La première Dame de France, Valérie Trierweiler était vendredi 9 Novembre l’invitée vedette de la foire du livre de Brive (Corrèze), inaugurée en présence de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti (manche courte rose) et accompagnée du président de cette 31éme édition, l’écrivain Erik Orsenna. Si quelque 400 auteurs dédicacent leurs livres***, cette année la plus grande innovation est l’entrée, enfin visible, des liseuses électroniques et du discours officiel sur la version numérique du livre. La présidence d’Erik Orsenna est certes prestigieuse, mais également très active. Chaque année une partie du programme de la manifestation est imaginée avec le président, en fonction des thématiques qui lui sont chères, de ses passions, de ses coups de coeur… dont l’éloge de la géographie. L’occasion d’ouvrir « L’histoire du monde en douze cartes » par Jerry Brotton et de savoir ce que nous enseignent les cartes du monde.




Filippetti veut choyer les libraires indépendants

Dans son discours d’inauguration (vidéo ci-dessus avec l’aide du Populaire du Centre), la ministre de la Culture a salué «tous les auteurs qui nous ont fait le plaisir de se livrer à nous, les lecteurs». «Je ne serai jamais de ceux qui pensent qu’il y a trop de livres publiés chaque année», a indiqué Aurélie Filippetti, assurant de la volonté du gouvernement, avec le Président de la République, «de défendre la littérature et plus généralement la culture et la création face aux menaces liées à la mondialisation (…) et à l’uniformisation de la chaîne du livre».Aurélie Filippetti a notamment rappelé que la TVA sur le livre allait être ramenée à 5% au 1er janvier 2014.

-Eloge de la géographie:

Rencontre avec Erik Orsenna en compagnie d’Isabelle Autissier (L’amant de Patagonie, Grasset),
Françoise Ardillier-Carras et Olivier Baladanian (Arménie russe, Les Ardents Editeurs)
Samedi, 11h, Espace Alain Gazeau

Deux grands voyageurs
Rencontre avec Erik Orsenna et Gilles Lapouge
Samedi, 14h30, Grande salle Théâtre

-Nourrir les habitants de la planète
Urgence Mali
Rencontre avec Erik Orsenna en compagnie de l’association Brive / Sikasso en présence de
l’Ambassadeur du Mali en France, Mr Boubacar Sidiki Touré.
Dimanche, 12h, Espace Alain Gazeau

Nourrir les habitants de la planète (1) : Paroles paysannes
Rencontre avec Erik Orsenna en compagnie d’un représentant de la Chambre d’Agriculture de
Corrèze, de Bernard Farinelli (L’avenir est à la campagne, Le Sang de la terre), de Catherine
Mazerm, piscicultrice et de Laurent Teyssendier, représentant du Comptoir paysan et du CIVRAM
Limousin (intervenants à confirmer)
Dimanche, 10h, Espace Alain Gazeau

Nourrir les habitants de la planète (2) : Vins de France, l’excellence de la nature et des
hommes
Rencontre avec Erik Orsenna en compagnie de Laure Gasparotto et Jean-Pierre de Monza
(L’atlas des vins de France, Editions de Monza / Le Monde), autres invités à confirmer
Dimanche, 14h30, Petite salle Théâtre

Nourrir les habitants de la planète (3) : De la gourmandise
Rencontre avec Erik Orsenna en compagnie de Christian Constant (Avec Constant, Michel Lafon),
Danièle Mazet-Delpeuch (Carnets de cuisine, du Périgord à l’Elysée, Bayard) et Hervé Pinel
(Atlas de la France gourmande, Albin Michel)
Dimanche, 16h, Espace Alain Gazeau

-Les outils de la culture et de l’information
Les nouveaux outils de la culture et de l’information 
Rencontre avec Erik Orsenna (Sur la route du papier, Stock) en compagnie d’Aurélien Bellanger (La théorie de l’information, Gallimard), Jean Brousse, administrateur du groupe 
Centre France / La Montagne et Nicolas Danet (Anonymous, FYP Editions)
Samedi, 16h, Petite salle Théâtre

Ce que nous enseignent les cartes du monde

Le Livre: L’histoire du monde en douze cartes par Jerry Brotton

« On me dit qu’il existe des gens qui ne s’intéressent pas aux cartes, j’ai peine à le croire » écrivait Robert Louis Stevenson dans un texte autobiographique commentant son fameux roman d’aventures L’Île au trésor. Dans ce récit, une carte au trésor joue notoirement un rôle clé. Mais Stevenson n’aimait pas que les cartes au trésor. Il aimait les cartes en général, toutes les cartes, à l’instar de la plupart d’entre nous.

L’auteur de l’article: Michel André

Philosophe de formation, né et vivant en Belgique, Michel André a travaillé sur les questions de politique de recherche et de culture scientifique au niveau international. Il a publié en 2008 Le Cinquantième Parallèle, Petits essais sur les choses de l’esprit (L’Harmattan).

Depuis que les cartes existent, c’est-à-dire plusieurs milliers d’années, des millions d’hommes se sont laissé entraîner à rêver sur les noms exotiques de cités mystérieuses perdues aux confins de la terre, égarés en esprit dans des contrées éloignées aux contours peu familiers, plu à suivre du doigt les méandres de fleuves inconnus, ou le tracé sinueux de chaînes de montagnes à la physionomie étrange. Les cartes dépaysent, elles font voyager en imagination. La séduction qu’elles exercent pour cette raison a parfaitement été décrite par Charles Marlow, le narrateur du roman Au cœur des ténèbres, porte-parole de son auteur Joseph Conrad : « Quand j’étais petit garçon, j’avais une passion pour les cartes. Je passais des heures à regarder l’Amérique du Sud, ou l’Afrique, ou l’Australie, et je me perdais dans toute la gloire de l’exploration. En ce temps-là il restait beaucoup d’espaces blancs sur la terre, et quand j’en voyais un d’aspect assez prometteur sur la carte (mais ils le sont tous), je mettais le doigt dessus et je disais : “Quand je serai grand j’irai là.” » Aujourd’hui, bien que les espaces blancs en aient disparu, nous plongeons toujours dans les cartes du monde avec une certaine délectation.
Mais allons-nous le faire longtemps encore ? À l’heure de la navigation par GPS et des cartes interactives accessibles via internet, affichées à volonté sur les écrans des téléphones portables, quelque chose n’est-il pas en train de changer profondément ? Les cartes continuent à tout le moins à susciter suffisamment de curiosité pour avoir récemment donné lieu à la publication, à quelques mois d’intervalle, de trois ouvrages qui leur sont intégralement consacrés. On y trouve des réponses à beaucoup de questions qu’on peut se poser à leur propos. Couvrant largement le même terrain (ils abordent en partie les mêmes sujets, racontent les mêmes histoires et sont émaillés des mêmes anecdotes), les trois livres sont en même temps assez différents pour pouvoir être considérés comme complémentaires. Un peu curieusement, aucun d’entre eux n’est signé par un géographe (…)

A History of the World in Twelve Maps est davantage l’assemblage de douze essais qu’un récit historique en bonne et due forme. Une double thèse sous-tend toutefois l’ouvrage et lui sert de fil conducteur. Parce qu’une carte est toujours le produit d’un travail de simplification, implique la sélection d’un certain nombre d’éléments et résulte de l’application de conventions de représentation, il n’existe par définition pas de carte parfaite ou idéale, totalement réaliste. Toute carte exprime par ailleurs une certaine vision de ce qui nous entoure, et si les cartes nous apprennent quelque chose sur le monde, elles nous enseignent aussi beaucoup sur ceux qui les ont réalisées et l’environnement culturel dans lequel elles ont été produites. Jerry Brotton le montre avec brio sur les exemples des douze cartes du monde qu’il a retenues.

*** Tous les auteurs et tous les primés de la saison novembre 2012 :
http://www.foiredulivre.net/fdl-Auteurs.php

BOOKS( Suite de la critique du livre de Jerry Brotton)le mensuel des livres du monde:
http://www.books.fr/livres/lhistoire-du-monde-en-douze-cartes

Domoclick.com