Depuis la présentation de l’offre Free mobile par Xavier Niel, PDG de Free, le 10 janvier 2012, les premiers chiffres de vente du nouvel opérateur de téléphonie mobile, arrivé sur le marché en fanfare sont « au-dessus de nos attentes », a déclaré vendredi 13 le dirigeant de Free et de sa maison mère Iliad, Xavier Niel sur BFM Business. Le raz de marrée est également un succès médiatique puisque 78% des Français ont l’intention de souscrire à l’offre Free Mobile selon l’enquête consommateurs GfK ISL Custom Research France réalisée auprès de 1 000 Français. Etat des lieux avec la réponse des trois opérateurs pour faire face à Free.

« On est une société cotée, donc on ne peut pas révéler cela », a-t-il dit pour expliquer l’absence de données chiffrées de clientèle. « Mais nous estimons que c’est au dessus de nos attentes. On est très contents », a-t-il affirmé.Le marché de la téléphonie mobile a vécu une petite révolution cette semaine avec l’arrivée d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile, Free, qui propose des tarifs très agressifs et a contraint les autres opérateurs à baisser certains prix.L’opérateur a connu des débuts laborieux, voyant son site internet saturé, ce qui a empêché de nombreux clients potentiels de s’abonner immédiatement.

78% des Français ont l’intention de souscrire à l’offre Free Mobile

Près de huit Français sur dix prévoient de souscrire un abonnement mobile auprès de Free. trois sur quatre estiment avoir été pris pour des vaches à lait par les opérateurs. Tels sont quelques uns des premiers résultats de l’enquête consommateurs GfK ISL Custom Research France réalisée auprès de 1 000 Français de 18 ans et plus représentatifs de la population française, interrogés par internet du 12 au 16 janvier 2012.

La quasi-totalité des Français a entendu parler de l’offre de Free Mobile !

Question : Le fournisseur d’accès à Internet Free a décidé de se lancer dans la téléphonie mobile. Avez-vous entendu parler du lancement de son offre de téléphonie mobile ? Le lancement de l’offre de Free Mobile est un énorme succès en termes de communication. En effet, la quasi-totalité des Français a entendu parler de ce lancement et 3 Français sur 5 connaissent les détails de l’offre de Free Mobile.

Free force la concurrence à rogner ses marges, au risque de perdre la sienne

Free vient d’annoncer un forfait illimité sans engagement à 19,99 €. Zero Forfait va encore plus loin avec une offre « tout illimitée » à 18,90€. « Grâce à Free, j’ai pu renégocier mes tarifications. » explique Patrick Gentemann, Président de l’opérateur dont la marque est issue de Call in Europe. Orange et SFR ont certes déjà répliqué à Free mais seul Virgin Mobile s’était jusqu’à présent aligné sur Free. Michel-Edouard Leclerc attend quant à lui encore les conditions nécessaires pour s’aligner…

Les Forfaits Libres de Zero Forfait sont au nombre de deux :
– Le Forfait Libre tout illimité à 18,90€ par mois comprenant les appels illimités, les SMS illimités, Internet illimité (débit réduit au-delà de 500 Mo alors qu’avec Free la limite est de 3 Go),
– Le Forfait Libre Voix avec appels en illimité pour 14,90€ par mois

« Malgré ses offres alléchantes, Free oublie les clients qui ne veulent que passer des appels avec leur téléphone. Ces consommateurs n’ont pas envie de payer des SMS ou de l’Internet pour rien. C’est pourquoi, nous avons lancé le Forfait Libre Voix avec les appels illimités pour 14,90€ par mois. Le prix juste, c’est aussi pour le juste besoin ! », déclare Patrick Gentemann.

Le prix des communications au-delà :
Appels : 0,10€ TTC / minute,
SMS : 0,05€ / SMS,
Internet : 0,20€ / Mo

Les appels sont illimités vers 100 destinataires par mois pour des appels fixes et mobiles métropolitains interpersonnels et à usage privé vers tous les opérateurs 24H/24, hors numéros spéciaux, courts ou surtaxés. Durée maximale par appel de 2h puis facturés en supplément au tarif en vigueur.

Les SMS métropolitains interpersonnels sont compris vers tous les opérateurs 24H/24, hors numéros spéciaux, courts ou surtaxés. Utilisation uniquement depuis un téléphone mobile.

L’option Internet illimité englobe la navigation web et les e-mails illimités, en nombre, en volume et en durée, depuis la France métropolitaine sous réserve d’un mobile compatible, hors clé 3G. Pour garantir la qualité de réseau, au-delà d’un usage de 500 Mo/mois, réduction possible du débit jusqu’à la prochaine date de facturation. Les usages modem, voix sur IP, peer to peer, newsgroups, envois de spams sont interdits et facturés en supplément au tarif en vigueur.

En cassant les prix de la téléphonie mobile, Free fait éclater un marché jugé trop peu concurrentiel et parmi les plus chers d’Europe, mais s’il va forcer les opérateurs historiques à rogner sur leurs marges, les doutes subsistent sur sa propre capacité à faire du bénéfice.

Orange et SFR, respectivement premier et deuxième opérateurs français, ont annoncé jeudi qu’ils baissaient les prix de leurs gammes low-cost, Sosh et Red, afin de répliquer à l’offre de Free Mobile qui défie toute concurrence avec un forfait tout-en-un à 19,99 euros et une offre « sociale » à 2 euros. »Le prix des deux offres proposées est très bas. C’était l’objectif de l’attribution de cette quatrième licence de téléphonie. Le marché mobile avait une structure oligopolistique et donc insuffisamment concurrentielle », a résumé jeudi Jean-Ludovic Silicani, président de l’autorité des télécoms (Arcep).
« Le fait que Free arrive avec ces prix-là relance clairement une concurrence qui était quasi-absente. Les opérateurs historiques travaillaient jusqu’à présent avec une marge brute de 30 à 40% », a déclaré à l’AFP Olivier Gayraud pour l’association de consommateurs CLCV, qui rappelle que les prix pratiqués en France sont « parmi les plus chers d’Europe ».

« La riposte d’Orange et SFR aux offres de Free montre soit qu’il y avait du +gras+ et qu’ils peuvent donc tailler sur leurs marges, ou alors que c’est une réaction à court terme pour éviter que Free ne se développe trop », ajoute un analyste qui préfère garder l’anonymat.
En présentant ses forfaits, Xavier Niel, PDG de Free, a martelé que non seulement il « pratiquait un prix inférieur aux prix standard » mais qu’en plus il « faisait de la marge ».Interrogés par l’AFP, Orange et SFR n’étaient pas en mesure de réagir immédiatement sur l’influence de ces nouveaux tarifs sur leurs marges. M. Silicani estime lui qu’il est « clair que les opérateurs vont voir leurs marges baisser ».

« Il n’est pas assuré que Free Mobile fasse de la marge, mais ce n’est pas impossible non plus. Ce qui va compter ce n’est pas tellement les prix, mais la base client: plus ils en auront, et plus ils pourront assumer leurs coûts fixes », toujours selon le même analyste du secteur.
« Free veut avant tout attirer une sorte de masse critique de clients pour ensuite pouvoir faire évoluer son offre », renchérit Edouard Bareirro, pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
« Je pense que Free Mobile ne perdra pas d’argent mais je ne suis pas sûr qu’il en gagne. Ne perdons pas de vue cependant que le groupe fait une marge de 39% sur leur offre triple-play (internet, télévision, fixe) » qui a déjà attiré 4,8 millions de Français, affirme M. Barreiro.
Pour asseoir son éventuelle marge, Free bénéficie d’un petit avantage tarifaire sur ses concurrents, l’Arcep lui ayant attribué en tant que nouvel entrant des tarifs de gros préférentiels pour ses communications.

Pour mettre en place son infrastructure réseau, Free a également bénéficié du progrès technologique et de coûts d’équipement en baisse par rapport à l’époque où Orange, SFR ou Bouygues ont mis en place le leur.Xavier Niel a souligné que ses offres tarifaires étaient valables pour les trois premiers millions d’abonnés. Reste donc à voir comment évolueront les tarifs une fois ce seuil atteint.Pour Olivier Gayraud (CLCV), « les prix annoncés ne sont a priori que des prix d’appel pour s’introduire sur le marché », et donc potentiellement appelés à évoluer.
Il fait également valoir qu’une « baisse des prix trop vertigineuse pourrait remettre en cause le développement et l’entretien des réseaux, car les opérateurs n’auraient plus les moyens ».

Virgin Mobile, premier à s’aligner sur Free

Les annonces de Free n’ont pas laissé indifférents ses concurrents. Virgin Mobile est le premier à réagir. L’opérateur invite ses abonnés à contacter son service client afin d’obtenir un forfait tout illimité à 19,99 euros. Bouygues, Orange et SFR préparent leur riposte.Le MVNO Virgin Mobile n’a pas été long à réagir aux annonces de Xavier Niel, le PDG de Free. L’opérateur vient en effet d’envoyer à ses abonnés un SMS proposant une offre tout illimité à 19,99 euros. Le  » Tout illimité à 19,99 euros sur votre ligne Virgin Mobile : c’est possible et c’est maintenant ! Contactez le 846 « , annonce Virgin Mobile qui invite ses abonnés à aller dans la rubrique « gérer votre compte » pour modifier leur abonnement.

Du côté d’Orange, de nouvelles offres Sosh sont en préparation.
L’opérateur assure s’être préparé au lancement de Free. SFR envisage également de revoir sa gamme d’abonnements à tarifs réduits. L’opérateur va tout d’abord simplifier son offre, écoutant en cela l’un des reproches formulés par le patron de Free qui trouve les catalogues de ses concurrents compliqués, notamment au niveau des conditions et des contrats d’abonnement. « Pour eux, le plus dur reste à faire », déclare Patrick Asdaghi, le directeur marketing de SFR. Quand on a vingt millions d’abonnés, une ou deux offres ne suffisent pas, se défend-il.

Chez Bouygues Telecoms, enfin, on promet de revenir  » très prochainement  » avec une évolution des forfaits.

Au final, les réactions demeurent prudentes. Bouygues, Orange et SFR prennent encore la température du marché, observant d’une part les demandes de désabonnement et d’autre part la situation chez Free qui semble peiner à satisfaire la demande occasionnée par son offre. Les services en ligne de résiliation des concurrents de Free connaissent eux aussi des problèmes techniques. Notamment chez Virgin Mobile et Orange. En dehors de leurs propres sites web, les opérateurs ont recours à d’autres moyens de communication pour se faire entendre. A commencer par les comptes Facebook sur lesquels les internautes sont invités à débattre. Pas sur que cela suffise à calmer les foules.

Domoclick.com avec l’AFP