Petit rappel, depuis l’été 2007, les particuliers comme les entreprises sont libres de choisir leur fournisseur d’électricité qui permettent des tarifs sensiblement inférieurs à ceux d’EDF en charge de gérer les « derniers mêtres » de connection à votre maison. Parmi les 22 fournisseurs en France, citons Direct Energie*** et Enercoop**** avec des vocations différentes même si le prix n’est pas toujours l’argument N°1. Dans un contexte de hausse régulière et du débat national sur la « transition énergétique », nous vous proposons l’éclairage d’un expert sur la tarification avec l’ INTERVIEW publié sur le JDD* du président de la Commission de régulation de l’énergie, le CRE**, Philippe de Ladoucette. Il met en garde contre les décisions politiques en matière de tarifs : elles risquent d’exposer les consommateurs à de violents rattrapages, malgré les arbitrages du gouvernement qui a déjà limité la hausse prévue le 1er janvier de 2,4%. Interview et solutions pour faire baisser sa facture.

La CRE publie la liste des 22 fournisseurs d'énergie en France

Pourquoi les prix du gaz et de l’électricité ne cessent-ils d’augmenter depuis six mois ?

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PdeL: Nous sommes en train de compenser le reliquat des gels de tarifs ou d’augmentations trop faibles décidés au cours de ces dix-huit derniers mois. Le prix du gaz fait encore l’objet de quatre recours devant le Conseil d’État, mais il faut s’attendre à des ajustements à la hausse. La nouvelle formule, en œuvre depuis le 1er janvier est moins tributaire des fluctuations du cours du pétrole et suivra un rythme mensuel. Quant à l’électricité, la hausse de la contribution au service public de l’électricité (CSPE) – qui sert notamment à financer les énergies renouvelables – ne couvre pas l’intégralité des coûts pour l’année 2013. La loi a limité la progression des tarifs à 2,5% au lieu de 6%. Il faudra nécessairement rattraper ce retard.

Estimez-vous qu’on ne paye pas le « juste prix » en France?

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PdeL: Il y a un besoin de transparence et de pédagogie sur les prix de l’énergie car le consommateur s’y perd. Les tarifs réglementés, qu’il ne faut pas confondre avec des tarifs sociaux, doivent couvrir les coûts de production et d’acheminement (tuyaux de gaz, lignes électriques). S’ils ne sont pas couverts, on ne paye pas le vrai prix de l’énergie. C’est le cas pour l’électricité et le gaz. Or, nous importons 98% de notre gaz de Russie, d’Algérie et de Norvège, où nos fournisseurs pratiquent l’indexation de leurs prix sur ceux du pétrole.

Et cela va-t-il durer?


-PdeL: Les prix de l’énergie seront en hausse au cours des prochaines années. Il va falloir investir dans le réseau électrique, dans les moyens de production et financer les énergies renouvelables. Ces dernières coûteront déjà 3 milliards d’euros en 2013. L’Allemagne, qui les développe de façon considérable depuis vingt ans, dépense quatre fois plus. Selon nos calculs, les prix de l’électricité augmenteront de 28% d’ici à 2017. Le débat sur la transition énergétique qui commence ce mois-ci sera l’occasion d’être transparent sur toutes ces données et de les comparer en Europe.

Comment faire accepter ces augmentations aux Français, habitués à une énergie bon marché?


-PdeL: Nous devons avant tout régler le problème de la précarité énergétique. Il est difficile de parler d’augmentation des prix vis-à-vis de gens qui n’ont pas les moyens de payer leurs factures. Il faut élargir le système social à 4 millions de foyers, comme le prévoit la proposition de loi de François Brottes. Ensuite, nous pourrons débattre du coût de l’énergie sans tabou et sans oublier l’efficacité énergétique.

* Source: M.P. – Le Journal du Dimanche du 5 janvier 2013
http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Le-president-de-la-Commission-de-regulation-de-l-energie-On-ne-paie-pas-le-vrai-prix-de-l-energie-584505

Domoclick.com avec le JDD et le CRE

Philippe de Ladoucette
** CRE : Autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France.
http://www.cre.fr/

Télécharger la revue Décryptages numéro 32 – Colloque de la CRE : L’évolution de la régulation face à la décentralisation énergétique (20/12/2012) avec Le dossier de la CRE : L’évolution de la régulation face à la décentralisation énergétique
http://www.cre.fr/documents/publications/decryptages/decryptages-numero-32

*** DIRECT ENERGIE:
http://www.direct-energie.com/

**** ENERCOOP, Branchez-vous à l’écologie !
avec un fournisseur d’électricité en accord avec vos valeurs ! http://www.enercoop.fr/

Le marché de l’électricité reste dominé par les tarifs réglementés : 92% des sites toutes catégories confondues, représentant 69% de la consommation, sont aux tarifs réglementés.

-Sur le marché du gaz, 17% des sites sont en offre de marché, ce qui représente 61% de la consommation.
-Sur le marché de l’électricité, pour un client moyen au tarif base 6 kVA consommant 2,4 MWh/an comme pour un client moyen au tarif heures pleines/heures creuses 9kVA consommant 8,5 MWh/an, l’offre la moins chère proposée sur le marché est 4% inférieure au tarif réglementé de vente TTC.
Sur le marché du gaz, l’offre la moins chère proposée à un client type consommant 17 MWh/an à Paris (chauffage au gaz) est 10% inférieure au tarif réglementé de vente TTC.

Définitions depuis l’ouverture du marché en juillet 2007

Pour l’ensemble des consommateurs depuis le 1er juillet 2007, les clients peuvent souscrire au choix à deux types d’offre :
• Les contrats aux tarifs réglementés de vente: tarifs réglementés de vente proposés uniquement par les fournisseurs historiques sur leurs territoires respectifs.
• Les contrats en offre de marché, proposés par les fournisseurs historiques et par les fournisseurs alternatifs, tel que DIRECT ENERGIE , qui en déterminent librement les prix. Le marché se divise en deux segments de clientèle :
• Les clients résidentiels, qui sont les sites de consommation des clients particuliers.
• Les clients non résidentiels, qui regroupent tous les autres clients : professionnels, grands sites
industriels, administrations, etc.