Dans une interview exclusive au quotidien Le Monde, le PDG de l’Agence France-Presse (AFP) , Emmanuel Hoog, ex directeur de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) expose ses projets. Il souhaite que l’agence soit davantage présente sur Internet et offre de l’information directement au grand public. Une petite révolution

> Plusieurs quotidiens régionaux ont choisi de se désabonner de l’AFP. Ces abonnements représentent l’une de vos premières sources de revenus. Craignez-vous un effet boule-de-neige ?

-Emmanuel Hoog : Je ne peux pas croire que cela continue. Tous les journaux essaient d’obtenir des remises. A chaque fois, la négociation est dure parce que la situation de la presse est difficile. Il faut que l’AFP réinvente son partenariat avec les éditeurs. La presse quotidienne régionale veut construire un kiosque numérique où elle mettrait en commun ses contenus. Je suis prêt à y participer.

Nous devons sortir d’un système strict où les agences vendent des contenus aux journaux, qui les vendent au grand public. Cette histoire de pré carré témoigne d’une vision malthusienne des choses, alors que la consommation d’informations dans le monde connaît une croissance exponentielle.

> Cela signifie que vous allez proposer de l’information directement aux lecteurs ?

-Il serait absurde que la troisième agence mondiale n’ait pas une application sur iPad, sur les smartphones, ainsi qu’un site Internet. On ne peut pas dire à la fois que l’AFP est une marque forte, mettre en avant son rôle public et civique, et lui interdire l’accès au Web. Comment imaginer qu’Associated Press (AP) et Reuters lancent des applications en français sur les appareils mobiles et pas l’AFP ?

Dans le même esprit, nous devons avoir une vraie stratégie à l’égard des réseaux sociaux. Le 1er septembre, nous avons nommé un responsable de ce secteur. Son rôle sera de définir une stratégie sur l’utilisation et la présence de l’agence sur les réseaux sociaux. Nous allons ouvrir un fil Twitter, un compte sur Facebook. Des comptes existent actuellement mais ce sont des faux.

> Ferez-vous payer pour les informations en ligne ?

Toutes les possibilités sont ouvertes. Je suis contre l’option qui consiste à proposer tous ses contenus gratuits, parce que je pense que l’information a une valeur. On peut envisager, par exemple, une partie gratuite et une partie payante.

Suite de l’interview sur le site du quotidien lemonde.fr
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/09/02/l-afp-veut-fournir-de-l-information-au-grand-public_1405872_3236.html