A personnalité mondiale, événement mondial qui retentit jusqu’en Chine.Le groupe américain d’informatique Apple a annoncé mercredi 25 aout la démission de son patron et cofondateur Steve Jobs, qui était en congé maladie depuis janvier. Il sera remplacé par son numéro deux Tim Cook. « La vision et le leadership extraordinaires de Steve ont sauvé Apple et l’ont guidé vers sa position d’entreprise de technologies la plus innovante et à la plus forte valeur dans le monde », a commenté Art Levinson, au nom du conseil d’administration où Steve Jobs reste membre actif. Mais que représente Steve Jobs dans l’histoire de la marque à la pomme durant presque trois décennies ? Et comment a-t-il pu sublimer la marque à ce niveau de quasi-vénération ? Domoclick jette quelques explications et remercie Charis Tsevis de sa photo, publié dans Fortune de mars 2008. Magazine qui lui a consacré dix couvertures.

Photo de Charis Tsevis , publié dans Fortune , édition du 17 mars 2008

Non seulement, Steve Jobs est le cofondateur du groupe, aux côtés de Steve Wozniak, mais aussi l’artisan de sa renaissance.Il avait démissionné en 1985 au terme d’une lutte de pouvoir interne avec John Sculley que lui-même avait débauché du groupe Pepsi-Cola. Après deux années les plus critiques de la marque, S.Jobs a périclité jusqu’à son retour aux commandes en 1997. Le lancement réussi du premier iMac en 1998, l’ordinateur translucide qui a « sauvé » la marque a déclenché le début d’une rafale de succès parce que chacun a contenu une innovation-produit unique, fulgurante et planétaire: les baladeurs iPod (2001), les téléphones iPhone (2007) et dernièrement les tablettes numériques iPad (2010). Curieusement, la France qui représentait fin des années 90 le marché le plus prometteur pour Apple en Europe préférait organiser « Apple-Expo » à Paris de préférence à Londres ou Berlin alors que la presse informatique, photo ou vidéo consacrait peu d’articles sur les produits Apple (excepté SVM-Mac). Ce n’est qu’en 2005, lors du lancement de la gamme iPod Nano qu’Apple est devenu populaire auprès des jeunes.La présentation du « génial » iPhone en octobre 2007 a définitivement imposé la marque dans les média français et son empire aux mobilesn un marché totalement neuf pour Apple. Chaque nouveautés Apple est l’occasion d’un « Keynote » dont seul son fondateur a le secret. La compilation de ces présentations en vidéo a été réalisé ici par Lefigaro.fr pour rafraîchir la mémoire des adeptes de la marque.

Steve Jobs a notamment déclaré « J’ai toujours dit que si venait le jour où je ne pourrais plus remplir mes devoirs et les attentes en tant que directeur d’Apple, je serais le premier à le faire savoir », écrit-il dans une lettre adressée au conseil d’administration et à la « communauté Apple ».
« Malheureusement, ce jour est venu. Je démissionne donc en tant que directeur général d’Apple », ajoute-t-il. Tim Cook, directeur opérationnel du groupe qui était déjà chargé des opérations au quotidien, le remplacera, conformément au « plan de succession » mis en place par Steve Jobs. Le conseil d’administration affirme « avoir toute confiance dans le fait que Tim est la bonne personne pour être notre prochain directeur général ». Diplômé de l’université de Duke, il avait notamment travaillé à Compaq et à IBM avant de rejoindre Apple en 1998.L’annonce de la démission de Steve Jobs a été suivie de la chute de l’action Apple à la Bourse de New York. Le titre reculait de 5,3% dans les échanges électroniques suivant la clôture. La hausse ne va pas tarder à atteindre son meilleur niveau de juillet.

Pour l’analyste de Gartner Van Baker, les investisseurs n’ont aucune raison de paniquer. « Je pense qu’Apple va bien s’en sortir », a-t-il dit à l’AFP. « Il y a tellement de gens talentueux là-bas et l’attention de Steve pour chaque détail est imprégnée dans la culture » de l’entreprise.Steve Jobs, qui devient président du conseil d’administration, restera dans les parages et l’entreprise a déjà planifié la sortie de ses prochains produits, a ajouté l’analyste. Selon des informations de presse, l’iPhone 5 doit sortir mi-octobre et la nouvelle version de l’iPad, la troisième, début 2012.

Le groupe ravit ainsi régulièrement le marché par d’excellents résultats. Mi-juillet il a annoncé un bénéfice plus que doublé pour le troisième trimestre, le meilleur jamais enregistré.
« La vision et le leadership extraordinaires de Steve ont sauvé Apple et l’ont guidé vers sa position de compagnie de technologies la plus innovante et de plus forte valeur dans le monde », a commenté Art Levinson, au nom du conseil d’administration, dans un communiqué. La capitalisation boursière d’Apple s’élève à 346 milliards de dollars. La marque à la pomme est même temporairement devenue la compagnie la plus chère au monde début août, passant devant le géant pétrolier ExxonMobil à la Bourse de New York, avant de revenir à la deuxième place.

« Les contributions de Steve au succès d’Apple sont innombrables et il a attiré et inspiré des employés immensément créatifs et une équipe de direction de classe mondiale », a ajouté Art Levinson. M. Jobs, 56 ans, était en congé maladie depuis le mois de janvier, pour une durée et une raison indéterminées. Il a subi une greffe de foie il y a deux ans et a survécu à un cancer du pancréas en 2004. Sa santé inquiétait régulièrement les investisseurs, tant le succès d’Apple apparaît lié à son patron. « Je pense que les jours les plus brillants et les plus innovants d’Apple sont à venir. Et j’attend avec impatience d’observer et de contribuer à ce succès dans un nouveau rôle », a souligné Steve Jobs dans sa lettre. Par cette déclaration, on sent Steve Jobs toujours aussi enthousiaste et fougueux dans la confiance qu’il a de son entreprise. Pourtant, à l’heure où l’ère de l’ordinateur laisse la place aux tablettes , marché qu’il aura créé, et à l’interface tactile, comment peut-on imaginer mieux que ses dernières innovations ? La convergence multimedia, multiterminaux ? Steve Jobs l’a déjà annoncé. Centralisation de toutes les fonctions de la maison des loisirs numériques sur son iPhone ou iPad ? C’est déjà en cours de réalisation.Certes, tout n’a pas été fait et l’avenir nous prépare d’autres innovations excitantes. Mais les plus déterminantes restent celles des années 2000 guidés par Monsieur Jobs.Là où beaucoup l’attendent est le territoire qu’il a toujours investi, celui de l’éducation. Reste encore à nous surprendre sur les prix !

En Chine, la démission de Steve Jobs a suscité une avalanche de louanges chez les internautes Chinois,

Dans le pays où sont fabriqués de très nombreux produits et contrefaçons de la marque, le patron d’Apple est souvent qualifié de « dieu ». Il était en tête des discussions sur les premiers forums informatiques du pays, où les internautes seront bientôt un demi-milliard. « Jobs est le dieu dont nous rêvons. Je ne peux imaginer Apple sans lui », a écrit dans un microblog Lei Jun, fondateur du fabricant chinois de téléphones portables Xiaomi. Sur Weibo, version chinoise de Twitter, la page spéciale annonçant la démission de Steve Jobs avait accumulé vendredi matin pas moins de 2,5 millions de contributions.Dans un sondage en ligne réalisé par le portail géant sina.com, qui a rassemblé 33.753 réponses, 64% des internautes se disaient convaincus que la démission de Jobs aurait une « énorme » répercussion sur Apple.Quelques cyber-citoyens ont de leur côté plaisanté en annonçant la sortie du dernier produit d’Apple, l' »iQuit » (« je démissionne »).La Chine a dépassé fin avril les 900 millions d’utilisateurs de téléphone portable, dont près de 70 millions utilisant la 3G, et les smartphones d’Apple ont une excellente image de marque et une vaste gamme de produits concurrents.Les lancements en Chine de produits emblématiques d’Apple, comme l’iPhone4 ou la tablette numérique iPad 2, avaient d’ailleurs provoqué de longues files d’attente devant les magasins du groupe américain.

Domoclick.com
avec l’AFP