Paul Jorion fut l’un des rares économistes qui avaient sonné le tocsin de la crise financière très en amont. Jorion serait plutôt du genre à « apprendre à pêcher » plutôt que de dire « j’ai du bon poisson » ; Du coup il est interrogé mais ne se laisse pas aller et refuse de jouer les augures ou mauvais augures que les journalistes voudraient qu’il joue, histoire de lui faire mordre la poussière. Avec l’animateur Frédéric Taddéi cela devrait être constructif et éclairant nous signale Hubert à Toulouse. D’autant plus qu’avant de l’écouter/voir , il sera question du livre numérique. C’est Ce soir au jamais à 22h40 (France3) mais avec la télévision de rattrappage (replay) c’est quand vous voulez où vous voulez !

Plusieurs thématiques seront abordées au cours de notre revue de presse hebdomadaire. La crise, bien sûr, sous l’angle de ces « réunions de la dernière chance » qui s’accumulent pour tenter de sauver l’euro mais nous allons également aborder la question du centrisme, suite aux candidatures Bayrou et de Villepin avant de s’intéresser à la polémique suscitée par la pièce Golgotha Picnic et la colère des milieux catholiques traditionalistes. En fin d’émission, nous nous intéresserons également au succès annoncé du livre numérique et à la métamorphose de notre rapport au livre. Vous débattrez de ces vastes sujets en compagnie de la philosophe Cynthia Fleury, du journaliste François de Closets, de la pédopsychiatre Caroline Eliacheff, du mathématicien Cédric Villani et du comédien André Wilms. L’historien Fabrice Bouthillon, le représentant de l’association catholique Civitas François Xavier Peron, et l’écrivain François Bon interviendront au cours de l’émission pour leurs sujets spécifiques.

Le Billet de l’invité

Comment s’orienter dans l’opacité d’un système financier ne retrouvant pas son équilibre ? À quels indices se raccrocher pour évaluer sa situation réelle ? Observer les commentateurs papillonner en allant de l’un à l’autre, s’y perdant souvent, renvoie à une autre question : comment confier son destin à un système qui dérape et dont le fonctionnement même vous échappe ?

Tous les taux, indices, notations sont sollicités, mais en pure perte. La bourse joue au yo-yo et ses sautes d’humeur ne sont plus significatives que d’un seul événement : la chute des valeurs financières. Le marché obligataire se tend, obéissant à une tendance lourde, mais l’on sait ses taux biaisés par les interventions des banques centrales. Le gigantesque marché monétaire obéit à des opérations financières obscures. Enfin, les notations des agences sont censées exprimer au mieux les anticipations des marchés, mais elles sont décriées pour cause de prophéties auto-réalisatrices.

Les économistes, quand ils veulent être sérieux, sont à la recherche d’indices donnant la mesure indirecte des phénomènes qu’ils tentent d’appréhender, quand l’information manque ou n’est pas crédible. Du temps où les jeunes pousses de la croissance étaient vainement recherchées, un grand cas était fait du Baltic dry index, qui exprime l’évolution du cours des prix du transport maritime des matières sèches. Afin de déjouer les pièges des statistiques chinoises, considérées comme manipulées et peu crédibles, les chiffres de production de l’énergie électrique sont régulièrement scrutés, donnant faute de mieux une mesure indirecte de l’évolution de l’activité industrielle. Quel analyste n’a pas son indice préféré et ses statistiques révélatrices ?

Domoclick.com avec le blog de Paul Jorion
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