Face au retard de la France dans l’énergie solaire il fallait créer une filière. Cela a été le but des incitations fiscales de la loi Grenelle. Deux ans après le succès est tel que le gouvernement a fait volte-face en créant un moratoire de trois mois qui vient de s’achever afin de mettre à plat les conditions d’obtention qui baissent de 20% et créent une rupture dans la rentabilité de la filière. Déjà des centaines d’entreprises qui ont investis largement sont menacés de disparition. Seize organisations, de la Fondation Nicolas Hulot au Syndicat des énergies renouvelables (SER), ont donc lancé un cri d’alarme au sujet de l’avenir de la filière photovoltaïque, avertissant que « la France ne doit pas devenir le pays du soleil couchant ».

« Dans quinze jours au plus tard, si rien ne change, 25.000 emplois, créés dans la foulée d’une rupture écologique et économique majeure – le Grenelle de l’Environnement – seront mis en péril, plusieurs milliers seront supprimés à très court terme », affirment-elles dans un communiqué.
« Le gouvernement souhaitait légitimement réguler et encadrer le coût pour la collectivité du développement du solaire photovoltaïque. Mais le projet actuel met en grave danger une filière naissante dont la crise de croissance, réelle, méritait un traitement adapté », poursuit le texte.
Il y a une semaine, le Premier ministre françois Fillon a présenté les nouvelles règles du jeu devant régir le développement du photovoltaïque en France avant même le 9 mars, fin du moratoire décidé début décembre.
Ce dernier avait été lancé pour calmer l’emballement autour de cette nouvelle énergie développée, selon lui, grâce à des « panneaux de piètre qualité » importés de Chine, « dans des conditions environnementales et urbanistiques très rudimentaires ». Pour la suite, M. Fillon s’est engagé à au moins tripler, d’ici à la fin 2012, la capacité de production du parc français de panneaux photovoltaïques tout en annonçant une baisse de 20% du tarif de rachat de l’électricité solaire. « Le manque de vision de l’extraordinaire potentiel énergétique et industriel du photovoltaïque pour notre pays risque de conduire à des décisions lourdes de conséquences », écrivent le WWF, Enerplan (filière des entreprises du photovoltaïque), ou encore le Comité de liaison des énergies renouvelables (Cler).

« Nous demandons solennellement au gouvernement de réaffirmer son ambition pour la filière en amendant dans un sens constructif le projet de texte lors de son examen par le Conseil supérieur de l’énergie le 2 mars prochain, et en ouvrant rapidement, dans l’esprit du Grenelle de l’Environnement, le chantier d’un +plan solaire photovoltaïque+ ambitieux et bénéfique pour tous ».

Domoclick.com et l’ AFP