Le pétrole a fait bondir la facture énergétique française en 2011 écrit Astrid Gouzik pour Usine Nouvelle. C’est 61,4 milliards d’euros, un record pour la facture énergétique qui a presque quadruplé en 20 ans.A ce compte la France va devoir faire de sacré économies d’énergie étant donné que la facture des ménages pourrait grimper de 50 % d’ici à 2020 (+30% d’ici 2016), selon la commission d’enquête du Sénat concernant le coût réel de l’électricité. Les investissements dans la filière nucléaire* et dans les renouvelables devraient peser sur les coûts d’ici à 2020. Si les sénateurs sont en panne de solutions, il faudra redoubler d’efforts en matière d’économies d’énergies. Ce qui devrait fortement peser dans les décisions gouvernementales par des incitations fiscales lors du grand débat national sur l’énergie les 14 et 15 septembre prochain. Analyse de la situation et des solutions par Les Echos.

Tableau: Les Echos, source: Rapport du Sénat publié le 18 juillet 2012

« Le rapport de la commission d’enquête du Sénat rendu public mercredi 18 sur le coût réel de l’électricité est formel : si la législation et les comportements de consommation restent inchangés, la facture d’électricité des ménages va grimper de 50 % d’ici à 2020. Pour l’heure, le gouvernement a fait le choix politique de limiter la hausse des tarifs à 2 %. Ce compromis précaire risque toutefois de se confronter aux hausses du coût de production anticipées par les membres de la commission.

Le coût du mégawattheure restera fortement tributaire des politiques énergétiques dans les années à venir. Mais, une chose est sûre : quels que soient les scénarios envisagés, le prix de production de l’électricité va grimper. La facture risque d’être salée : la hausse des prix à la consommation devrait atteindre 30 % d’ici à 2016. Et la sous-évaluation latente du coût du mégawattheure, pointée du doigt par le rapport et inlassablement dénoncée par les producteurs, renforce la tendance.

Si le nucléaire a permis à la France de « bénéficier d’un prix du mégawattheure parmi les plus faibles d’Europe », aujourd’hui les programmes de maintenance et les travaux de sécurité « post-Fukushima » nécessitent des investissements considérables. Près de 73 milliards d’euros, estimait la Cour des comptes en janvier. La politique volontariste en matière d’énergies renouvelables va également alourdir la note. « On peut parler de 400 milliards d’euros à horizon de vingt ans », pour financer la totalité des investissements dans la production électrique, a indiqué le rapporteur écologiste de la commission du Sénat, Jean Dessessard. La répercussion de ces investissements sur le coût de l’électricité semble inévitable.
En panne de solutions

La seule marge de manoeuvre repose sur les choix en matière de politique énergétique. Une sortie de l’atome anticipée, avec « 20 % d’électricité nucléaire dans la production en 2030 », s’avérerait l’alternative la plus coûteuse : 434 milliards à investir dans les énergies renouvelables et dans le démantèlement des centrales notamment. A tous ces investissements inévitables qui vont peser sur la facture des ménages s’ajoute la sous-estimation du coût de production de l’électricité. Aujourd’hui, EDF revend son électricité nucléaire 42€ le mégawattheure à ses concurrents, et 37€ aux ménages soumis aux tarifs réglementés. Pour la Cour des comptes, le coût de production réel du mégawattheure s’élève à 49,5€ et devrait atteindre 54,2€ avec les mesures post-Fukushima. Dans le pire des scénarios envisagés, le prix du mégawattheure pourrait monter à 75€, une hypothèse que la commission du Sénat a refusé de confirmer. « Nous n’avons pas voulu rajouter des incertitudes aux incertitudes », s’est justifié Jean Dessessard.

Malgré tout cela, le nucléaire reste meilleur marché que les énergies renouvelables*.

L’éolien en mer, filière naissante, reste très cher, à plus de 220 euros le mégawattheure, tandis que le photovoltaïque culmine entre 229 et 371 euros. Seul l’éolien terrestre affiche des tarifs plus modérés, de 82 euros. Cette énergie, qui constitue « d’ores et déjà une filière mature et compétitive », devrait décroître jusqu’à être aussi compétitive que le nucléaire, vers 2017 normalement. Pour réduire la facture, les sénateurs, en panne de solutions, encouragent surtout de redoubler d’efforts en matière d’économies d’énergies. En attendant le grand débat sur l’énergie qui s’ouvrira à l’automne, ils ont évincé le sujet sensible de l’avenir du nucléaire, refusant de trancher pour un scénario plutôt qu’un autre.

Le ministère de l’Ecologie a publié un rapport, ce jeudi 19 juillet, sur le bilan énergétique français en 2011. « A elle seule, la facture énergétique représente 88% du déficit commercial de la France », souligne le Commissariat général au Développement Durable. Par rapport à 2010, l’addition gonfle ainsi de près d’un tiers, salée par les prix des carburants fossiles, qui affichent en moyenne +40% sur un an pour le pétrole, +39% pour le gaz et +33% pour le charbon. Une addition salée qui représente désormais 3,1% du PIB. C’est au-delà des 3% atteints en 2008, lors du précédent record. Premier responsable, le pétrole qui représente 82% de la facture énergétique devant le gaz (19%), les exportations d’électricité permettant d’alléger un peu la note (-4%).
La France doit désormais exporter pendant 56 jours pour régler l’équivalent de la facture énergétique ».

Source: Rubrique Energie, Environnement du quotidien Lhttp://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/index.php

Le gouvernement a lancé deux missions sur les énergies renouvelables

Les ministres Delphine Batho et Arnaud Montebourg ont confié deux missions sur les filières photovoltaïque et éolienne françaises au CGEIET et au CGEDD. Leur but : émettre des propositions sur la stratégie à mettre en place pour relancer les énergies renouvelables. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) salue l’initiative. Avec ces nouveaux rapports, on attend donc de nouvelles solutions.

Hausse des prix du gaz et du fuel : comment réduire plus facilement sa consommation à la maison ?
https://www.domoclick.com/economie-energies-eau-bilan-thermique-dpe/hausse-des-prix-du-gaz-et-du-fuel-comment-reduire-plus-facilement-sa-consommation-a-la-maison/

* Sortir du nucléaire est possible si on y met le prix:
https://www.domoclick.com/economie-energies-eau-bilan-thermique-dpe/energie-sortir-du-nucleaire-est-possible-si-on-y-met-le-prix/

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Jérome Robert
Ex concepteur-redacteur multimedia, Jerome ROBERT est co-fondateur du site Domoclick.com créé en 2000 à Albi (81000 FRANCE) sur l'innovation et la communication dans l'habitat. Il a co-écrit avec Laurent FABAS (ingénieur thermicien) le "Guide de la maison économe, la solution écologique" (Eyrolles pratique 2008) !