Aménagement urbain, construction de bureaux ou de logements, l’écologue joue un rôle de plus en plus important dans nos villes. Olivier Lemoine, écologue chez Elan, explique à Lauriane Le Gouez du Blog de Batimat** le bien fondé de ce nouveau métier. Tandis que Hóom Gaïa vous accompagne dans vos choix de construction ou de rénovation écologiques selon une approche globale : La Baubiologie***. Deux approches différentes ? Sans doute pas, l’un considère la cité, l’urbanité globalement tandis que l’autre agit sur l’habitat individuel le souci de planifier,de construire en cohérence avec l’environnement et de placer l’Homme au cœur de la construction.

Olivier Lemoine, qui êtes-vous ?

Je suis écologue pour la société Elan, une filiale de Bouygues Bâtiment Ile-de-France. Je suis chef du pôle Biodiversité rattaché à la construction durable. J’ai une double formation universitaire en Sciences de l’Environnement et en Ecologie Scientifique. En 1986, après mes études, j’ai créé l’un des premiers bureaux d’étude en ingénierie écologique, qui m’a donné l’opportunité de travailler sur des études d’impacts de projets, de conservation d’espaces naturels, d’aménagement du territoire… Au bout de 21 ans, j’ai revendu ma société à Elan. C’est très intéressant de changer de milieu, d’aborder les aspects bâtiment, écologie urbaine, aménagement de la ville etc.

Comment définiriez-vous le métier d’écologue ?

L’écologue est le métier qui met en application la science de l’écologie. Une discipline insuffisamment reconnue qui étudie des systèmes vivants complexes et fait partie des sciences de la biologie. Le terme d’écologue a été inventé en 1979 pour faire la différence avec les écologistes qui ont, eux, une approche politique. Le métier, quant à lui, est beaucoup plus récent. On trouve des écologues dans différents secteurs : la gestion des espaces naturels, les collectivités locales, les bureaux d’études d’aménagement urbain, les sociétés de construction et d’immobilier, certaines grandes entreprises…

Pourquoi des écologues dans les villes ?

Dans la ville durable, il devra encore y avoir de la place pour le vert, pour la nature. Les villes de demain ne peuvent pas être que techniques. Quand on travaille sur des projets, il est important d’apporter une dimension naturelle, plantation, usages, services, éducation à l’environnement…

Concrètement, que fait l’écologue ?

Il étudie les sites et leur contexte, c’est-à-dire le quartier environnant. L’écologue doit bien connaître la faune et la flore pour comprendre les spécificités liées à un lieu. On trouve parfois des espèces rares et protégées sur un terrain où doit être construit un immeuble. A nous, écologues, d’expliquer aux aménageurs et architectes ce qui fait l’histoire du site : les passages de hérissons, les oiseaux qui nichent, les beaux arbres… En phase d’étude détaillée, nous rédigeons un cahier des charges technique, dans lequel nous pouvons par exemple proposer l’installation de nichoirs ou la mise en place d’une toiture végétalisée. L’idée est d’enrichir et d’orienter le projet avec une ambition de nature en ville et de biodiversité. Le paysagiste est notre allié dans cette mission car c’est lui qui mettra en œuvre les orientations qui auront été prises.

Intégrer la nature dans la ville peut prendre de nombreuses formes, n’est-ce pas ?

Dans un projet urbain, on peut faire du naturel, du vrai jardin d’agrément, du design végétal – les murs végétalisés sont très à la mode, notamment –, de l’agriculture, de l’animation sociale avec des jardins et potagers partagés – un sujet très important dans les logements sociaux –. On peut aussi installer des ruches et même créer des pâturages avec des moutons. A nous, écologues, de connaître les différents systèmes qui existent, les solutions, les matériels, les fournisseurs… Nous sommes des généralistes de l’écologie, à la fois naturalistes, botanistes et phytosociologues.

** Lire la suite sur le blog de BATMAT 2015:
http://www.lemondialdubatiment.com/lecologue-un-nouvel-acteur-dansla-ville/

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BATIMAT 2015:

http://www.batimat.com/

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