L’horizon se dégage pour les énergies renouvelables (EnR) et désormais pour le solaire la rentabilité se confirme de saison en saison. L’autoconsommation d’électricité prend également ce chemin, elle est à deux doigts d’être rentable.Au point que le Parlement a définitivement entériné le projet de loi relatif à l’autoconsommation d’électricité et à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Mais que signifie autoconsommation ? et que prévoit la loi dans le cadre de la loi sur la Transition énergétique ? Réponses avec les derniers engagements de la ministre Ségolène Royal.

SB ENERGY, LE SPECIALISTE DE L’AUTOCONSOMMATION
SB ENERGY, LE SPECIALISTE DE L’AUTOCONSOMMATION

L’autoconsommation de l’électricité solaire par les producteurs résidentiels, sans système de stockage pour une installation, on peut espérer arriver à consommer au mieux 40% de sa propre production d’électricité. Et l’utilisation du réseau électrique reste indispensable.

Le terme d’autoconsommation a plusieurs sens, deux principaux: il ne faut pas confondre le terme du point de vue du flux financier et du point de vue du flux électrique. Les définitions ci-dessous concernent principalement les producteurs particuliers.

L’autoconsommation, du point de vue du flux électrique

L’électricité va au point de consommation le plus proche puisqu’elle suit le chemin le plus court. Elle est donc prioritairement consommée sur le lieu de production. Ainsi, lorsque le producteur produit et consomme en même temps, c’est « son » électricité qu’il consomme, qu’elle soit injectée ou non sur le réseau public. Même s’il vend la totalité de sa production à EDF AOA ou aux entreprises locales de distribution (ELD), le producteur va consommer une partie de l’énergie qu’il a produite.

L’autoconsommation, du point de vue du flux financier

On peut parler d’autoconsommation lorsque l’électricité photovoltaïque produite est consommée par le producteur, sans vente d’électricité. Dans ce cas, il s’agit également d’autoconsommation d’un point de vue du flux électrique. On peut également parler d’autoconsommation lorsque l’électricité photovoltaïque produite permet de compenser financièrement une électricité consommée antérieurement (voir à ce sujet les compteurs qui tournent à l’envers). Dans ce cas, il ne s’agit pas d’autoconsommation d’un point de vue du flux électrique.

« Le projet de loi comporte des avancées par rapport au texte originel de l’ordonnance, même s’il nous semble que nous aurions pu aller plus loin, notamment dans la définition de l’autoconsommation collective, pour permettre son développement à l’échelle des îlots urbains et des petites communes », a déclaré Xavier Daval, président de SER-SOLER**, branche photovoltaïque du SER. Actuellement en cours de préparation, le projet d’arrêté tarifaire prévoit d’instaurer une prime à l’investissement pour les installations en autoconsommation. « Versée sur cinq ans, cette prime sera d’un montant de 800€ par kW pour les clients résidentiels, soit 25 à 30% du montant de l’investissement pour une installation type de 3 kW », assure le SER.

Le texte ratifie deux ordonnances publiées cet été qui prévoit notamment la définition des opérations d’autoconsommation individuelle et collective, oblige les gestionnaires à faciliter les conditions de raccordement des petites installations et établit une tarification d’usage des réseaux publics de distribution lorsque la puissance de l’installation est inférieure à 100 kW.

Un contexte économique favorable à l’autoconsommation

Dans les zones non interconnectées, la priorité d’appel ne sera plus accordée aux installations de production d’électricité à partir de charbon mais aux installations EnR. Une disposition prévoit également la baisse des coûts de raccordement pour les projets éloignés du réseau électrique. A cela s’ajoute un régime fiscal avantageux pour les producteurs de taille modeste exploitant des installations de puissance installée inférieur à 1 MW (exonération de CSPE et des taxes communales et départementale sur la consommation finale d’électricité pour l’électricité autoconsommée.

Par ailleurs, la valorisation financière des garanties d’origine ne pourra plus se cumuler avec un dispositif de soutien, afin d’éviter les doubles rémunérations. « Le projet de loi sera très rapidement promulgué afin que ses dispositions en faveur de l’accélération de la transition énergétique entrent en vigueur », a prévenu Ségolène Royal dans un communiqué de presse. Jusqu’à présent, les particuliers et les entreprises n’étaient pas vraiment inciter à se lancer mais la baisse des tarifs de rachat (entre 11 et 24 cts/kWh pour les petites installations) et la hausse des prix de l’électricités sont devenues plus favorables à l’autoconsommation. Le coût moyen d’un projet solaire se chiffre entre 10 et 12 000 euros, soit deux fois moins qu’il y a quelques années.

Visuel du 18ème colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER), le 31.01.2017
Visuel du 18ème colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER), le 31.01.2017

Le 18ème colloque annuel du SER s’est tenu le 31 janvier 2017 à la Maison de la mutualité à Paris. Il s’est déroulé dans un contexte particulièrement important pour les filières des énergies renouvelables : deux mois après la COP22 de Marrakech et à quelques semaines des élections présidentielles d’avril 2017.

Intitulé « Les énergies renouvelables, un élan mondial »,
Ségolène Royal annonce des résultats et lance un nouvel appel d’offre en autoconsommation

La société Neoen*** revendique 86,5 MW de projets remportés à CRE 4
Le ministère de l’Environnement vient de dévoiler simultanément les résultats de deux périodes d’appels d’offres dédiés au solaire : la première tranche de l’appel d’offres CRE 4 (500kW-17 MW) se solde par la sélection de 79 lauréats pour un volume total de 500 MW, tandis que 62 projets d’autoconsommation ont été retenus au titre de la seconde vague de l’appel d’offres pour un total de 20 MW. Enfin, un nouvel appel d’offres dédié à l’autoconsommation est confirmé, portant sur la sélection, en trois ans, de 450 MW de projets (9 tranches x 50 MW). Il intervient quelques semaines après le lancement d’un appel d’offres de 210 MW pour les installations solaires innovantes et complète un arsenal déjà bien étoffé, qui doit permettre la sélection de 4 350 MW de projets solaires en trois ans (hors autoconsommation et solaire innovant).

CRE 4 : 60% des projets intègrent du participatif

Concernant les centrales au sol de grande puissance (CRE 4 lancé en août 2016), 79 lauréats ont été désignés pour un volume total de 500 MW, le développeur Neoen revendique déjà la pole position avec 86,5 MW remportés. Ces projets seront soutenus, via le complément de rémunération, pour un prix moyen négocié de 62,5€/MWh. Par ailleurs, plus de 60% d’entre eux se sont engagés à faire de l’investissement participatif et bénéficieront d’une prime majorée de 3€/MWh.
La prochaine période de candidature à l’appel d’offres, dont la clôture aura lieu le 1er juin, porte également sur une puissance de 500 MW. L’appel d’offres CRE 4 doit permettre de sélectionner 3 GW de projets en trois ans.

L’autoconsommation à deux doigts d’être rentable

Ségolène Royal a, par ailleurs, sélectionné 62 projets (100-500kW) lors de la deuxième période de l’appel d’offres autoconsommation pour un volume total de 20 MW. Toutes les technologies renouvelables étaient admises mais le solaire représente l’écrasante majorité des projets. La prime au MWh autoconsommé a été divisé par deux par rapport à la première période, à 19,35€/MWh, tandis que le taux d’autoconsommation moyen des lauréats de l’appel d’offres reste lui très élevé, à 97,6%.

Source : ministère de l’Environnement avec Anne-Claire Poirier

** Urba-solar:
http://urbasolar.com/innovation-recherche-et-developpement/

*** neoen.com, Premier acteur indépendant Français des énergies renouvelables
https://www.neoen,

Le SER publie le livre blanc des énergies renouvelables et l’adresse aux candidats à l’élection présidentielle:
http://www.enr.fr/

Domoclick.com avec Augustin Flepp pour Zepros:

Voir le magazine ZEPROS:
http://zepros.fr/journaux/energie/numeros/energie-35/

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Jérome Robert
Ex concepteur-redacteur multimedia, Jerome ROBERT est co-fondateur du site Domoclick.com créé en 2000 à Albi (81000 FRANCE) sur l'innovation et la communication dans l'habitat. Il a co-écrit avec Laurent FABAS (ingénieur thermicien) le "Guide de la maison économe, la solution écologique" (Eyrolles pratique 2008) !