Le prix du livre numérique a été définitivement voté au parlement ce 17 mai à la quasi-unanimité. De quoi réjouir les fabricants de « lisseuses » à ne pas confondre avec les tablettes. Voilà pourquoi la jeune entreprise parisienne Bookeen, pionnière sur le marché du livre électronique, est en train de décoller des rayons. Elle souhaite développer des solutions complètes de lecture numérique : appareil et librairie. Bookeen conçoit et fabrique des livres électroniques, appelés des Cybooks, depuis 2003. Il s’agit de tablettes extra-fines et légères (la plus fine du monde ! ), de la taille d’un livre de poche. Exposé sur la loi, la présentation de Bookeen soutenu par Oséo et son concurrent Amazon.

Le Parlement a définitivement adopté mardi 17 mai par un ultime vote -quasi unanime- de l’Assemblée nationale, une proposition de loi UMP sur le livre numérique, qui prévoit que l’éditeur français fixe un prix valable pour les diffuseurs non seulement en France mais aussi à l’étranger. Cette dernière disposition, dite « clause d’extra-territorialité », est contraire à la législation européenne, a fait valoir Lionel Tardy (UMP), seul député à avoir voté contre ce texte initié par ses collègues sénateurs UMP. Cette clause d’extra-territorialité avait finalement été imposée par les sénateurs aux députés UMP, qui pensaient au départ que la France ne pourrait pas imposer sa loi sur le prix du livre numérique à des plates-formes américaines type Amazon. « C’est une loi fondatrice pour l’industrie du livre », a déclaré le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, lors de l’adoption par l’Assemblée nationale des conclusions du texte de compromis issu de la commission mixte paritaire (CMP, Assemblée-Sénat). Le ministre a salué « une avancée historique », « 30 ans après la loi Lang » de 1981 sur le prix unique du livre.

Le député PS Patrick Bloche s’est félicité de cette « loi d’anticipation », alors que le livre numérique ne représente encore d’après les députés que 1% du marché éditorial. Son collègue PS Marcel Rogemont a souligné que le texte prévoit « une rémunération juste et équitable » des auteurs pour l’exploitation de leurs oeuvres sur internet. Les députés PCF et du Parti de Gauche ont eux aussi voté pour, lors de ce dernier vote à main levée.

Même chose pour le groupe Nouveau centre représenté par Philippe Folliot: « Cette loi risque d’être contestée par la Commission européenne. Nous avons deux ans pour mettre en avant nos arguments et défendre l’exception culturelle ».
Cette unanimité rare a donc juste été perturbée par l’habituel franc-tireur de l’UMP, Lionel Tardy: « Nous avons choisi la voie de la confrontation avec Bruxelles, comme pour la taxe Télécoms. J’en ai assez de voter des lois que l’on sait contraires à la législation communautaire ». Le texte prévoit une définition du livre numérique, Elle oblige « tout éditeur diffusant un livre numérique en France de fixer un prix de vente », modulable « en fonction du contenu, de l’accès et de l’usage de l’offre ».
Ce prix s’impose donc aux diffuseurs français et étrangers, en vertu de la clause d’extraterritorialité.
Le gouvernement présentera un rapport annuel au Parlement sur l’application de cette loi, censée anticiper la croissance du marché du livre numérique, contrairement à ce qui s’est passé avec la musique.

VOIR LA VIDEO de présentation de Bookeen:
http://www.oseo.tv/Bookeen_v693.html

Amazon vend plus d’e-livres que de livres imprimés

Le groupe de distribution sur internet Amazon, pionnier de l’édition numérique avec sa liseuse Kindle, a annoncé jeudi qu’il vendait désormais plus de livres en format numérique que de livres imprimés. « Les clients choisissent désormais plus de livres Kindle que de livres imprimés. Nous espérions fort que cela finirait par arriver, mais nous n’avions jamais imaginé que ce serait si rapide », a souligné le fondateur et patron d’Amazon Jeff Bezos, soulignant que « cela fait 15 ans que nous vendons des livres et moins de quatre que nous vendons des livres Kindle ».

Le groope a précisé que depuis le 1er avril, il vendait 105 livres Kindle chaque fois qu’il vendait 100 livres imprimés, y compris les titres n’ayant pas de version numérique, et non compris les titres gratuits sur Kindle.
Le mouvement est particulièrement net au Royaume Uni, où moins d’un an après son lancement la librairie Kindle vend deux fois plus de livres que ne le fait Amazon pour des livres en première édition (harcover). « Amazon a vendu trois fois plus de livres Kindle depuis le début 2011 que durant la même période en 2010 », a encore souligné le groupe. Par ailleurs, Amazon a salué le grand succès de sa liseuse Kindle premier prix partiellement financée par la publicité, « déjà la plus vendue de la gamme Kindle aux Etats-Unis ».

Amazon a lancé au début du mois le « Kindle avec offres spéciales », vendu 114 dollars, contre 139 dollars pour le premier prix de la gamme sans publicité. Ce nouveau modèle est identique au modèle le plus économique de la gamme, mais propose divers fonds d’écran publicitaires et autres promotions en bas de la page d’accueil.

Domoclick.com avec l’AFP