Tout savoir sur l’isolation thermique

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L’isolation thermique est un élément qu’il ne faut pas prendre à la légère si vous avez une maison ou si vous prévoyez d’en construire une.

C’est la clé de la réussite pour réaliser des économies d’énergie et pour se sentir bien dans votre foyer.

En évitant de gaspiller de l’énergie, vous maximisez également l’utilisation des ressources naturelles.

Nous allons vous expliquer tout cela plus en détail, mais avant de commencer, vous devez savoir deux éléments essentiels en matière d’isolation : les ponts thermiques et la résistance thermique.

Ponts thermiques et résistance thermique

Pendant les périodes estivales, vous avez trop chaud dans votre maison ? Pourtant, pendant l’hiver, même si vous allumez votre chauffage, vous avez toujours froid ?

En fait, vous ne devriez pas vous demander si vos nouveaux ou anciens équipements de climatisation fonctionnent parfaitement ou non.

L’essentiel est d’abord de vous poser la question suivante : la performance de l’isolation de votre maison est-elle optimale ou non ?

Pour une maison typique, le fait d’isoler les murs vous permettra de réduire de 30 à 40 % les pertes de chaleur.

L’isolation du toit est aussi importante, étant donné qu’elle permet de baisser d’environ 25 % les pertes de chaleur.

Pour les fenêtres et les portes, ce taux est d’environ 20 %. Et pour un maximum d’efficacité énergétique, n’oubliez pas d’isoler vos planchers.

Maintenant, vous êtes conscient qu’il y a vraiment une perte de chaleur dans vos combles, fenêtres, etc. ?

Avant de vous lancer dans un projet d’isolation de votre maison, voici deux éléments importants que vous devez connaître !

Les ponts thermiques

Les ponts thermiques sont responsables de plus de 10 % de pertes de chaleur d’une maison classique. La première règle est de les éviter autant que possible. Pour ce faire, vous devez faire en sorte que la couche isolante soit continue.

Le principe est que vous devez isoler les points de jonction entre les différents matériaux isolants au niveau de la façade, du sol, du toit, etc.

En fait, les ponts thermiques ne provoquent pas seulement des déperditions de chaleur, mais ils contribuent au refroidissement rapide de l’air chaud de la maison, ce qui favorise la formation des condensations, des moisissures et des mauvaises odeurs.

La résistance thermique

C’est aussi un élément déterminant de la performance d’un matériau isolant. Elle dépend de la conductibilité thermique du matériau isolant que vous choisissez et de son épaisseur.

La performance thermique (R) est exprimée en m2.K/W. Elle est calculée en divisant l’épaisseur du matériau utilisé par sa conductivité.

En principe, lorsque vous achetez un matériau isolant, la valeur R est déjà fournie. L’essentiel est de savoir que, plus cette valeur est élevée, moins vous aurez besoin de consommer de l’énergie.

L’isolation thermique en construction et en rénovation

Vous voulez construire un nouveau bâtiment ?

Vous devez donc respecter des normes réglementaires plus strictes, mais c’est aussi le cas pour la rénovation d’une maison déjà existante.

Selon la configuration de votre maison que vous disposez déjà ou que vous voulez construire, la façon de procéder n’est pas la même.

Isolation d’une maison déjà existante

Lorsqu’un particulier envisage de réduire la consommation d’énergie d’une habitation ancienne, son premier réflexe est souvent d’essayer de changer les équipements de chauffage ou de climatisation vétustes, tels que les chaudières.

Pourtant, il faut rappeler que l’investissement le plus rentable est de miser sur l’isolation thermique.

Bien entendu, l’isolation des maisons anciennes peut nécessiter beaucoup de travaux. Parfois, il faut même penser à isoler intégralement le bâtiment pour pouvoir conserver la chaleur à l’intérieur de l’habitation.

Il est tout de même important de noter que le Grenelle de l’environnement oblige toutes les constructions anciennes à être converties en Bâtiment Basse Consommation (BBC) depuis 2012.

Heureusement, il existe actuellement de nombreuses aides dédiées aux particuliers qui souhaitent renforcer l’isolation de leur habitation (murs, fenêtres, combles, etc.).

L’isolation dans le neuf

Une fois le gros œuvre réalisé, l’étape suivante consiste à finaliser la construction de votre maison, et l’isolation fait partie des éléments que vous ne devez pas négliger.

Mais par où commencer ?

Isolation de la toiture

Comme susmentionnés, le toit et les combles constituent la première zone où les pertes de chaleur peuvent être importantes. Vous devez donc les isoler en priorité, de manière rigoureuse.

Il existe plusieurs possibilités que vous pouvez adopter. Vous pouvez par exemple isoler un toit sur des combles perdus. Dans ce cas, le matériau isolant peut être placé sur le plancher.

Vous pouvez également choisir de mettre l’isolant sous le plancher, entre les solives.

Il est même possible d’isoler un toit sur combles habitables en installant des rouleaux ou panneaux d’isolant sous la toiture. Assurez-vous dans ce cas de mettre en place des isolants performants, dont la résistance thermique est supérieure ou égale à 6,5 m².K/W. Pour les combles perdus, cette valeur est d’au moins 4,8 m².K/W.

Le mieux serait de choisir un matériau ayant un indice R supérieur ou égal à 8 m².K/W.

Isolation des murs

Les murs représentent la seconde source de perte de chaleur. Si vous installez des isolants pour une construction neuve, alors vous pouvez choisir différentes sortes de matériaux comme le bois, le béton cellulaire, les briques, etc.

Vous pouvez aussi opter pour un matériau isolant complémentaire que vous placerez à l’intérieur des murs (laine de roche, liège, polystyrène expansé, etc.).

Si les murs sont en contact avec l’extérieur, la résistance thermique pour le matériau utilisé doit être supérieure ou égale à 2,2 m².K/W. Et s’ils sont en contact avec un volume non chauffé, alors la valeur requise est supérieure ou égale à 2 m².K/W.

En fait, si vous voulez que le matériau s’adapte à tous les types de murs, il est recommandé de choisir une valeur supérieure ou égale à 3,7 m².K/W.

Isolation des planchers

L’isolation des planchers vous permet d’économiser de l’énergie en matière de chauffage et de climatisation, mais elle apporte aussi un confort supplémentaire, en évitant les remontées d’humidité.

Si le plancher est installé sur un terre-plein, l’isolant sera placé en dessous et sur toute la surface du parquet.

S’il s’agit d’un plancher installé sur un vide sanitaire, le matériau sera inséré dans le plafond de ce local. Pour ce faire, vous pouvez utiliser des fibres de lin, du polyuréthane, de l’ouate, des fibres de coco ou de la cellulose.

En matière d’isolation des planchers, la résistance thermique requise est supérieure ou égale à 2,1 m².K/W. Mais pour bénéficier d’une meilleure performance, choisissez des matériaux dont la résistance thermique est supérieure ou égale à 4 m².K/W.

Bon à savoir : lors d’une nouvelle construction d’un bâtiment, il est possible d’opter pour des matériaux isolants qui sont à la fois porteurs et isolants pour plus de praticité et d’efficacité.

Deux choix : l’isolation par l’extérieur ou par l’intérieur

Isoler par l’extérieur

C’est une méthode avantageuse et efficace pour traiter les ponts thermiques.

Avantages

L’isolation par l’extérieur vous permet de bénéficier pleinement de la diffusion de l’énergie calorifique grâce aux différents éléments de maçonnerie. Elle vous protège également des changements de températures et vous permet d’économiser la climatisation pendant l’été.

Inconvénients

Les travaux peuvent impliquer le changement de l’aspect extérieur de votre maison. Cette solution est également relativement plus chère que l’isolation par l’intérieur.

Pour toutes ces raisons, l’isolation thermique par l’extérieur est souvent réservée aux professionnels, notamment aux bâtiments industriels et commerciaux.

Comme matériau isolant, vous pouvez utiliser des matériaux synthétiques comme le polystyrène ou polyuréthane ; des isolants minéraux comme la laine de verre et la laine de roche ou encore la fibre de bois.

D’une manière générale, le matériau isolant est fixé sur la façade de deux manières. D’une part, vous pouvez opter pour le collage et, d’autre part, vous pouvez utiliser des systèmes de fixation mécanique. Bien entendu, vous pouvez associer ces deux techniques en cas de besoin.

L’isolation par l’intérieur

Isoler les murs par l’intérieur vous permet de gagner en confort et de réaliser des économies d’énergie non négligeables. Grâce à cela, vous pouvez aussi anticiper les normes réglementaires à venir en termes d’efficacité énergétique.

Avantages

Cette solution est généralement moins chère que l’isolation par l’extérieur. Il est toutefois important de faire appel à un professionnel.

En termes de coût, il faut prévoir en moyenne 45 euros par mètre carré de mur, outre le tarif de la prestation du spécialiste.

Si vous choisissez cette option, il est recommandé de mettre en place une isolation performante, en utilisant un matériau isolant de 15 à 20 cm d’épaisseur. Pourquoi ? Parce que si vous choisissez une épaisseur moins importante, cela ne va pas beaucoup diminuer le coût.

Inconvénients

L’isolation par l’intérieur peut induire d’autres dépenses, par exemple celles relatives au déplacement des interrupteurs et des prises, au déplacement des systèmes de chauffage déjà existants, etc. De plus, si la maison est déjà occupée, les travaux peuvent poser certains problèmes.

Autres critères à prendre en compte pour choisir le bon isolant

Que ce soit dans le cadre d’une nouvelle construction ou d’une rénovation, le choix de l’isolant n’est pas une mince affaire. Non seulement les produits disponibles sont nombreux, mais les techniques d’installation peuvent également être différentes d’une maison à l’autre.

Nous avons déjà parlé des performances thermiques de l’isolant qui est le principal critère à considérer en fonction du matériau isolant choisi. Mais il existe d’autres critères qui pourraient vous aider à mieux choisir votre matériau isolant.

Le déphasage thermique

Le déphasage thermique est le temps nécessaire à la chaleur pour traverser un matériau isolant et pour la transmettre d’un côté à l’autre de votre maison. Grâce à cela, vous pouvez déterminer la chaleur conservée durant toute la journée et qui pourra être restituée à l’intérieur de votre bâtiment en soirée.

À l’inverse, vous pouvez aussi évaluer la quantité de fraîcheur nocturne emmagasinée par le matériau et qu’il pourra restituer en journée lorsqu’il fait chaud.

Il est donc essentiel de connaître le temps de déphasage thermique pour un meilleur confort en été comme en hiver.

En moyenne, cette durée est de 4h, mais il est recommandé d’opter pour un matériau dont le déphasage thermique est de 8 h et 12 h.

La régulation hygrométrique

Dans l’air, il existe toujours une proportion plus ou moins élevée de vapeur d’eau qui exerce une pression sur votre matériau isolant.

Selon la température ambiante, cette proportion peut augmenter ou diminuer. Lorsque vous allez choisir votre isolant, assurez-vous donc qu’il est en mesure de prévenir l’excès d’humidité afin qu’il puisse contribuer à la régulation de l’humidité dans votre maison.

La facilité de pose

Au début de notre dossier, nous avons parlé de ponts thermiques. En réalité, ce paramètre est fortement lié à la facilité de pose de votre isolant. S’il est facile à installer, vous allez réduire les interstices entre les matériaux que vous utiliserez, ce qui évite les ponts thermiques. Fiez-vous donc à un professionnel pour éviter les problèmes ultérieurs.

L’isolation phonique

L’isolation phonique d’un matériau isolant est exprimée en décibels. Ce paramètre est tout aussi important que l’isolation thermique lorsque vous allez choisir votre matériau.

Plus les décibels seront élevés, plus l’isolant fera barrage aux bruits.

Selon la réglementation RT 2012, les bâtiments construits après 1970 ne doivent pas dépasser 35 décibels.

La longévité de l’isolant

Avant de choisir le matériau isolant pour votre maison, demandez toujours sa durée de vie. Et pour cause, en fonction de la pièce à isoler, le matériau doit durer le plus longtemps possible.

Si certains isolants résistent parfaitement à l’humidité, d’autres sont conçus pour le tassement ou pour faire face aux ravages des rongeurs.

Il est donc recommandé d’opter pour des isolants traités pour résister à ces différentes éventualités.

L’inflammabilité et la santé

Le saviez-vous ? La plupart des personnes qui décèdent après un incendie le sont à cause des vapeurs toxiques, et non par la chaleur. Votre matériau isolant devra donc ne pas émettre de vapeur toxique dans une telle condition.

Le mieux serait de choisir un isolant ignifuge, c’est-à-dire qui est préalablement traité pour faire face aux risques d’incendie.

Bien entendu, il ne faut pas choisir un matériau isolant pour le simple fait qu’il ne brûle pas. Il doit aussi, en toutes circonstances, respecter la santé des occupants de votre maison, c’est-à-dire qu’il ne doit pas émettre des composants organiques volatils.

Pour avoir l’esprit tranquille, il vous suffit d’opter pour des isolants de classe A.

L’écologie

Si vous voulez contribuer à la préservation de l’environnement, sachez qu’il existe actuellement différentes sortes d’isolants végétaux que vous pouvez utiliser. Ce sont des matériaux écologiques et qui présentent de nombreux avantages. Ils sont perméables à la vapeur et ils peuvent respirer.

On notera que certains isolants végétaux peuvent emmagasiner la chaleur et permettent d’améliorer le déphasage thermique.

Et surtout, optez pour des matériaux recyclables si vous en avez les moyens.

Le prix

Enfin, nous avons décidé d’évoquer le prix comme un critère secondaire pour le choix d’un isolant, mais c’est loin d’être le cas.

Nul ne peut le nier, les travaux d’isolation peuvent constituer un investissement plus ou moins conséquent. Et là, il ne faut pas considérer le coût du matériau à proprement parler. Il faut aussi considérer les dépenses liées à son installation.

Que ce soit pour une nouvelle construction ou une rénovation, les spécialistes dans le domaine vous coûteront 30 à 200 euros par mètre carré en moyenne.

Oui, cette fourchette de prix est un peu large, mais c’est bien normal, car il faut considérer les différents types de matériaux et de travaux d’isolation à réaliser.

Quoi qu’il en soit, il est toujours recommandé de faire appel à un spécialiste pour éviter le mauvais choix des matériaux isolants et les travaux mal réalisés, ce qui pourrait vous coûter encore plus cher.