Empruntis :
www.empruntis.com

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