Le plus époustouflant dans ce chiffre rond c’est de savoir, selon le Wall Street Journal de la semaine dernière, que les négociations et la décision d’achat s’est faîte directement par le big boss fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. Le conseil d’administration n’a su et a dù approuver après le deal…qui aurait fait l’objet d’une division par deux du prix initial. Si ce chiffre peut, bien évidemment, paraître délirant pour un service mobile (et uniquement mobile) écrit Cédric DENIAUD dans l’analyse suivante, Instagram existe depuis moins de deux ans, qui compte 9 salariés, qui a su intéresser 27 millions de membres, et qui vient seulement de se lancer, début avril sous Google Android (Instagram arrive enfin sur Android).


Oui c’est évident que cette annonce va s’ajouter à longue liste des services survalorisés qui participent depuis 2 / 3 ans au renforcement de la perception d’une bulle spéculative autour de certains services. Cependant, si on s’arrête à ses premiers chiffres, et notamment au chiffre de 1 milliard que Facebook a mis sur la table pour s’offrir Instagram, on ne comprendra forcément rien à la guerre que se mène actuellement Facebook et Google.

Je pense que le rachat de Instagram par Facebook n’est pas, malgré l’enthousiasme évident des deux services, dans une logique offensive de proposer aux membres Facebook le service le plus abouti de partage de photos (même si je ne doute pas de cette volonté) mais dans une stratégie défensive qui s’explique par 4 raisons que je détaillerai tout au long de l’article :

-la concurrence de plus en plus forte avec Google autour du social et des services mobiles ;

-le besoin d’envoyer un signal fort et positif au marché boursier, quelques semaine seulement avant l’introduction en Bourse ;

-l’échec de MySpace qui n’a pas su prendre les bonnes décisions stratégiques et faire évoluer son service ;

-l’échec en 2008 du rachat de Twitter, faute peut-être de ne pas avoir mis la somme suffisante, ou plus probablement d’avoir anticipé la montée en puissance forte et durable de ce service, qui appraraît maintenant comme un véritable concurrent.

Avant propos : Instagram en quelque mots…

En dehors de chiffres précédemment cités, Instagram n’apparaît pas comme un outil révolutionnaire en soi. La somme de 1 milliard ne correspond donc pas à une technologie particulière ou bien une expertise unique des développeurs.

Instagram est resté pendant longtemps une application uniquement disponible sur iOS mais qui aura su trouver rapidement son audience (Instagram en plein boom). Si on devait, en une phrase, donner une définition de Instagram, ce serait un réseau social mobile centré sur le partage de photos (et depuis peu également de vidéos). A la différence de FlickR, Picasa et même Pinterest, le principe n’est pas celui d’une organisation par album ou de partage de photos à un cercle fermé d’amis mais de partage de photos, généralement directement prise depuis son smartphone, auxquelles l’utilisateur peut ajouter différents filtres pour ajouter un certain effet.

Le service n’est ni à destination uniquement des fans de photographie, ni d’une population trendy particulière. Aujourd’hui, on retrouve sur le service aussi bien des personnalités comme Justin Bieber, Nicolas Sarkozy, François Hollande que des marques (AirFrance, Burberry, Levi’s, France Televisions, Galeries Lafayette…). Publié le 10 avril 2012 par Cédric DENIAUD

Lire la suite: Les 3 craintes de Facebook:
http://www.mediassociaux.fr/2012/04/10/ce-quil-faut-comprendre-du-rachat-de-instagram-par-facebook-pour-1-milliard-de-dollars/

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