omment la «clé verte » du prêt PTZ peut-elle profiter aux professionnels de la rénovation ? Quels nouveaux emplois ? Et quels coûts pour l’énergie solaire sur son toit ? Domoclick a soumis la question à M André JOFFRE lors du Salon des EnR à Lyon qui annonce la prochaine création de l’appellation QualiPAC et… le 25éme anniversaire de Tecsol et d’ENERPLAN lors du coup d’envoi des Journées Européennes du Solaire. Ce 15 mai !
> Domoclick: Avec le bouquet de travaux et son prêt à taux zéro (PTZ), ne pensez-vous que le « dispositif » profite davantage aux dépenses d ‘isolation qu’aux autres dépenses de rénovation, telle que l’équipement solaire ?
– André JOFFRE:Non, je ne pense pas, quand vous savez ce que représente les dépenses concernées. Par exemple, un chauffe-eau solaire , ça coûte environ 5000€ et vous bénéficiez de 2000 € de crédit d’impôt, reste 3000€ à financer… Sur 10, ça fait 30€ par mois. Franchement, il faut pas s’en passer !
Il est vrai que le succès du PTZ dépend beaucoup de la capacité des industriels de s’approprier le produit financier pour pouvoir le diffuser. Mais puisque la plupart des banques avaient déjà mis en place des prêts à taux bonifiés alimentés par les livrets « développement durable », en remplacement des Codevi, ils ont déjà connaissance du mécanisme à taux zéro qui fonctionne depuis longtemps pour l’aide au logement. Les banques vont donc proposer des couplages PTZ avec les autres prêts pour arriver à des prêts de 60 à 80.000 €
> Où en est-on dans la professionnalisation des filières QUALI-EnR dont vous êtes le co-fondateur ?
– AJ: Cette filière est un vrai succès. Aujourd’hui, nous avons d’une part 13000 installateurs certifiés QualiSOL , QualiPV plus récente, et QualiBOIS . Nous sommes actuellement en discussion avec l’association AFPAC (Association Française des Pompes à Chaleur) pour gérer les pompes à chaleur afin de gérer également la nouvelle appellation QualiPAC. Le catalogue des labellisation s’agrandit avec de bons résultats, à la fois de la formation initial et des audits qui permettent de vérifier les travaux in situ. Le principe étant d’obtenir la labellisation étant de suivre la formation ; C’est un peu lourd à gérer mais nous sommes fortement soutenu par l’Ademe au niveau national et les Conseils Régionaux qui soutiennent cette démarche.
> Avec l’afflux de nouveaux demandeurs d’emploi en France, qu’est-ce-que vous conseillez à ceux qui veulent s’orienter vers les secteurs pros des énergies renouvelables , souvent des cadres ?
– AJ: C’est vrai que ce secteur attire beaucoup de gens et de créateurs d’entreprises. Il ne faut pas oublier que c’est , avant tout, un métier du bâtiment et qu’avant d’arriver ? la fleur au fusil ? pour vouloir installer des panneaux solaire photovoltaïques, il faut se poser d’abord la question de savoir comment intégrer le monde du bâtiment. Il y a beaucoup de gens qui partent à la retraite, beaucoup d’entreprises qui sont en demande de repreneurs. La bonne îdée c’est de reprendre une entreprise de génie climatique, d’électricité ou de chauffage sanitaire et de la faire évoluer vers l’énergie solaire. C’est un bon moyen d’entrer dans le business. Le plus souvent, le chef d’entreprise qui cède reste encore plusieurs mois avec le repreneur afin d’assurer la meilleure transition.
> Et pour les jeunes peu qualifiés, quelle est la bonne piste ?
– AJ: Il y a des quantités de formation, soit par l ‘AFPA , soit avec des organismes comme les « Compagnons du solaire » dans toutes les régions qui permettent aux chomeurs de faire des formations longues, qualifiantes, pour devenir installateurs. Mais également pour les ingénieurs et les consultants.
> Aujourd’hui, vaut-il mieux installer des panneaux solaires photovoltaïques chez soi ou louer son toit à une entreprise de station solaire ?
– AJ: Il n’y a pas de vérités générales, ça dépend d’abord de sa capacité d’investissement. C’est une bonne solution quand on peut prétendre à une dette importante; c’est sûrement le plus rentable. Produire de l’énergie est un métier, il faut surveiller l’installation, il y a beaucoup d’éléments à appréghender , mais même pour un agriculteur qui veut investir autrement et devenir propriétaire de l’installation à son propre compte, c’est rentable.
> Quel est le ticket d’entrée dans ce cas et l’aide à l’installation ?
– AJ: Les aides fonctionnent au départ et reste temporaire. Ensuite il faut apprendre le métier et le solaire photovoltaïque nécessite toujours de gros investissements. Par contre, travailler avec des sociétés « loueurs de toitures » qui investissent à votre place c’est une bonne solution tout à fait tranquille, il n’y a pas de surprises . L’inconvenient est de s’engager dans la mise à disposition d’un terrain ou d’un toit pendant 20 ans.
> Comment va votre entreprise Tecsol ?
– AJ: Très bien, on a toujours une croissance importante, on vient d’embaucher des ingénieurs pour nos agences dont les départements d’Outre-Mer. Nous allons fêter notre 25éme anniversaire le 15 mai 2009 , précisément pendant les Journées Européenne du Solaire ( 15 et 16 mai 2009), et par ailleurs, nous organisons à Paris avec Enerplan* (NDLR: Animateur des Journées Européennes du Solaire en France, 1000 manifestations dans toute la France.) une grande réunion avec les élus qui ont un rôle important à jouer dans ce domaine.
Domoclick.com
*Enerplan , Association Professionnelle de l’Energie Solaire:
Conférence des Maires et des Elus pour le Solaire – 14 mai 2009 à Paris
Interview de Claude Turmes, Député européen luxembourgeois et Vice-président du Groupe « Les Verts» au Parlement européen: « Le travail des 15 000 entreprises qui bénéficient d’appellations QualiEnr, est à saluer »:
http://www.qualit-enr.org/accueil/Actualites-9-561
Bureau d’études TECSOL à Perpignan (actualités et formations):
Rapport du cabinet Price waterhouse Coopers sur l’état de la filière photovoltaïque en France.(Avril 2009, 46 pages):
http://www.pwc.fr/etat_de_la_filiere_photovoltaique_en_france.html