Le salon international de la construction, Batimat, le plus grand salon mondial du genre, avec le Bau de Munich, a consacré sa 27e édition au « bâtiment qui fait peau neuve ». Deux ans après le Grenelle de l’environnement, sa dynamique a imposé de nouvelles contraintes dans la construction des bâtiments et lancé une « révolution verte » dans un secteur où l’innovation était mal intégré. Bilan de cette édition Batimat (du 2 au 7 novembre) qui a réservé plusieurs distinctions dans 7 secteurs .

En France, le bâtiment est un des premiers secteurs de l’économie, avec un chiffre d’affaires de 140,5 milliards d’euros HT en 2008 réalisé par 317.500 entreprises dont 93% ont moins de 10 salariés, et emploie environ 1,3 million de personnes

Cap sur la norme des Bâtiments à Basse Consommation BBC !!!

Le 1er janvier 2013, dans un peu plus de trois ans, tous les permis de construire des nouveaux bâtiments devront respecter la nouvelle norme BBC. Celle-ci impose une consommation d’énergie de moins de 50 kWh/m2 alors que la moyenne est actuellement de 240 Kwh/m2 dans les 31 millions de logements en France. Un gigantesque chantiers avec à la clé près des milliers d’emplois non-délocalisables.
Les Français sont de plus en plus conscients que leurs maisons, appartements et bâtiments industriels pèsent dans la facture d’énergie mais peu savent que son impact en CO2 représente 23% des émissions, soit l’équivalent des émissions de l’ensemble du parc automobile français.

L’Etat a également fixé un objectif de réduction, pour le parc existant, de la consommation d’énergie de 12% d’ici 2012, de 38% d’ici 2020 et de 70% à 80% d’ici 2050. Aussi les exposants rivalisent pour présenter des produits qui se veulent chacun « plus vert que vert ». Au delà des stands, les grands du BTP Français ont enfin lancés sur le marché des bâtiments basse consommation (BBC) qui décolle selon les chiffres présentés par le ministère le 28 octobre. Près de 19 000 projets ont déjà fait une demande de certification BBC Effinergie (consommation d’énergie primaire inférieure à 50kWh/m2/an) depuis 2007, dont 15 500 en 2009.Rapporté au parc français de 31,6 millions de logements et 874 millions de m2 de bâtiments tertiaires, ce n’est pas encore la panacée mais le mouvement ne fait que commencer.

Les premiers bâtiments tertiaires à énergie positive

Signe de cette tendance, rapportée par La Tribune, les premiers bâtiments tertiaires BBC et à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme) sortent de terre en France.Pionnière au niveau mondial, la Tour à énergie positive Elithis à Dijon (Côte d’Or) est en activité depuis avril 2009. Elle a nécessité sept millions d’euros d’investissement pour 5 000 m2 de bureaux. Equipé de panneaux solaires, le bâtiment produit 75 000 kwh/an.En octobre dernier, le groupe Abalone (Intérim) s’est installé dans son nouveau siège social (1 320 m2 sur 3 niveaux) à Saint Herblain, en Loire-Atlantique. Six éoliennes individuelles, du solaire thermique et photovoltaïque sur le toit, une architecture bioclimatique et un futur système à hydrogène/pile à combustible : le site produira à terme 63 kWh/m2/an d’énergie ! Coût de l’investissement : 4,37 millions d’euros.Les projets poussent comme des champignons. Dans la région parisienne, « Green Office » de Bouygues Immobilier à Meudon ou le « Bâtiment 114 » d’Icade EMGP (Immobilier) à Saint-Denis, par exemple, qui ne devrait consommer « que » 35kWh/m2/an.Encore mieux, « Energy Plus », développé par Alma Consulting Group à Gennevilliers, un bâtiment de plus de 60 000 m2 qui ambitionne de consommer 16 kWh/m2/an ! Pour concrétiser une synthèse de ces innovations et faire toucher du doigt au grand public les réalisations possibles, le journaliste scientifique Michel Chevalet les a regroupé dans la « Maison du développement durable » qui ouvrait ses portes devant le pavillon 1.

La médaille d’or de l’innovation à des panneaux solaires intégrés

Le directeur général du groupe Saint-Gobain , Pierre-André de Chalenda, a indiqué que les budgets recherche et développement n’avaient pas baissé malgré la crise : «L’innovation va nous sortir de la crise, c’est l’avenir du groupe !» a-t-il lancé. Le N°1 des matériaux du bâtiment compte bien s’appuyer sur ce marché pour continuer à développer des nouveaux produits, plus particulièrement dans le secteur des énergies renouvelables. Le groupe mise notamment sur le solaire avec l’élaboration de modules «nouvelle génération» (couche mince), le lancement de composants de panneaux solaires et le développement d’offres de solutions complètes comme des tuiles photovoltaïques. Le directeur général du groupe prévoit d’ailleurs un chiffre d’affaires atteignant les 2 milliards d’euros d’ici à 5 ans pour le secteur du solaire de Saint-Gobain. Enfin, concernant ses résultats annuels, le groupe se montre prudent soulignant que le climat européen reste tendu.

Comment allier l’esthétique intégrée des panneaux solaires à l’architecture de la toiture ? Le système SAINT-GOBAIN SOLAR
SG Solar Sunstyle de couverture photovoltaïque composé d’éléments de 870 x 870 mm posés en losange, est particulièrement adapté aux toitures de grandes tailles, même de faible pente (jusqu’à 5°).

Interrogé le 6 novembre par Batiactu.fr , Dominique Tarrin, directeur du salon Batimat, a dressé un premier bilan positif avec deux tendances fortes:

> Une fréquentation de décideurs et des médias: « J’ai rencontré très peu d’exposants mécontents, ce qui est plutôt bon signe, ils sont très satisfaits et ce qui m’a été remontée de la part des exposants, c’est l’aspect qualitatif du visiteur (…) le fait que ce sont les seuls chefs d’entreprise, donc les décideurs, qui se sont déplacés cette année.  Ce qui est intéressant pour nous, en tant qu’organisateur, c’est l’intérêt, cette année, des médias TV et radio notamment, pour le salon lui-même. Ces médias nous ont sollicités pour avoir une approche globale de Batimat. Il y a là une vraie reconnaissance du salon, et ça c’est nouveau et très satisfaisant, bien sûr. Je pense qu’il y a une vraie prise de conscience du grand public, donc des médias, que le bâtiment est en train d’évoluer »

> Les objectifs du développement durable: « Tout ce qui touche au solaire et au photovoltaïque, tous les acteurs qui travaillent sur l’enveloppe du bâtiment ont désormais des solutions photovoltaïques. C’est impressionnant (…) L’objectif est de donner une nouvelle dimension au salon. Cela passera par la création d’événements supplémentaires. Ceux de cette année (zoom light, zoom touch, maisons Be Green, maison des gestes et développement durable…) ont attiré beaucoup de monde. Il y a une vraie attente des visiteurs sur certains secteurs. Pour poursuivre dans notre démarche de multispécialiste au prochain Batimat 2011 »

Domoclick.com avec l’AFP

http://www.batimat.com/