La première tablette tactile « made in France » a été dévoilée hier en Saône-et-Loire par la marque Qooq, qui a relocalisé en France sa ligne de production, initialement basée en Chine, pour démontrer que « l’industrie du 21e siècle » a sa place en Europe.La première version de la tablette Qooq s’était vendue à 10.000 exemplaires en 2009.Ce nouveau modèle commercialisée à partir de début novembre à 349 euros, reste inchangé par rapport à celui du modèle assemblé en Asie car le surcoût lié à la main d’oeuvre en France a été « complètement compensé » par l’innovation. Impossible n’est pas Français !
« J’avais envie de démontrer qu’on pouvait développer en France l’industrie du 21e siècle », a déclaré le président de Qooq, Jean-Yves Hepp, lors de l’inauguration de la nouvelle ligne de production, en présence du ministre de la Recherche Laurent Wauquiez et du président du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg.
Le spécialiste de l’industrie électronique Eolane, qui sous-traite la production de la tablette Qooq dans son usine de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), pourrait embaucher « entre 50 et 100 personnes » en 2012 pour la production de Qooq, a indiqué à l’AFP son président Paul Raguin.
Conçue pour un usage essentiellement « domestique », notamment dans la cuisine, cette tablette « made in France » sera commercialisée à partir de début novembre, a précisé M. Hepp, qui espère en vendre 50.000 en 2102. Son prix, 349 euros, reste inchangé par rapport à celui du modèle assemblé en Asie car le surcoût lié à la main d’oeuvre en France a été « complètement compensé » par l’innovation et par un processus plus automatisé, ce qui en fait une « offre très compétitive », a-t-il ajouté.
« Le design électronique a été complètement reconçu pour que l’intervention de l’homme soit concentrée sur les tâches à haute valeur ajoutée, alors qu’en Chine, beaucoup d’opérations étaient effectuées à la main », a expliqué son frère Guillaume Hepp, cofondateur de Qooq. Selon lui, l’optimisation des processus de fabrication a permis de « gagner à la fois en qualité et en productivité », tandis que la relocalisation dans l’Hexagone a permis de réaliser des économies sur le transport, la logistique et le service après-vente.
« Ca montre que c’est possible », s’est félicité M. Wauquiez, après avoir lancé au début du mois son coup d’éclat sur la tablette à 10€ pour les étudiants en citant les fabricants Américains et Asiatiques. Cette fois, avec Qooq, il appelle les consommateurs à « donner la priorité aux produits européens, aux produits français ».
« C’est la démondialisation qui a commencé », a estimé pour sa part M. Montebourg.
« Notre ambition, ce n’est pas de concurrencer l’iPad, c’est d’avoir un produit dédié à la cuisine, mais dont on puisse se servir dans toute la maison », ont précisé les concepteurs du Qooq.
Ce produit, qui résiste aux projections d’eau ou de matière grasse, donne accès à un contenu culinaire développé par la marque, avec près de 3.500 recettes, dont 1.200 en vidéo. Dans sa nouvelle version, dotée des « technologies dernier cri », il offre les mêmes fonctionnalités que toutes les autres tablettes tactiles du marché: musique, vidéo, internet, etc. « Je ne crois pas que ce soit un pari fou de créer cette tablette en France. Les gens sont de plus en plus sensibles à cette production de proximité », a estimé Jean-Yves Hepp.
Le marché mondial de la tablette tactile devrait « exploser » pour atteindre 200 millions de tablettes en 2014, et à 300 millions en 2015″,
Qooq, qui a investi « plusieurs centaines de milliers d’euros » dans sa relocalisation, a bénéficié du soutien la banque publique d’aide aux PME Oseo, ainsi que d’un crédit d’impôt recherche (CIR). Lancée en 2009, la première version de la tablette Qooq s’était vendue à 10.000 exemplaires, touchant un public « très large », composé « de 30 à 35% d’hommes contre 60 à 65% de femmes ».
Domoclick.com avec l’AFP