Après trois mois de négociations infructueuses en 2009 avec son fondateur Microsoft n’a pas racheté Yahoo. Mais des partenariats se sont créés dont le lancement ce mardi 1er mars de la version française de son moteur de recherche Bing, en pariant sur d’autres partenariats avec PagesJaunes, la presse française, AlloCiné ou encore la BNF et d’améliorer ainsi la « pertinence » locale des résultats affichés. Moteur ! .
Ce lancement vise à grignoter des parts à Google, qui totalise plus de 90% des recherches sur internet en France, contre quelque 3% pour Bing alors que la publicité via liens sponsorisés, qui finance ce service gratuit, a rapporté 960 millions d’euros en 2010. Lancé en juin 2009 aux Etats-Unis, Bing avait ensuite été déployé au Canada et en Angleterre dans une approche « pays par pays », a expliqué à l’AFP Eric Boustouller, le président pour la France du géant technologique américain.
En France, cette approche nationale passe par des partenariats de contenus, mais également commerciaux, avec les PagesJaunes, ainsi qu’un groupement de huit quotidiens et magazines français (Les Echos, Le Figaro, Libération, Le Parisien, L’Equipe, le Point, L’Express et Le Nouvel Observateur), la Bibliothèque nationale de France, qui a numérisé plus d’un million d’ouvrages, ou encore le site sur le cinéma AlloCiné. « On noue ces partenariats car même si les algorithmes font la force d’un moteur de recherche au niveau global, au niveau local, ce qui fait la différence, c’est d’apporter la réponse la plus pertinente possible aux questions », a indiqué M. Boustouller.
Par le biais des bases de données, publicités, sites internet et vidéos de PagesJaunes, « nous offrons le contenu le plus riche en information de proximité, ce qui nous permet d’aider Bing à devenir le premier moteur de recherche à dimension locale en France », a affirmé à l’AFP le directeur général de PagesJaunes, Jean-Pierre Remy, à l’AFP. PagesJaunes va par ailleurs commercialiser la publicité par liens sponsorisés sur Bing auprès de ses 700.000 annonceurs, et « renforcer ses équipes commerciales » à cet effet, selon M. Remy.
Les différents partenariats noués par Microsoft permettent un « partage » des recettes « avec le créateur de contenus », a en outre assuré M. Boustouller, sans toutefois préciser comment l’ayant-droit sera rétribué.
Concrètement, ces contenus sont mis en valeur grâce à un petit logo du partenaire, qui s’affiche en face du résultat de la recherche pour mieux « visualiser l’origine de l’information ». Pour exister face à Google, Microsoft mise également sur la présentation avec l’affichage d’images, vidéos ou d’informations dès la page de résultats. Car, plaide-t-il, des études montrent que la moitié des résultats affichés lors d’une recherche en ligne sont insatisfaisants, et mal présentés dans 72% des cas. Le groupe se dit aussi très respectueux des données personnelles des internautes, par exemple en limitant la durée de conservation des traces laissées par la recherche à six mois. La presse, qui se plaint amèrement de l’utilisation gratuite de ses articles sur le web se réjouit de « ce partenariat », qui « constitue un pas très important vers la reconnaissance, par les moteurs de recherche, de la valeur de nos contenus, qui font l’attractivité de leur service », s’est félicité pour l’AFP Frédéric Filloux, directeur général du groupement de journaux associés à Microsoft.
Grâce à une alliance avec Yahoo!, Bing « représente aujourd’hui un peu plus de 30% de parts de marché aux Etats-Unis », dont près de 13% en propre, a souligné M. Boustouller. « Voilà l’esprit dans lequel on est, la dynamique qu’on veut créer en France », a-t-il conclu. Pour l’analyste Vincent Letang, d’IHS Screen Digest, « Microsoft n’arrivera pas à détrôner Google (…) mais avec des investissements promotionnels gigantesques, ils ont peut-être les moyens de se tailler une part de marché de 5% à 10% en quelques années ».
Domoclick.com et l’AFP
Bing, ça change de Google:
http://www.bing.com/?cc=fr