Galileo et Quaero cachent deux projets européens ambitieux. Le premier, Galileo est le nom de code employé pour désigner le futur système européen de radionavigation et de positionnement par satellites, concurrent de l’actuel GPS. Le second projet, baptisé Quaero (« je cherche », en latin) est davantage lié à internet puisqu’il vise à mettre sur pied un moteur de recherche européen multimédia pour concurrencer l’américain Google qui règne en maître sur la toile.

Quaero, le futur Google européen ? En avril dernier naissait l’idée d’un moteur de recherche européen. Sous l’impulsion d’un consortium franco-allemand, il devrait être lancé cet été. Certains l’appellent déjà «l’Airbus de l’Internet». Baptisé Quaero – un terme qui signifie «je trouve» en latin -, ce futur moteur de recherche européen aura pour lourde tâche de contrer les géants américains Google, Yahoo ou Microsoft, de la même façon qu’Airbus tient aujourd’hui tête à Boeing. Davantage de détails concernant Quaero devraient être rendus publics dans les jours ou les semaines à venir. Mais en attendant, on sait déjà qu’il s’agit d’un projet très ambitieux puisqu’il est question d’un budget d’une centaine de millions d’euros sur cinq ans. Même le président français Jacques Chirac a évoqué Quaero dans ses récents voeux de Nouvel An, en parlant notamment de «relever le défi mondial des géants américains Google et Yahoo». Grands et petits Il est vrai que le point de départ du projet est précisément à chercher du côté de Jacques Chirac et du chancelier allemand Gerhard Schröder qui, en avril 2005, ont lancé cette idée d’un «Google européen», en réaction à la volonté du site américain de créer une bibliothèque numérique mondiale. Pour rappel, cette initiative avait suscité un certain émoi en Europe. A la tête des contestataires, Jean-Noël Jeanneney, le président de la Bibliothèque nationale de France, dont le livre «Quand Google défie l’Europe» plaidait pour que l’Internet ne se résume pas à la culture américaine, mais soit davantage «multipolaire». Mais il ne suffit évidemment pas de belles paroles. Ni d’une seule volonté politique. Le projet Quaero s’appuie sur toute une série d’entreprises françaises et allemandes. Des grosses, comme Thomson, Deutsche Telekom, France Télécom, Bertelsmann et Thales, et des plus petites, comme les sociétés Exalead, LTU ou Vecsys. Des instituts de recherche et des universités apportent eux aussi leur pierre à l’édifice. Déjà un «demi-Google» Pourquoi un consortium aussi nombreux ? Parce que l’idée de Quaero n’est pas simplement de concurrencer Google, mais d’aller un pas plus loin en proposant un moteur de recherche multimédia qui intègre texte, image, son et vidéo. Sa mise sur pied nécessite donc des compétences multiples. Reste la question du nom. Quaero constitue-t-il le choix final ou n’est-ce qu’un nom de code? On peut se poser la question. D’une part, parce que Quaero est moins facile à prononcer et à retenir que Google. D’autre part parce que l’adresse quaero.com appartient déjà à une société… américaine. Par contre, lorsqu’on tape quaero.org, on tombe bel et bien sur le site du «Groupe de travail franco-allemand» qui planche sur le projet. Mais cela ne veut rien dire selon François Bourdoncle, le président du moteur de recherche Exalead qui devrait servir de base au futur site européen. «Quaero n’est pas une marque, c’est un projet», précise-t-il, en rajoutant que l’index d’Exalead s’apprête déjà à dépasser les 4 milliards de pages web. Soit l’équivalent d’un «demi-Google», affirme-t-il dans «Le Monde» de mardi, en espérant que ce chiffre atteindra les 8 milliards d’ici la fin de l’été. C’est à peu près au même moment que le moteur de recherche européen devrait être opérationnel. Ce sera un fameux défi que de s’attaquer à Google, utilisé chaque mois par 380 millions d’internautes…

Source: Le quotidien belge La Libre Belgique: http://www.lalibre.be