Amazon veut prendre le contrôle de votre téléviseur, c’est ce qu’a voulu démontrer le vice-président d’Amazon Kindle, Peter Larsen, à New York le 2 avril 2014. Pas moins et sans doute plus loin qu’AppleTV, Amazon veut s’imposer comme un géant multimédia avec le lancement dès mercredi 3 avril d’un boîtier décodeur qui permettra de regarder des vidéos en ligne sur un téléviseur mais aussi d’écouter de la musique ou de jouer à des jeux vidéo. Tous les nouveaux usages de la télévision avec sa convergence des contenus multimédias gratuit ou payant. Particulièrement, on peut y acheter des vidéos sur Amazon ou les regarder gratuitement avec l’abonnement à son service « Prime », mais également d’accéder à toute une série de services concurrents. « C’est même le moyen le plus simple de regarder Netflix », a fait valoir M. Larsen. Netflix étant déjà la grande menace anti-Canal+ de vidéo à la demande en streaming qui , avec 10 000 références à son catalogue, devrait débarquer en France à la rentrée. Présentation d’Amazon Fire TV et son catalogue de fonctions capable de simplifier la télé au point de lui offrir un nouveau nom; la télémagic.

Le groupe de distribution en ligne a présenté à New York un petit boîtier noir baptisé « Amazon Fire TV », qui se branche sur le port HDMI de la télévision, s’accompagne d’une télécommande et est disponible immédiatement sur le marché américain pour 99$.

Le vice-président de l’unité Kindle de tablettes et contenus numérique, Peter Larsen, a vanté les capacité d’un appareil censé « simplifier » la vie des consommateurs voulant regarder des vidéos en streaming sans téléchargement sur leur téléviseur. Des dispositifs existent déjà, comme la clé Chromecast, dont Google dit avoir écoulé « des millions » d’exemplaires depuis son lancement cet été aux États-Unis pour 35 dollars, ou encore les décodeurs de la société Roku (vendus de 49,99 à 99,99$) ou l’Apple TV (99$).

Le streaming avec ces appareils est « trop frustrant », affirme toutefois M. Larsen: les utilisateurs se plaignent, selon lui, d’une offre de contenus limitée ou de performances pas toujours à la hauteur, par exemple quand il faut attendre pendant de longues minutes le début d’un film pendant qu’il se charge. Fire TV revendique un processeur trois fois plus puissant que Chromecast, Roku ou Apple TV, quatre fois plus de mémoire et « un écosystème ouvert »: on peut acheter des vidéos sur Amazon ou les regarder gratuitement avec l’abonnement à son service « Prime », mais aussi accéder à toute une série de services concurrents. « C’est le moyen le plus simple de regarder Netflix », a fait valoir M. Larsen.

Ambition sur les jeux vidéo

Pour James McQuivey, un analyste du cabinet Forrester, l’appareil a « les avantages évidents qu’un décodeur doit avoir », avec des commandes fluides et une navigation facile dans les contenus, mais « va aussi un peu plus loin que la normale ».
L’analyste relève par exemple la commande vocale, activée d’un bouton sur la télécommande pour retrouver des films ou des séries, ou les capacités additionnelles de l’appareil, en particulier dans les jeux vidéo.

Amazon va commercialiser séparément une manette à 39,99$ et fait miroiter l’accès à un catalogue alliant des titres connus comme « Minecraft » ou « Monsters University » (Disney), et des productions maison avec un tout premier jeu d’action, « SevZero », présenté mercredi.Le boîtier permettra aussi d’écouter de la musique ou de regarder des photos et propose un mécanisme avancé de contrôle parental limitant les contenus ou la durée d’utilisation pour chaque enfant de la maison.

Amazon Fire TV à New York le 2 avril 2014

Un écran de télévision présente les différentes options offertes par le nouveau boîtier noir baptisé « Amazon Fire TV » à New York le 2 avril 2014
afp.com – Don Emmert

Petit accroc en revanche sur son nom: l’adresse internet firetv.com renvoyait mercredi sur un site pornographique. « Plus qu’un appareil de streaming, Roku, moins qu’une (console vidéo PS4), Fire TV est certainement un premier décodeur convaincant pour beaucoup de consommateurs, et probablement un décodeur de montée en gamme pour un utilisateur actuel de Chromecast ou Apple TV », estime James McQuivey.

« Mais le vrai avenir de la télé pour Amazon devra aller au-delà », estime-t-il, avançant l’hypothèse de mises à jour ultérieures de l’appareil pour « permettre de faire des courses depuis son salon ». Même s’il a beaucoup investi dans de nouvelles activités depuis sa création en 1995 comme libraire en ligne, Amazon reste avant tout un commerçant. FireTV est seulement sa deuxième incursion dans la fabrication d’appareils après les liseuses et tablettes Kindle.

Amazon ne cherche pas à faire des bénéfices en vendant ses tablettes, elles servent de produits d’appel pour ses contenus numériques (livres, musique ou vidéo). Fire TV devrait suivre la même stratégie. Rien qu’aux Etats-Unis, 186,3 millions de personnes, soit les trois quart des internautes, ont regardé des vidéo en ligne l’an dernier, selon la société de recherche eMarketer.

Amazon y met les bouchées doubles, s’imposant toujours plus comme un rival de Netflix: il lui a soufflé les droits exclusifs pour des séries populaires comme « 24 heures chrono » ou « Downton Abbey », et s’est comme lui lancé dans la production de séries originales.

Domoclick.com avec l’AFP