C’est un fait; les prix de l’énergie grimpent moins en France qu’ailleurs. De quoi combattre les idées reçues et nourrir le débat national sur la Transition énergétique qui a peiné à décoller. Pourtant, la ministre de l’Écologie, Delphine Bathot s’est régulièrement mobilisé pour prendre position. Elle fait le point avec trois journalistes du Figaro ** dans une interview, le 4 juin, où elle déclare notamment : «Consommer moins d’énergie fabriquera  de la croissance et annonce un guichet unique sur les économies d’énergie avec le lancement d’une grande campagne de communication à la rentrée avec l’Ademe ». Comme tous les jeudis, demain, le Conseil national du débat sur la transition énergétique auditionne un ou plusieurs grands témoins sur les thèmes du débat. Ce 6 juin, Philippe de Ladoucette (préside la Commission de Régulation de l’Energie depuis 2006. Diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, docteur en sociologie et en économie) et Amory Lovins (écologiste américain, a étudié au Harvard College et à l’université d’Oxford) tous les deux seront auditionnés, de 16h à 19h. A suivre en direct sur la chaîne vidéo*.

Mme Batho, ministre de l'écologie tient le dossier de la "transition énergétique" le 1er octobre 2012
Mme Batho, ministre de l’écologie tient le dossier de la « transition énergétique » le 1er octobre 2012

INTERVIEW – Tarifs de l’énergie, gaz de schiste, fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la ministre de l’Écologie fait le point avec trois journalistes du Figaro ** (4 juin 2013) alors que le débat national sur l’énergie*** touche à sa fin. À l’issue du débat national sur l’énergie qui doit s’achever avant l’été, le gouvernement prévoit toujours de faire voter à l’automne une grande loi d’orientation énergétique. La tâche apparaît néanmoins compliquée tant les positions des différents acteurs sont tranchées. Même s’il recherche le consensus, le gouvernement devra prendre ses responsabilités. Delphine Batho, la ministre chargée de l’énergie, est en première ligne.

LE FIGARO. – Le débat national sur la transition énergétique touche à sa fin. Fait-il bouger les lignes?

-Delphine BATHO : Oui, je le pense. Je souhaite qu’à l’issue de ce débat, nous parvenions à un compromis de toutes les parties prenantes -entreprises, syndicats, ONG, État, élus- pour lancer un «New Deal écologique», une relance de l’économie par la transition énergétique. Il y a encore quelques mois, cet objectif commun était loin d’être acquis. La situation n’est plus tenable: 69 milliards d’euros de déficit énergétique dans la balance commerciale, une hausse structurelle du coût de l’énergie, une trajectoire fixée par l’Europe pour les énergies renouvelables et l’efficacité économique qui n’est pas respectée. La transition énergétique, c’est un choix stratégique que doit faire la France dans un contexte de récession. La nouveauté, c’est que l’investissement dans la réduction de la consommation d’énergie fabriquera de la croissance. Nous pouvons faire encore 43% d’économie d’énergie dans l’appareil de production en France, c’est considérable. Nous devons bâtir un nouveau modèle. Il faut arrêter de voir l’économie verte comme une niche.

Comment faire la transition énergétique sans explosion de la facture pour le consommateur de gaz ou d’électricité?

-DB: Il y a déjà une hausse structurelle du prix de l’énergie indépendamment de la transition énergétique. Les travaux d’efficacité énergétique relèvent aussi d’une stratégie de protection du pouvoir d’achat. Quand vous faites des travaux dans une maison qui permettent de réduire la consommation de gaz ou d’électricité de 30 ou 40 %, c’est substantiel. Prenons l’exemple de l’Allemagne: le kilowattheure y est 87 % plus cher qu’en France, mais grâce aux économies d’énergie sous toutes leurs formes, la facture du consommateur est en moyenne moins élevée. Nous sommes en train de déployer le guichet unique sur les économies d’énergie et lancerons une grande campagne de communication à la rentrée avec l’Ademe.

L’autorité de la concurrence et les opérateurs alternatifs souhaitent la suppression des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité pour permettre une vraie concurrence. Y êtes-vous favorable ?

-DB: Non. Les tarifs réglementés jouent un rôle de prix plafond et protègent le consommateur. S’ils n’existaient pas, rien ne limiterait la hausse des prix. Les tarifs réglementés n’empêchent pas la concurrence d’exister. »

** SUITE de l’interview Le Figaro du 4 juin 2013 avec Bertille Bayart, Fabrice Nodé-Langlois et Frédéric De Monicault :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/06/04/20002-20130604ARTFIG00285-bathoconsommer-moins-d-energie-fabriquera-de-la-croissance.php

* La chaine Vidéo du débat national sur la Transition Energétique:
http://www.transition-energetique.gouv.fr/les-videos-du-debat/chaine-video-du-debat-sur-la-transition-energetique

*** Site officiel sur le débat National Transition Energetique/
http://www.transition-energetique.gouv.fr/

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