Le Forum économique mondial (WEF) a averti mercredi 11 janvier dans une étude auprès de 469 experts des 5 continents d’un danger de désillusion auquel pourrait faire face une grande partie de la population parmi 7 milliards de terriens en raison des problèmes économiques grandissants. Sur un ensemble de 50 risques analysés, l’étude a identifié comme étant les plus probables 5 causes de risques majeurs d’ici 2022:la disparité des revenus, les déséquilibres budgétaires, la hausse des émissions des gaz à effet de serre,les cyber-attaques et les problèmes d’approvisionnement en eau potable. Autrement dit, les politiques et les grands groupes industriels sont confrontés à trois causes socio-économiques dont il est prioritairement question dans la campagne Présidentielle Française et deux causes environnementales qui restent actuellement étranger aux débats des candidats. Y-a-t-il dans la salle quelqu’un pour crier « Je vote pour le climat » ?. Réponse à Davos du 25 au 29 janvier et avant le premier tour des Présidentielles le 22 Avril en France.

Couverture de l'hebdo Télérama en 2011. L'année 2012 est également l'année de l'arbre
Dans son rapport annuel sur les risques dans le monde, le WEF, qui organise chaque année le Forum de Davos en Suisse, estime que l’accumulation des problèmes budgétaires, démographiques et de société risque de créer un sentiment de désillusion grandissant.Le rapport, réalisé auprès de 469 experts et décideurs, avertit notamment du danger que représente « un monde où une majeure partie de la jeunesse doit affronter un chômage chronique et élevé », tandis que le nombre de retraités ne cesse d’augmenter.

Cet avertissement intervient alors que l’Europe et les Etats-Unis traversent une crise économique sans précédent provoquée par le surendettement de certains pays comme la Grèce, obligeant les Etats à d’importantes restrictions budgétaires afin d’assainir les comptes.
Le ralentissement conjoncturel dans les pays occidentaux, qui se trouvent confrontés à une hausse importante du chômage, a également un effet sur les pays émergents, notamment en Asie.La directrice du FMI Christine Lagarde a ainsi prédit début janvier une année 2012 difficile, ajoutant que l’institution allait réviser à la baisse les prévisions de croissance mondiale, actuellement à +4%. Si les gouvernements ne parviennent pas à rétablir la situation, d’autres phénomènes risquent de surgir, notamment « le protectionnisme, le nationalisme et le populisme », a insisté le WEF.L’organisation dirigée par Klaus Schwab a également souligné les dangers émanant de « l’hyperconnectivité », en référence aux 5 milliards de téléphones portables dans le monde reliés à internet. »Le quotidien est devenu plus vulnérable à la cyber-criminalité et aux interruptions techniques », a précisé le rapport.Sur un ensemble de 50 risques analysés sur les dix ans à venir, l’étude a identifié comme étant les plus probables:

1/la disparité des revenus,
2/les déséquilibres budgétaires,
3/la hausse des émissions des gaz à effet de serre,
4/les cyber-attaques et
5/les problèmes d’approvisionnement en eau potable.

Thomas Kerr, directeur du Climate Change Initiatives au Forum de Davos, est le Monsieur Changement climatique , chargé de prévoir, d’expliquer et de piloter les grands enjeux planètaires liés au climat et à la croissance verte. De la gestion de l’eau à l’agriculture à travers la directive COP17.

Une Présidentielle Française sous des contraintes économiques sans précédent

Liée par ses engagements de réduction des déficits, surveillée de près par les marchés, ses partenaires européens, les agences de notation et déprimée par un chômage record, la France vivra dans une centaine de jours une élection présidentielle sous des contraintes inédites.
« On n’a jamais vu en France dans aucune élection présidentielle un contexte macroéconomique aussi contraignant », estime Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS.

Selon lui, le pays subit, « pour la première fois, une double pression d’une violence extrême » entre ses engagements vis-à-vis de l’Europe et la surveillance de marchés prêts à la sanctionner à chaque fois qu’elle émet de la dette. La latitude des politiques économiques, thème phare des campagnes électorales précédentes, est devenue des plus ténues et leur contenu tout orienté vers des objectifs restrictifs.
La France a promis pour juguler sa dette de ramener ses déficits publics de 5,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2011, à 4,5% en 2012, puis 3% en 2013 et 2% en 2014, pour atteindre 0% en 2016.
Mais « les marges de manoeuvre ne sont plus nationales, elles sont européennes » car les nations d’Europe « ont perdu la protection de leur banque centrale », souligne Jean-Paul Fitoussi, directeur de recherche à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un institut indépendant.

Le problème de la dette souveraine n’est pas plus aigu sur le vieux continent qu’ailleurs, il l’est même plutôt moins, estime-t-il, mais « c’est une dette souveraine sans prêteur en dernier ressort, ce qui est inédit dans l’histoire du monde, en tout cas dans la période contemporaine ». Et « le refus de résoudre cette crise de la dette souveraine par les moyens normaux que sont la mutualisation des dettes ou le rachat direct par la banque centrale des emprunts d’Etat » fait que « chaque gouvernement se voit contraint de réduire sa dette », explique M. Fitoussi. »La marge de manoeuvre est donc négative: on ne peut pas relancer l’activité mais on peut la freiner », déplore-t-il. Et d’ajouter:

« L’élection présidentielle va se faire au moins-disant et non pas autour de projets. »

Hausses d’impôts, baisse des dépenses, mélange des deux: c’est à l’aune de leur « effet plus ou moins nuisible » sur la croissance et de leur impact sur la justice sociale que l’on jugera la crédibilité des politiques économiques, commente Michel Martinez, économiste en chef pour la France à la Société Générale. Malgré le peu de choix, droite et gauche voudront se distinguer sur ces critères, comme en témoigne le débat actuel sur la TVA sociale, notent les économistes.
La France devrait plutôt convaincre ses partenaires européens de mettre fin à cette « politique mortifère d’austérité programmée, appliquée par tout le monde, en même temps synonyme d’échec garanti pour tout le monde », juge M. Cohen.

Mais cette « possibilité dépend de Mme Merkel, pas de Sarkozy ou de Hollande », ironise-t-il, en référence à la chancelière allemande Angela Merkel, au président français et candidat non déclaré Nicolas Sarkozy et à son rival socialiste François Hollande, en tête des sondages.
Quel qu’il soit, le futur président devrait avoir de sombres années devant lui. « On peut dire dès maintenant que jusqu’en 2014, nous aurons un chômage élevé, qui va même probablement continuer de croître », estime M. Martinez.

Avec 2,84 millions de chômeurs (4,24 millions si on inclut ceux qui ont eu une activité réduite), le nombre des demandeurs d’emploi a atteint en novembre son plus haut niveau depuis 12 ans.Pourtant, dans ce carcan, les politiques auraient pu se réserver une marge de manoeuvre pour quelques projets, remarque M. Fitoussi. Le chiffre magique du déficit public, en deçà duquel la dette publique baisse est, selon les calculs des économistes, de 2% du PIB. »Il n’y a donc aucune raison de viser un déficit zéro car on peut très bien avec un déficit moyen de 1% aboutir à une réduction régulière de la dette publique jusqu’à zéro à long terme », affirme-t-il.

La conférence internationale de Davos en Suisse:
http://www.weforum.org/events/world-economic-forum-annual-meeting-2012

Domoclick.com avec l’AFP