Du 19 au 26 février (et du 16 janvier au 12 mars sur la plate-forme web**), 145 films et webdocumentaires donneront des nouvelles du monde. Huit prix seront décernés à l’issue de la compétition officielle. Pour les citoyens attentifs au sort de la planète, le cinéma est parfois un vecteur de prise de conscience écologique. C’est ce rôle principal qui lui est confié au Festival international du film d’environnement, afin qu’il informe, éduque et sensibilise le public au monde tel qu’il est et risque d’être. Face aux défis et aux incertitudes, les hommes réagissent et agissent. De plus en plus de films présentent des initiatives, des tentatives, des solidarités qui veulent faire évoluer les choses, construire un avenir durable et respectueux des hommes et de la nature. Ils rapportent des images du monde entier, de l’Arctique au coeur de l’Afrique, des enjeux d’aujourd’hui aux solutions de demain. Ce sont ces regards que présente la sélection du Fife 2013 parmi lesquelles celui de Belisario Franca, réalisateur d’Éternel Amazone .Interview.
Comment vous est venue l’idée du film ?
-Belisario Franca: Éternel Amazone fait suite au développement du concept d’économie durable au Brésil. Le film décrit un environnement pour lequel les leaders intellectuels de ce concept ont pris fait et cause. L’enjeu principal est de donner une valeur à la forêt parce que cette alternative peut maintenir son existence : d’après la vision mercantile – pourquoi ne pas dire réaliste – rien, pas même la pression politique des groupes environnementaux, ne justifie qu’elle soit préservée si elle n’a pas de valeur marchande. Notre recherche repose sur des cas qui contribuent considérablement au succès de la démarche. Il s’agit de trouver des moyens de subsistance dignes et durables aux principaux gardiens de l’Amazonie, c’est-à-dire ses peuples. Ces initiatives et ces projets ont tous obtenu des certificats d’organismes nationaux et internationaux, ce qui confirme leur efficacité économique et environnementale en même temps qu’ils améliorent la qualité de vie des gens qu’ils impliquent.
En-dehors de la vision romantique, le fait est que l’Amazonie, qui est l’immense bien commun et naturel du Brésil, peut et devrait être exploré, mais de façon responsable. Le film montre cela à petite et grande échelle, non pas pour montrer ces actions du doigt ni pour faire de la publicité pour des projets. Au contraire, le documentaire cherche à garantir le mode de vie préservé et durable des peuples qui sont les gardiens de la forêt. La meilleure alternative est l’obligation de transformer les produits issus d’Amazonie sur le territoire même, afin que les investissements reviennent vers la forêt et le pays.
Cependant, le film ne montre pas que des actions positives. D’après les témoignages des principaux experts, les critiques contre les modèles économiques appliqués dans la région sont parfois violents. Ces modèles sont obsolètes et nuisent aux populations locales et à l’équilibre de la forêt. Nous répétons que les 25 millions de personnes qui vivent en Amazonie ont le pire indice de développement humain du Brésil, ce qui ne leur offre guère de perspectives. A moins que nous changions les choses. A moins que nous mettions en commun le savoir traditionnel de ces gens avec les nouvelles technologies, afin qu’ils ne soient pas socialement exclus. Tout ceci doit reposer sur des connaissances économiques. Ainsi, la civilisation amazonienne pourrait avoir un avenir décent, alors qu’aujourd’hui, il n’existe qu’à travers des pratiques économiques, sociales et politiques barbares.
Notre recherche a été soutenue par des instituts très renommés. En coulisses, le WWF a été un consultant enthousiaste. Nous avons été aidés par l’IPAM (Institut amazonien pour la recherche environnementale), l’INPA (l’Institut National de Recherche d’Amazonie), la FUNAI (Fondation nationale indienne), la Fondation pour une Amazonie durable, le Terra Legal Amazon Institut, l’Institut Chicos Mendes pour la conservation de la biodiversité, l’IDAM, l’Institut de la foresterie durable et du développement agricole), l’Agence pour le développement durable de l’Amazonie, FUNBIO, l’Institut Nationale pour la recherche spatiale 5INPE) et l’Institut de la recherche en économie appliquée (IPEA)
Comment s’est déroulé le tournage ?
Belisario Franca: L’ Amazonie est vaste. Nous avons réparti le tournage en trois étapes pendant un an. La production a, au total, durée 70 jours. L’équipe a voyagé dans des avions, des hélicoptères, des grands bateaux, des petits bateaux appelés “rabetinhas”, et s’est rendue dans 16 provinces de 5 États de l’Amazonie brésilienne. Il faut faire attention lorsqu’on tourne, qu’il s’agisse des hommes ou du matériel. Dans la forêt, il faut être sur ses gardes en permanence,. En cherchant les meilleurs endroits, il fallait faire attention aux dangers potentiels qui pouvaient survenir juste à côté de nous. Les serpents et d’autres animaux dangereux ne sont pas faciles à trouver – on voit plus des araignées. Très fréquemment, nous plantions le pied de la caméra à côté d’un nid d’insectes. Pendant la saison humide, il faut faire attention aux alligators, surtout dans les zones inondées. Ils peuvent arriver à n’importe quel moment. Mais le plus délicat est la descente du bateau, parce qu’au bord de l’eau, il y a des raies.
L’exercice le plus important, dans un documentaire, et d’être à l’écoute. Laisser émerger les voix et les perceptions de ceux avec qui nous sommes en contact.
** SUITE de l’interview:
http://www.iledefrance.fr/festival-film-environnement/actualites/actualites-2013/donner-une-valeur-a-la-foret-pour-maintenir-son-existence/
Source:
http://www.iledefrance.fr/festival-film-environnement/programmation-2013/eternel-amazone/
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