Coup de jazz dans les tribunes industrielles et politiques: Le ministre de l’Ecologie Philippe Martin a annoncé aujourd’hui la création d’une « contribution climat-énergie », répondant ainsi à une revendication des écologistes pour cette mesure plus connue sous le nom de « taxe carbone ». Précisément quand d’un côté les analystes des classes politiques critiquent la pression des impôts pour tous les contribuables et que de l’autre, le changement climatique provoque des incendies au Portugal et des inondations en Asie, le nouveau ministre déclare ce que personne n’osait lancer. Patientons pour savoir sous quelle forme cette « contribution » va se traduire ? D’ici là l’Ademe voit son budget augmenter sensiblement, ce que notre ex-ministre Batho avait exigé au point d’être limogé. Merci Evelyne !
Le ministre de l’Ecologie Philippe Martin a annoncé jeudi la création d’une « contribution climat-énergie », répondant ainsi à une revendication des écologistes pour cette mesure plus connue sous le nom de « taxe carbone ».
« Sur la fiscalité écologique, je suis venu vous confirmer la décision actée par le Premier ministre de créer une contribution climat énergie », a -t-il lancé devant les responsables d’EELV, qui l’avaient invité à Marseille pour leurs journées d’été.
Le ministre n’a pas donné d’autre détail sur la mesure, déclarant un peu plus tard devant la presse qu’il y aurait « débat sur le montant et le rythme » de cette contribution. La contribution climat-énergie, qui fait l’objet d’une proposition de loi récente des écologistes à l’Assemblée nationale, vise à encourager particuliers et entreprises à des comportements plus « verts » en taxant les consommations d’énergies polluantes.
Mise en sourdine lors des tables rondes du Grenelle fin 2007, l’idée a connu sa traversée du désert, avant de refaire surface mi-2009, date à laquelle une commissions d’experts, présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, s’est penchée sur le sujet. Un projet porté par le gouvernement Fillon, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2010 avait été annulé in extremis par le Conseil constitutionnel. Il prévoyait une taxe appliquée uniquement aux s fossiles (gaz, pétrole, charbon).
Philippe Martin a aussi annoncé une augmentation en 2014 du budget de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) « au niveau qui était le sien en 2013 », qualifiant cette institution de « bras armé de (son) ministère ».
« De la même manière, je veillerai à ce que la future agence de la biodiversité soit dotée dès son installation de moyens financiers et des moyens de fonctionnement et d’intervention de façon à ce qu’elle soit opérationnelle et qu’elle joue pleinement son rôle », a-t-il ajouté.
Venu rassurer EELV sur l’avenir de la politique écologique du gouvernement, Philippe Martin a assuré vouloir être « le ministre des actes et du progrès de notre démarche dans la voie de la transition écologique ».
« La transition écologique n’est pas une option politicienne, c’est une nécessité politique, ce n’est pas pour complaire à telle ou telle formation politique », a-t-il dit.
Il a annoncé vouloir être « le rempart contre les vieilles lunes des marchands du temple du productivisme sans entrave, qu’il s’agisse de ceux qui veulent faire pousser des OGM en plein champ, ou faire du fric-frac dans notre sous-sol pour extraire des gaz de schistes ».
Philippe Martin est le troisième ministre de l’Ecologie en un an de gouvernement Ayrault. Il succède à Delphine Batho qui a été écartée le 2 juillet après avoir critiqué le budget.
Domoclick.com avec l’AFP