L’immense champs de possibilités qu’offrent les objets connectés est en train de se formater au fil de la numérisation de l’économie et des solutions de réseau. Et sur ce plan, il n’y a pas 36 solutions mais 4 ou 8 qui se bataillent déjà pour s’imposer en force. D’abord, le français Sigfox, très remarqué après sa levée de fonds de 100 millions d’euros l’été dernier puis d’autres technologies propriétaires, comme LoRa qui fonctionnent sur des fréquences non-attribuées (et non reconnues par le 3GPP), enfin, NB-LTE (Narrow Band-LTE) attendue pour 2016 avec une bande passante réduite à 200 kHz.
C’est dans ce contexte que le 25 novembre, Orange a révélé LoRa avec la liste des 17 premières agglomérations françaises dans lesquelles sera déployé le réseau bas débit longue distance LoRa bas-débit pour la connexion des objets connectés. Un concurrent de plus pour Archos qui veut lancer son propre réseau bas-debit avec Picowan. Présentation par Emilien Ercolani pour L’informaticien** et mise en perspective de ce marché naissant lors du Congrès des Objets Connectés le 10 décembre à Paris***

Orange développe son réseau LoRa et LTE/GSM pour l’Internet des Objets

L’opérateur historique poursuit et détaille sa stratégie en matière d’Internet des Objets (IoT). Le réseau bas débit LoRa sera déployé progressivement dans 17 villes en 2016. Avec Ericsson, Orange teste également un réseau LTE et GSM pour l’IoT.
Comme Bouygues Télécom ou Archos, Orange s’est lui aussi lancé dans le développement d’un réseau bas débit avec la technologie LoRa, comme il l’avait officiellement annoncé mi-septembre dernier. A l’époque, l’opérateur n’avait pas donné de calendrier mais c’est désormais chose faite : LoRa sera déployé progressivement dans 17 agglomérations françaises dès le 1er trimestre 2016. Il s’agit d’Angers, Avignon, Bordeaux, Douai et Lens, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Rouen, Toulon, Toulouse et Strasbourg.

Kit de développement et Datavenue
Orange ne souhaite pas s’engager seul et met donc à disposition des start-ups et concepteurs d’objets connectés un kit de développement. Il permet « de prototyper des objets connectés et de créer des services s’appuyant sur la technologie LoRa ». Pour le moment, ceux qui souhaitent tester le kit peuvent le faire à Grenoble et en région parisienne sur 2 sites d’Orange. Les données seront traitées par Datavenue, une plateforme pour les développeurs qui collecte, agrège, sécurise et stocke les données pour des projets big data, etc. Elle s’enrichit d’ailleurs de deux nouvelles offres complémentaires : Live Objects, pour les objets connectés et Flexible Data, pour l’analyse des données.

Orange lance présente un kit destiné aux start-up et industriels pour créer un objet compatible LoRa.

Ce boitier tout en un comprend:
– un module LoRa,
– une antenne ,
– une batterie et
– une carte de développement open source.
Tout ce qu’il faut pour prototyper facilement un objet ou un service.

Un réseau IoT LTE/GSM
Parallèlement, Orange a aussi annoncé le lancement d’une expérimentation sur les réseaux 4G et 2G avec des modules M2M adaptés pour l’Internet des Objets. « Le réseau cellulaire constitue le socle idéal pour l’adoption de l’IoT », écrivent les deux entreprises dans un communiqué, reconnaissant qu’il doit « évoluer pour respecter les exigences particulières liées aux déploiements en masse de l’IoT ». L’annonce est intéressante car elle souligne que les réseaux bas débit comme LoRa (ou autre) ne sont pas la seule et unique réponse pour les besoins de l’Internet des Objets. Avec 28 milliards d’objets connectés d’ici 2021, selon le Ericsson Mobility Report, il y a donc également une manne financière qu’Orange ne veut pas laisser échapper. Ce réseau baptisé EC-GSM fonctionne (pour les tests) sur la bande 900 MHz et doit notamment étendre tant la portée que la couverture pour couvrir des zones difficiles, comme les sous-sols profonds où sont installés de nombreux compteurs intelligents ou encore des zones rurales où sont déployés des capteurs destinés à l’agriculture ou au contrôle des infrastructures.

« L’intérêt de la technologie est de s’appuyer sur la couverture 2G qui est très proche des 100% de la population en France, nous explique Hassan El Nahas El Homsi, solution manager en charge des solutions radio chez Ericsson France. EC-GSM propose des débits de l’ordre de 50 à 60 Kbit/s, suffisants pour répondre aux besoins des objets connectés ».

L’intérêt pour Ericsson et Orange est aussi de proposer une solution normée, c’est-à-dire normalisée par le 3GPP. Car actuellement, les technologies propriétaires, comme LoRa ou celle de Sigfox, fonctionnent sur des fréquences non-attribuées et ne sont pas reconnues par le 3GPP. C’est aussi semble-t-il l’occasion de prendre un temps d’avance sur une autre technologie, NB-LTE (Narrow Band-LTE), qui devrait être lancée dans la release 13 de la technologie LTE (rédigée par le 3GPP) attendue pour 2016 avec une bande passante réduite à 200 kHz.

**Archos veut lancer son propre réseau bas débit avec PicoWAN
La marque française souhaite elle aussi construire son propre réseau bas débit, mais de manière différente avec PicoWAN. Ce réseau de prises électriques distribuées gratuitement utilise le réseau LoRa:
http://www.linformaticien.com/actualites/id/38096/internet-des-objets-archos-veut-lancer-son-propre-reseau-bas-debit-avec-picowan.aspx

*** CONGRES OBJETS CONNECTES le 10 décembre 2015
Quels services et quels business models imaginer: « Les objets connectés associés au Big data représentent un potentiel de création de valeur estimé entre 74 milliards d’euros en 2020 (soit 3,6 % du PIB) et 138 milliards d’euros en 2025 (7 % du PIB) selon une étude d’A.T. Kearney pour l’Institut Montaigne:
http://evenements.infopro-digital.com/usine-digitale/conference-congres-objets-connectes-2015-1424

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