Sur le sujet vital de la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences périlleuses d’un dépassement de seulement 2 degré d’ici 2050, la France milite pour des engagements ambitieux, clairs et contraignants. D’où l’intérêt de savoir quelle est l’action extérieure de la France, à travers ses ambassades. D’autant plus justifié que l’adaptation au changement climatique nécessite une évolution de la coopération internationale. L’urgence est absolue selon le rapport HANSEN (Goddart Institude de la Nasa) et celui de Nicholas STERN qui avait conclu en 2009 que « le coût de l’inaction sera supérieur à ce que j’avais déjà prévu en 2006 ». Le demi-échec, il y a juste un an de la conférence de Copenhague met de nouveau les états au pied du mur, le mur du plus grand danger, celui de l’inertie. Nathalie Kosciusko-Morizet, se rendra à Cancun les 6 et 7 décembre avec Brice Lalonde, ambassadeur chargé des négociations climatiques, conduira la délégation française tout au long des négociations. Voici la position de la France et de ses partenaires Européens.

Conférence de Cancún sur le climat (du 29 novembre au 10 decembre 2010)
La 16e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP16) et la 6ème réunion des Parties au Protocole de Kyoto (MOP6) se tiendront à Cancún (Mexique) du lundi 29 novembre au vendredi 10 décembre 2010. Elles rassembleront 192 Etats et interviendront un an après la conférence de Copenhague qui n’était pas parvenue à une décision des Nations Unies sur le régime de lutte contre le changement climatique après 2012 mais s’était achevée sur un accord politique historique fixant en particulier des orientations pour la suite du processus.
Les négociations se sont poursuivies tout au long de l’année 2010 et ont permis de préciser un compromis possible sur un ensemble de décisions couvrant les secteurs les plus avancés de la négociation :
> la lutte contre la déforestation ;
> la coopération technologique ;
> l’adaptation aux effets du changement climatique ou le rôle joué par l’agriculture.

Les négociateurs devront s’attacher à réaliser des progrès sur la question des engagements chiffrés de réduction des émissions des pays, sur le financement international à long terme, avec notamment les modalités de création du « Fonds vert de Copenhague » et sur le dispositif de contrôle des engagements (« MRV »).
La France, avec ses partenaires de l’Union européenne, privilégie une approche de négociation par étapes, fondée sur les résultats de la conférence de Copenhague et sur le protocole de Kyoto. Elle est favorable à une deuxième période d’engagement au titre du protocole après 2012, dans le cadre d’un arrangement plus large ouvrant la perspective d’un cadre mondial complet dans lequel s’engageraient toutes les grandes économies. L’Union européenne rappellera qu’elle respecte ses engagements financiers pris à Copenhague avec le décaissement de la première tranche annuelle des 7,2 milliards d’euros au titre du programme de financement précoce qui s’échelonnera jusqu’à 2012, dont 1,26 milliard pour la France.
La France est très attachée à ce que cette nouvelle conférence permette d’aboutir à des conclusions concrètes dans le cadre des Nations unies, seule enceinte légitime pour ces décisions. Elle apporte son soutien résolu à la présidence mexicaine de la conférence ainsi qu’à la directrice exécutive du Secrétariat international de la Convention climat, Christiana Figueres.
La France s’efforcera également de défendre les intérêts des pays les plus vulnérables, notamment en termes d’accès à l’énergie durable et d’adaptation aux effets du changement climatique. La France fait de sa politique climatique et de sa participation à la négociation climatique mondiale l’une de ses priorités stratégiques. La ministre de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement, Nathalie Kosciusko-Morizet, se rendra à Cancun les 6 et 7 décembre. Brice Lalonde ancien ministre, ambassadeur chargé des négociations climatiques, conduira la délégation française tout au long des négociations.

Quelle est la situation et les enjeux climatiques ?

De croire que les choses peuvent continuer comme avant, de ne rien faire, de penser qu’il n’est pas si grave de ne pas parvenir à un accord international sur la lutte contre le changement climatique. C’est une erreur. Plus de 8 000 scientifiques du monde entier – regroupés dans le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC-IPCC)- nous le disent : si le monde continue à fonctionner sur sa lancée, nous dépasserons d’ici deux générations le seuil dangereux de réchauffement global de 2°C, nous irons vers un monde à 4°C, ou plus, de réchauffement moyen de la planète.
Or personne ne sait à quoi ressemblera un monde dont l’atmosphère dépasserait ce seuil des 2°C Personne ne sait si un tel monde serait tout simplement vivable pour l’homme. Alors que le réchauffement ne fait que commencer, nous constatons déjà des conséquences graves, des mutations profondes et probablement irréversibles.
Le changement climatique, par ses interactions sur l’eau, l’agriculture, l’énergie, la biodiversité, la santé… menace les ressorts du développement économique et social et de la croissance. Les efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont largement compromis par les menaces que fait peser le changement climatique. C’est aussi un facteur d’instabilité et un enjeu de sécurité collective. Les conflits autour des ressources naturelles, les migrations dues au manque d’accès à l’eau et à la terre aggravent les tensions sociales et ébranlent la stabilité politique et la sécurité collective.
Un monde plus chaud sera un monde plus violent. Le changement climatique conduit à des modifications économiques et géopolitiques profondes qui affectent toute la chaîne des activités humaines et est de nature à saper les espoirs de développement.
Nous nous trouvons donc face à un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité
La conférence de Copenhague doit marquer le moment où tous les leaders politiques assument aux yeux du monde et des générations futures leurs responsabilités face au défi du changement climatique. La négociation climatique n’est pas une négociation internationale comme les autres, où les pays ont des intérêts particuliers à défendre : c’est une négociation pour organiser la réponse collective à une menace commune.économique et environnement… mais entre, d’un côté, la poursuite d’un développement intensif en carbone, qui n’est pas durable et nous mène à des conflits et à la pauvreté, et de l’autre, un chemin de croissance nouveau pour tous les pays, moins intensif en carbone, dont il incombe à la communauté internationale de créer les conditions. Le défi de notre génération, dont dépend la survie même des générations futures, est d’organiser ces nouveaux modes de développement sobre en carbone.Ceci est réalisable, et n’est pas incompatible avec le développement : c’est même l’occasion, à court terme, d’une « relance verte » et, à long terme, d’une fortification de l’activité économique mondiale dans un cadre de développement durable.

A quoi sert le marché du Carbone ?

Le marché carbone a été lancé par le Protocole de Kyoto et consiste à fixer un plafond d’émission et laisser ensuite les acteurs économiques gérer cette contrainte selon un système de marché de droits d’émission. Le fait de donner une valeur aux émissions de
CO2 sous forme de droits d’émissions (quota) à une entreprise oblige celle-ci à atteindre son objectif de réduction soit par son action propre, soit en achetant sur le marché des droits à émettre, ou encore (comme le prévoit le Protocole de Kyoto) en menant des projets en pays tiers réducteurs d’émission. C’est le Mécanisme de développement propre (MDP). Ce système permet ainsi d’optimiser les réductions d’émission selon le meilleur rapport coût/efficacité, et ainsi d’accélérer la baisse globale des émissions.

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Source: France Diplomatie

Télécharger la brochure « L’action extérieure de la France
contre le réchauffement climatique »:
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Brochure_climat-BD-FR.pdf

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Jérome Robert
Ex concepteur-redacteur multimedia, Jerome ROBERT est co-fondateur du site Domoclick.com créé en 2000 à Albi (81000 FRANCE) sur l'innovation et la communication dans l'habitat. Il a co-écrit avec Laurent FABAS (ingénieur thermicien) le "Guide de la maison économe, la solution écologique" (Eyrolles pratique 2008) !