Paradoxe des paradoxes , envoyer un courriel ou faire une recherche sur internet qui évitent de se déplacer, entraînent des émissions de CO2 et d’autres impacts l’environnement. On pourrait fortement les réduire en changeant simplement quelques gestes, selon une étude de l’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe). L’étude de l’ Agence s’accompagne de recommandations saisissantes. Exemple: Mieux cibler les recherches avec un mot clé précis ou utiliser ses « favoris » permettraient à chaque internaute un gain de temps et en émission de CO2 équivalent à celles de… 40 km parcourus en voiture. Domoclick.com résume ici ce nouveau guide de l’Ademe (moins de consultations, zéro impression)pour vous réserver davantage de temps libre et d’économies.

Schéma des usages mondiaux du temps passé sur internet: Réseaux sociaux: 22%, gérer ses courriels et acheter en ligne: 36%, Surfer: 42% (Source: VisualEconomics )

« Un employé d’une entreprise qui envoie un courriel de 1Mo de son ordinateur à une personne qui le lira pendant 5 minutes sur son écran, sachant que le message restera stocké pendant un an, cela entraîne l’émission de 19 grammes d’équivalent CO2 », explique Pierre Galio, l’un des responsables de l’étude. Le simple fait de mettre 10 autres destinataires en copie du courriel va multiplier par quatre l’impact en termes d’émissions. Selon l’Ademe, réduire ne serait-ce que de 10% l’envoi de courriels permettrait, dans une entreprise type de 100 salariés, un gain d’environ 1 tonne d’équivalent CO2 sur un an, soit autant que les émissions d’un vol aller-retour Paris/New-York. Et M. Galio de mettre en garde contre un a priori consistant à penser que « les technologies de communication sont plus respectueuses de l’environnement ».

Les chiffres de l’étude tiennent compte des bilans environnementaux à la fois de l’ordinateur de l’émetteur du message, celui du récepteur, des centres serveurs et de stockage et autres relais entrant en compte. « Cela inclut par exemple l’impact de l’énergie au charbon utilisée en Chine où sont produits la plupart de nos ordinateurs », a précisé Alain Anglade de la division usage des équipements électroniques de l’Ademe. Pour cette étude, réalisée pendant 18 mois, les experts de l’Ademe et du cabinet Bio Intelligence Services ont travaillé sur des indicateurs d’impact potentiel sur le changement climatique (émissions d’équivalent CO2), d’épuisement potentiel des ressources d’énergie fossile (pétrole) et des métaux pour réaliser les équipements, et la consommation d’énergie lors de leur utilisation.
Ainsi dans l’entreprise type de 100 salariés, une diminution du taux d’impression des courriels de 10% permettrait d’économiser 5 tonnes d’équivalent CO2 par an.

Toutefois, dans le cas de documents de 4 pages et plus, qui prendraient plus de 15 minutes à lire, l’Ademe indique qu’il serait préférable, plutôt que de les lire sur son écran, de l’imprimer « en noir et blanc, recto-verso et 2 pages par face ». De même, selon Alain Anglade, les propositions de nombreux prestataires de services de n’adresser que des factures électroniques à leurs clients « ne sont que des discours d’économies financières ». En effet, le bilan carbone de l’impression de la facture par un particulier sur sa petite imprimante sera bien plus impactant que celui des grosses machines utilisées par ces sociétés.

Pour la recherche sur l’internet, par exemple d’une destination de vacances, en utilisant un moteur de recherche, le fait de consulter 5 pages pendant à peine une minute chacune avant de trouver l’information donne lieu à l’émission de 10 g d’équivalent CO2. Pour les 29 millions d’internautes estimés en France (chiffres 2009) cela représenterait près de 288.00O T d’équivalent CO2. Selon l’Ademe, mieux cibler les recherches avec un mot clé précis permettrait à chaque internaute un gain en émission de CO2 équivalent à celles de 40 km parcourus en voiture.

LES RECOMMANDATION DE L’ADEME:

-Faire durer autant que possible la durée de vie des équipements.
-Éviter d’imprimer systématiquement chaque document, quelle que soit sa nature.
-Optimiser ses recherches sur Internet en y passant moins de temps.
-Rationaliser le nombre de destinataires des courriels.
-Nettoyer régulièrement sa messagerie électronique.
– A l’achat, choisir de préférence un ordinateur certifié par l’écolabel européen ou Energy Star.
– Être attentif à la fin de vie de son ordinateur, considéré comme un déchet électronique : le dépôt en déchèterie ou le retour en magasin sont deux options possibles.
– Éviter de distribuer systématiquement des clés USB de type publicitaire.
– Régler son imprimante par défaut en mode noir et blanc, recto/verso, 2 pages par face permet de diviser par 3 les émissions de gaz à effet de serre. En effet, le potentiel de changement climatique est fortement affecté par l’impression du document.

Le nouveau guide de l’ADEME (juillet 2011): LES TIC, quels impacts ? :
http://ecocitoyens.ademe.fr/sites/default/files/guide_ademe_tic_impacts.pdf

Domoclick.com

A approfondir avec le rapport « Impacts of Information and Communication Technologies on EnergyEfficiency », réalisé par BIOIS (spécialiste des études et du conseil dans le domaine de l’information environnement et santé sur les produits) pour la Commission européenne en 2008, les Technologies de l’Information et de la Communication (ou TIC) :

http://ec.europa.eu/information_society/newsroom/cf/itemdetail.cfm?item_id=4441

Si 100 personnes présentes à une conférence reçoivent une clé USB et décident de lire complètement sur leur ordinateur le document de 200 pages, les émissions de gaz à effet de serre uniquement liées à la transmission de l’information sont multipliées par 8 (pour une lecture complète) par rapport à une lecture moyenne par page estimée à 2 à 3 minutes. Ces émissions de GES représentent alors 80 kg équivalent CO2, ce qui correspond à une augmentation de 20 % de l’empreinte carbone d’une conférence classique (400 kg équivalent CO2 sans distribution de clé).