Waouuh, la French Tech franchit le mur du son , Sigfox lève jusqu’à 100 millions d’euros, un record pour une start-up française, après Blablacar. A l’heure de l’Internet à grande vitesse, SigFox, avec son réseau « très bas débit », détonne. Celui-ci permet de transmettre à bas coût et sur une longue distance une quantité limitée de données (l’équivalent d’un petit SMS). Un financier américain, trois opérateurs télécoms étrangers et trois industriels français; AIR LIQUIDE, GDF-SUEZ et EUTELSAT entrent au capital aux côtés des investisseurs historiques. Récit de cette aventure qui a l’audace de défier la high-tech Américaine, non positionnée sur ce marché de titan. Faites le calcul: 1€/an x 30 objets connectés par foyer + 1€/an x 2 à 100 objets connectés par site commercial , soit 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2020 en France (déjà 6 millions en 2014). McKinsey prévoit 20 à 30 milliards d’objets connectés dans le monde d’ici 2020 dont 2 milliards en France !!
Anne Lauvergeon, présidente du conseil d’administration de la start-up Sigfox, aux côtés de son PDG Ludovic Le Moan le 11 février 2015 à Paris (Photo: afp.com – Martin Bureau)
Ce record est d’autant plus grand que l’entreprise toulousaine, qui déploie un réseau cellulaire international basse consommation pour l’internet des objets, aurait pu lever encore plus. « L’augmentation de capital a été sursouscrite, explique Anne Lauvergeon. On a dû renoncer à un certain nombre d’investisseurs. On était à 130 millions d’euros souscrits. On a décidé de rester en dessous pour se garder la possibilité de faire entrer de nouveaux investisseurs, ultérieurement et aller plus vite. »
La start-up toulousaine Sigfox, pionnière des technologies permet aux objets connectés de dialoguer entre eux, a levé jusqu’à 100 millions d’euros, un montant record pour une jeune entreprise hexagonale destiné notamment à financer son expansion aux Etats-Unis et dans 11 marchés différents:
– L’Agriculture et l’environnement,
– Le bâtiment intelligent, La construction,
– Les services publics; Gaz, eau, gestion antipollution,
– services d’urgence et de sécurité, Services de santé
– Transports et villes intelligentes connectées, Automobile
– Fabrication et chaîne logistique,
– Commerce de détail et loisirs, Electronique Grand-Public.
« Cette levée de fonds record de 100 millions d’euros constitue une avancée très significative vers le développement mondial de notre réseau », a déclaré Anne Lauvergeon, présidente du conseil d’administration de la jeune société, qui déploie des réseaux de télécommunication bas débit permettant de connecter les objets à l’internet. Ces réseaux ne transmettent pas de la voix, mais des signaux élémentaires comme un relevé de compteur ou un signal de panne.
Le groupe affirme déjà disposer d’un carnet de commandes de plus de 5 millions d’objets connectés (vélos, alarmes, compteurs intelligents, dispositifs de sécurité…). »Nous sommes dans un monde où l’on connecte les personnes et on va passer à un monde où l’on connecte les objets et faire décoller ce marché », a souligné l’ex-patronne du spécialiste du nucléaire Areva au cours d’une conférence de presse.
L’arrivée de ces nouveaux capitaux devrait permettre à Sigfox d’accélérer son déploiement en Europe, en Asie ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud alors que le marché de l’internet des objets commence son essor.Le groupe a déjà déployé son réseau en France, en Espagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. La prochaine étape consistera à débarquer aux Etats-Unis, marché clef pour les objets connectés et où le groupe aimerait entrer en Bourse en 2016, probablement au Nasdaq, à dominante technologique.La société basée près de Toulouse compte aujourd’hui quelque 80 collaborateurs. Elle compte utiliser ces nouveaux moyens pour renforcer rapidement ses équipes techniques et commerciales et muscler sa R&D (recherche et développement).
Initialement, Sigfox, fondée en 2010, visait une levée de fonds de 50 millions d’euros auprès « d’industriels, d’opérateurs et d’investisseurs ». C’est « une nouvelle victoire pour la FrenchTech », a réagi le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron sur Twitter. La somme collectée (environ 115 millions de dollars) égalise le record du site de musique en ligne Deezer, dont la levée de fonds en 2012 avait été dopée par le richissime homme d’affaires d’origine russe Len Blavatnik. En juillet 2014, le champion français du covoiturage Blablacar avait, lui, récolté 100 millions de dollars.
– Un rôle clé dans la 5G –
Plusieurs opérateurs télécoms (Telefónica, SK Telecom et NTT Docomo Ventures), le fonds d’investissements Elliott Management Corporation et les groupes industriels GDF SUEZ, Air Liquide et Eutelsat sont entrés au capital dans des proportions non précisées. Les opérateurs devraient également appuyer Sigfox dans ses efforts pour jouer un rôle dans le domaine de la 5G. La banque publique Bpifrance***, filiale de la Caisse des Dépôts et de l’État, qui accompagne l’entreprise depuis 2013, a renforcé à hauteur de 17 millions d’euros son engagement lors de cette levée de fonds.Les investisseurs financiers historiques, Elaia, IXO PE, Partech Ventures et Idinvest ont également participé « significativement à cette nouvelle augmentation de capital », selon le communiqué. Cette levée de fonds comprend un montant initial de 81 millions d’euros pouvant être porté jusqu’à 100 millions d’euros grâce à une option de surallocation.
La start-up utilise des fréquences libres de licence, ce qui permet de limiter les coûts des abonnements pour les clients (de l’ordre de 1€/an par objet connecté), et s’attache à développer des technologies très peu gourmandes en énergie et avec des objets connectés qui devraient bientôt se passer de batteries.Cette technologie a suscité un écosystème de start-ups avec plus de 1.000 projets en cours dans l’internet des objets liés à Sigfox parmi ses 11 secteurs de marchés. D’ici 2020, selon les études, on estime qu’il y aura entre 50 à 90 milliards d’objets connectés dans le monde.
** Sigfox
http://www.sigfox.com/fr/#!/
*** La banque publique Bpifrance:
http://www.bpifrance.fr/
Domoclick>.com avec Anne PADIEU, Lucie GODEAU pour l’AFP