Oui, le quotidien multilingue Européen Presseurop est dans la tourmente. Mais les solutions s’urgissent ailleurs que dans les groupes de presse: Jeff Bezos (AMAZON) a racheté le prestigieux Washington Post, le quotidien Le Monde a été co-racheté par Xavier Niel (groupe ILIAD Free) et , dernier en date, l’hebdo Newsweek a été racheté par un français Etienne Uzac. Alors pourquoi Richard Branson (groupe VIRGIN) ne rachéterait pas Presseurop ? ou Zlatan Ibrahimovic, autre citoyen européen comme Gérard Depardieu, autre investisseur dans la culture ? A eux ou à nous de se mobiliser: la pétition est en ligne ** et la tribune de Martin Schulz, président du Parlement européen, sonne l’alerte, au nom de l’Europe politique alors que les enjeux sont également ceux de la liberté de la presse numérique. Il affirme “Avec Presseurop, la disparition d’un média paneuropéen est une très mauvaise nouvelle. Mais que fait Richard Branson, Zlatan Ibrahimovic , Gérard Depardieu ou Christophe de Margerie (groupe TOTAL, en photo) ?
Les faits : Le 20 décembre, Presseurop devrait s’arrêter. Son contrat avec la Commission européenne, qui finance le site, s’arrêtera à ce moment là
Et la Direction générale de la Communication, qui dépend de la vice-présidente Viviane Reding, a fait savoir à sa qu’elle ne compte pas poursuivre le projet. Elle invoque des raisons budgétaires. Il affirme « qu’Il n’y a jamais de bon moment pour qu’un média disparaisse, mais la fin de Presseurop devrait intervenir dans un contexte particulièrement sensible. A six mois d’un scrutin que les partis hostiles aux valeurs européennes se promettent de dévoyer, la disparition d’un média paneuropéen est une très mauvaise nouvelle.
Martin Schulz (1955) est le président du Parlement européen. Eurodéputé depuis 1994, il est le « candidat désigné » du Parti socialiste européen pour le poste de président de la Commission européenne en 2014. L’idée européenne est une grande idée, et pourtant l’Europe souffre. Les Européens sont avides de nouvelles, et pourtant des médias ferment. Les citoyens européens manquent d’information sur l’Europe, et pourtant des sites qui se consacrent à combler cette carence et à nourrir le débat sur les enjeux de notre continent disparaissent.
C’est le triste sort qui semble attendre Presseurop. Fondé en 2009, ce site innovant s’est pourtant frayé un chemin sur la toile de l’information européenne et y a trouvé sans conteste sa place. Disponible en dix langues et ainsi accessible à plus de 85% des citoyens européens, il leur permet de prendre le pouls de la presse européenne et mondiale. Se concentrant sur les enjeux européens et les affaires de l’Union européenne, Presseurop n’est pas une tribune servile des institutions mais offre une analyse critique ainsi qu’une information aussi accessible qu’objective. Imaginez qu’une grande majorité d’Européens peuvent échanger sur des sujets communs dans leur langue et se faire comprendre de tous : à son échelle, Presseurop a réalisé un rêve d’Européen !
Grâce à un système novateur de traduction instantané, ce site propose même aux Européens d’échanger entre eux dans dix langues et est ainsi devenu en quelques années un espace de discussion transnationale. Imaginez qu’une grande majorité d’Européens peuvent échanger sur des sujets communs dans leur langue et se faire comprendre de tous : à son échelle, Presseurop a réalisé un rêve d’Européen !
Il n’y a jamais de bon moment pour qu’un média disparaisse, mais la fin de Presseurop devrait intervenir dans un contexte particulièrement sensible. A six mois d’un scrutin que les partis hostiles aux valeurs européennes se promettent de dévoyer, la disparition d’un média paneuropéen est une très mauvaise nouvelle.
Une très mauvaise nouvelle pour nos concitoyens en quête d’informations et de débat sur le projet européen, pour les jeunes qui s’informent majoritairement sur le net et privilégient les réseaux sociaux sur lesquels Presseurop est reconnu comme une référence de l’information européenne, et, tout simplement, une très mauvaise nouvelle pour tous les défenseurs de la presse. C’est une très mauvaise nouvelle, aussi, pour notre démocratie à l’heure même où les institutions européennes financent une grande campagne d’information et de sensibilisation aux élections européennes mais sont incapables de tendre la main à un média qui s’attache à les couvrir de façon indépendante.
Je ne suis pas pour le soutien automatique et inconditionnel des forces publiques aux médias. Mais dans le contexte particulier d’une absence d’une opinion, d’une conscience, d’une curiosité transeuropéenne assidue, le rôle de Presseurop est essentiel.
En tant que président du Parlement européen, il ne relève pas de mon pouvoir d’amender la décision de la Commission européenne de ne pas renouveler ses financements à Presseurop. Il est cependant mon devoir de le déplorer profondément. La Commission européenne devrait avoir à cœur de protéger une presse indépendante, pluraliste, multilingue. Elle ne devrait jamais être à l’origine de l’extinction d’une belle voix paneuropéenne.
** PETITION: Vous pouvez signer ici la pétition « Sauvez Presseurop »=
(13245 signataires le 16 décembre 2013)
http://www.change.org/petitions/to-vivianeredingeu-save-presseurop
Domoclick.com
Lire l’édito de Presseurop : Sans Presseurop ?
http://www.presseurop.eu/fr/content/editorial/4369771-sans-presseurop