« Le niveau des prix immobiliers inquiète les Français » , le titre de l’agence de presse Reuters ne dit pas grand chose sur le sujet le plus critique de France après le pouvoir d’achat. Nous-y voilà, la capacité d’achat et de remboursement des ménages: tout tient là ! Alors que la presse nous noie (verbe noyer) avec ses communiqués en langue de bois de saisons en saisons sur « c’est le moment d’acheter » ou « Retour à la normale ». Vous n’avez pas échappé à « SPECIAL IMMOBILIER: Encore des affaires à faire ». Il n’y a que Challenges qui ose et dit tout haut ce que les agences immobilières disent tout bas. A savoir, dès mars 2011: L’année du coup de frein. Et dans son édition du 2 juin: En finir avec la pénurie , les 10 scandales, les 10 solutions où l’architecte Christian de Portzamparc, architecte et urbaniste crie plus fort que notre ministre: « Les gens ne peuvent plus acheter, voilà le scandale ». C’est devenu une évidence, pourtant deux régions se détachent de la pénurie: l’Auvergne et le Limousin. Si l’INSEE prédit un développement certain de ces deux régions rurales d’ici 2040 (+75000 habitants en Limousin) , celles-ci offrent aujourd’hui un marché immobilier très ouvert à des prix qui laissent n’importe quel citadin incrédule. Il n’y a pas que les Anglais à le faire savoir. La chambre des Notaires du Limousin confirme une stabilisation du marché selon Laurent Chaix, son président. Et Steve Martindale, l’intrépide rédacteur en chef du « The Bugle », basé en Creuse, a choisi d’en faire sa « une » cet été: Limousin property market on the up !

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Grand Prix de l’urbanisme en 2004, l’architecte Christian de Portzamparc mène de grandes opérations, en particulier à Paris-Masséna et Montpellier. Son diagnostic de la crise.

Challenges. Architectes et urbanistes n’ont-ils pas délaissé l’habitat ?
-Christian de Portzamparc. Depuis mes débuts, je n’ai cessé de faire des logements. J’ai toujours considéré que la ville était un des enjeux du siècle et je me suis intéressé à l’immeuble dans la ville. Que fait-on pour repenser l’îlot, qui est un peu la cellule de la ville ? Son code génétique a été modifié avec l’urbanisme moderne : construction de barres, de tours et de dalles. On a cru que la rue était dépassée, obsolète, ce fut une erreur. C’est un formidable outil, il faut simplement réfléchir à ses dimensions, à son ouverture. Une rue corridor dans un pays du nord apportera de la tristesse. Une avenue trop large sera écrasante et deviendra un tuyau à voitures, une coupure.

Comment en est-on arrivé à un tel déficit de logements ?
-La plupart des villes ont fait des efforts. Les organismes constructeurs publics et les promoteurs privés se sont souciés d’urbanisme, il y a eu une réflexion, mais c’est insuffisant. Cette pénurie de logements est préoccupante. En raison des prix, les gens ne peuvent plus acheter s’ils n’ont pas un héritage. Voilà le scandale. Cela empêche la mobilité des ménages, la capacité pour une famille de s’adapter au marché du travail et cela freine le développement. La question est particulièrement délicate en région parisienne où il y a la ville intra-muros et… 1 000 maires. Ceux-ci sont en grandes difficultés pour accueillir des logements. Ils n’ont pas les moyens de construire les voiries, les réseaux, les équipements. Et puis, ils se disent parfois : « Est-ce que ce sont de bons électeurs ? » C’est d’ailleurs un des intérêts de nos débats à l’Atelier du Grand Paris. Cela a permis une réflexion sur les transports, la création de nouveaux pôles d’échanges. Et les élus ont, en général, adopté l’idée de penser la métropole en même temps que leur territoire.

Le transport est une priorité…
-Les liaisons sont nécessaires à la vie, et seuls les projets avec transports collectifs nouveaux créent la dynamique qui permet aux maires de défendre des projets de logements, car, dans la balance, il y a de nouveaux emplois, des commerces, une école, un multiplex… Chacun adhère alors à un projet urbain, on dépasse les appréhensions individuelles.

Que pensez-vous des écopolis ?
-Il faut une ambition. Et je ne suis pas hostile à cette approche selon laquelle il est nécessaire d’atteindre une taille critique pour qu’il y ait de la mixité, tout cela dans une perspective écologique. Mais créer des villes artificiellement, à partir de rien, cela a fait partie de la vision planificatrice prométhéenne du milieu du siècle dernier. Avec les villes nouvelles, on a bâti des cités-dortoirs, car ce n’est pas là que l’emploi s’est développé. La ville est un organisme vivant, pas un décor. Les nouvelles formes de vie se trouveront là où il y a de l’énergie, des échanges, des emplois. Comme pour un feu, il faut partir de quelques braises. A Massy, par exemple, il y a déjà le TGV, le RER, des bureaux, Saclay… C’est relié à Orly, Evry, Montparnasse.

Vous parlez de rhizomes (partie sous terre de certaines plantes vivaces comme le bambou )…
-Une grande métropole, ce n’est plus un coeur central et une tâche d’huile. Quand on regarde la région parisienne, on peut observer des sortes de lignes où le développement est plus intense, en termes de population, d’implantation d’entreprises, d’équipements. Ces lignes sont un peu des racines, mais curieusement elles ne sont plus arborescentes : elles ne partent pas de Paris et ont une logique propre. Vous avez cela entre Orly, Rungis, Massy, Evry. Mais je pourrais aussi parler du Bourget, La Courneuve, Drancy, entre Roissy et Aubervilliers… Cela se relie. Les rhizomes, ce sont ces lignes, ces arcs. Il faut partir des endroits qui ont du magnétisme.

Lire la suite de l’interview dans Challenges n°259:
http://www.challenges.fr/magazine/encouverture/0259.035945

Les prix de l’immobilier poursuivent leur progression. Au deuxième trimestre 2011, sur l’ensemble de la France, appartements et maisons, ils ont augmenté de 3,3%. Cette hausse a été plus marquée en province (4,3%) qu’en Ile-de-France (1%), arrivé depuis longtemps à saturation. Il s’agit du cinquième trimestre consécutif de progression. « Les prix retrouvent leur niveau de 2007 », note René Pallincourt, président de la Fnaim. Et cette hausse des prix pèse sur le moral des ménages. En effet, près d’un ménage sur deux estime que les prix vont encore progresser au cours des six prochains mois. Ils ne sont que 9% à envisager une baisse.

Et alors que les ménages étaient encore 36% en décembre 2010 à estimer qu’il était facile d’obtenir un crédit immobilier, ils ne sont plus de 29% aujourd’hui. Même constat pour l’attractivité des taux : les Français interrogés étaient 62% en décembre à trouver les taux de crédits immobiliers attractifs, ils ne sont que 44% en juin 2011. « Pour les Français, la perception de réaliser des bonnes affaires continue à s’amoindrir », déplore René Pallincourt. Pour l’ensemble de l’année 2011, la Fnaim prévoit une stabilisation de la hausse des prix entre 3 et 6%. « Mais il pourrait y avoir de nouvelles baisses de prix en fin d’année en cas de poursuite d’une forte remontée des taux ».

Domoclick.com avec Challenges, Reuters et Diane Lacaze pour La Tribune

L’édition intégrale, en anglais, du mensuel gratuit The Bugle (11000 ex) ( Limousin: Creuse, Corrèze et Haute Vienne)
http://www.thebugle.eu/back_issues/jul_2011.pdf

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