Le fonds Google Ventures, bras financier du géant de l’internet américain Google, débarque en Europe avec une enveloppe de 100 millions de dollars pour investir dans les start-up, selon un message consulté jeudi 10 juillet sur le blog de Bill Maris, l’un des responsables de Google Ventures. « Nous sommes persuadés que la scène des start-up européennes a un gros potentiel » écrit-il. En voici une preuve qui déborde des profils déjà vus du web. Il s’agit d’une innovation que Domoclick.com a pêché dans le fil d’infos de l’AFP. Le jeune Néerlandais, Boyan Slat (photo) a créé avec The Ocean cleanup*** un système capable de s’attaquer aux plastiques polluants dont les dégâts sont inimaginables. Sa mise en place pourrait profiter aux 2/3 du globe , à Google Venture**, et comme le rappel La Fondation Maud Fontenoy**** « les océans sont le réservoir d’oxygène de la planète, garde-manger pour plus de 3,5 milliards de citoyens.
Google Ventures va lancer une déclinaison européenne de sa propre structure consacrée exclusivement au Vieux Continent. « Notre objectif est simple: nous voulons investir dans les bonnes idées venant des meilleurs entrepreneurs européens et les aider à concrétiser ces idées », écrit Bill Maris, l’un des responsables de Google Ventures, sur le blog.
« Nous sommes persuadés que la scène des start-up européennes a un gros potentiel. Nous avons vu des entreprises captivantes émerger de Londres, Paris, Berlin, des pays nordiques et au-delà », ajoute Google Ventures. Le fonds cite en particulier les plateformes de musique en ligne SoundCloud, fondée en Suède et basée à Berlin, et le suédois Spotify, de même que l’application finlandaise de jeux vidéo en ligne Supercell. M. Maris ne donne pas de détails sur les secteurs visés ni les cibles potentielles.
Google avait créé Google Ventures en 2009 pour accompagner le développement de start-up américaines.
Un jeune Néerlandais s’attaque aux plastiques polluant les océans
Le Néerlandais Boyan Slat n’a que 19 ans, mais 100 personnes travaillent déjà sur son idée, qu’il espère révolutionnaire, pour nettoyer les océans des milliers de tonnes de plastique qui les polluent.
Alors que la plupart des autres projets envisagent de ramasser les plastiques à l’aide de bateaux sillonnant les océans, Boyan Slat souhaite tout simplement se servir des courants marins pour les piéger.
« Pourquoi vouloir aller vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à vous! », dit en souriant le jeune scientifique qui a mis entre parenthèses ses études en ingénierie aéronautique pour se consacrer à son projet. Quelque 70 océanographes, ingénieurs et juristes, notamment, ont participé à l’étude de faisabilité portant, notamment, sur les matériaux, les questions légales, la résistance aux intempéries et le financement.
La « soupe plastique » -mélange de déchets plastique de tailles diverses dans l’océan- a un impact considérable sur l’environnement: les animaux marins -dauphins, phoques – s’y empêtrent, s’étranglent et se noient. D’autres les ingèrent, comme les tortues qui prennent les sacs plastiques pour des méduses.
Décomposés en petites particules, ces matières soupçonnées d’effet négatif sur la fertilité et de provoquer des maladies cancéreuse chez l’homme, entrent dans la chaîne alimentaire. Le plastique coûte aussi des milliards d’euros par an au pêche et du tourisme. La plupart du plastique se retrouve entraîné dans les 5 principales gyres, des courants marins circulaires entraînant la formation d’énormes plaques de déchets, des « continents » de plastique. Les estimations varient sur la quantité totale de plastiques dans les océans, allant de quelques centaines de milliers à plusieurs millions de tonnes.
Le projet de Boyan Slat consiste à étendre deux bras flottants de 50 kilomètres chacun formant un « V » et arrimés aux fonds marins. Munis d’un « rideau » s’enfonçant dans l’eau sur trois mètres de profondeur, ils bloqueront les plastiques. Concentrés au centre du « V » par les courants, les plastiques pourraient être facilement récupérés via une plateforme cylindrique de 11 mètres de diamètre en attendant qu’un navire vienne les évacuer. Pourraient y être stockés jusqu’à 3.000 mètres cubes de plastique (autant qu’une piscine olympique). Un tapis roulant installé sur la plateforme, alimenté par des panneaux solaires, permettrait d’emmener les plus gros morceaux à un déchiqueteur. Boyan Slat s’est penché sur le problème lorsqu’il était encore au lycée, « après avoir fait de la plongée sous-marine lors de vacances en Grèce : sous l’eau, j’ai vu plus de plastiques que de poissons ».
– « Plus efficace et bien moins cher » –
Après une année de tests et une étude de faisabilité, Boyan vise la mise en place d’un projet pilote sur les trois ou quatre prochaines années, avant l’installation du premier dispositif, dans le Pacifique Nord. Ses yeux clairs cernés de la fatigue due au décalage horaire – il revient des Etats-Unis, où il a participé à une conférence -, le jeune homme se donne 100 jours pour collecter 2 millions de dollars grâce au crowdfunding, somme qui lui permettra de continuer l’aventure.
Après 33 jours, l’étudiant qui vit encore chez ses parents a déjà rassemblé plus d’un million de dollars.
Sur une période de 10 ans, le dispositif permettrait de collecter près de la moitié des déchets du Pacifique Nord. Selon Boyan, sa méthode est des milliers de fois plus rapide et beaucoup moins chère que les méthodes conventionnelles.
– « Des questions sur cette innovation restent sans réponse » –
« Ils ont répondu à certaines questions que la communauté de l’océan se posait, mais il y en a encore qui restent sans réponses », estime, interrogée par l’AFP par mail, Kim Martini, océanographe à l’université de Washington à Seattle. Selon certains analystes, l’étude de faisabilité sous-estime la proportion de micro-plastiques (quelques millimètres), plus difficiles à extraire. Ils font valoir aussi que le dispositif peut représenter un obstacle dangereux pour la vie marine et pour la navigation en mer.
« Boyan est un ingénieur fantastique, nous apprécions énormément son engagement contre la soupe plastique », a indiqué par téléphone à l’AFP Anna Cummins, présidente de l’Association des 5 Gyres, qui lutte contre la pollution au plastique dans les océans : « mais nous ne comprenons pas pourquoi il veut installer son dispositif si loin des côtes ».
« Aller collecter les déchets au milieu de l’océan, c’est comme collecter l’eau d’un robinet perpétuellement ouvert », assure Daniel Poolen, de la Fondation « Soupe Plastique » : « il faut aller à l’embouchure des rivières, à la source », car les déchets rejetés dans les rivières sont déversés dans l’océan. Boyan estime que les problèmes techniques ont été abordés dans l’étude de faisabilité. Mais tout enthousiaste qu’il est, il reconnaît volontiers que son projet a ses limites et n’aborde qu’un aspect du problème. « Il ne permettra pas de collecter tous les déchets », admet-il. « Et puis surtout, je suis bien conscient que la source du plastique dans les océans ne va pas se tarir du jour au lendemain », poursuit-il, appelant à un changement des mentalités : « les gens vont malheureusement continuer à jeter des plastiques ».
La Haye (AFP) , par Nicolas DELAUNAY le 9 juillet 2014
*** L’organisation « the Ocean Cleanup »:
http://www.theoceancleanup.com/
** Source: Le blog Google Venture :
http://googleblog.blogspot.fr/2014/07/google-ventures-invests-in-europe.html
**** La Fondation Maud Fontenoy:
http://maudfontenoyfondation.com/la-fondation.html
La Fondation « Soupe Plastique »
Domoclick.com avec l’AFP