Les organisateurs de la grand-messe des patrons de l’internet avaient certes invité une activiste égyptienne et un diplomate américain, entre autres, pour débattre d’internet comme outil de liberté, mais l’heure fut vite écoulée et laissa sur leur faim plusieurs participants. « Ici au e-G8, on sent bien que ces sujets ne sont pas prioritaires, comme par exemple le fait que personne n’ait parlé des cyberdissidents emprisonnés. On parle plus de croissance économique que de démocratie », a déclaré à le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Jean-François Julliard après les débats.Voir la vidéo du premier jour (en anglais)

Le débat réunissait des représentants de Google et Twitter, l’activiste égyptienne Nadine Wahab, le stratège « geek » de la diplomatie américaine Alec Ross, M. Juillard, et les journalistes Hassan Fattah (Emirats arabes unis) et Jamal Khashoggi (Arabie saoudite). Il a débouché sur un consensus en faveur de la liberté sur le web. « Nous ne sommes pas seulement des consommateurs et vous (gouvernants, NDLR) avez une grande responsabilité, vos politiques nous concernent et affectent notre vie. Internet est un écosystème délicat et il n’a pas à être entre vos mains », a lancé à l’adresse de la classe politique Nadine Wahab.

« Il faut un engagement global et fort concernant la liberté d’internet », a estimé le conseiller spécial d’Hillary Clinton.
« L’accès à l’information n’est pas seulement un point de vue de Google mais un véritable droit humain », a dit Susan Pointer, directrice des relations publiques et institutionnelles de Google Europe. « Avant même de parler régulation, échanges économiques ou copyright, on doit s’assurer qu’internet demeure un espace libre. (…) Soixante pays pratiquent la censure. Les gouvernants défendent la liberté en ligne mais dans beaucoup de pays on vote parallèlement des lois restrictives », a déploré Jean-François Juillard. « Internet est un environnement très fragile, et la liberté d’expression devrait faire partie des droits de l’Homme », a affirmé Tony Wang, représentant de Twittter en France.

« Nous sommes tous d’accord, il doit y avoir le moins de régulation possible sur les contenus. Et le G8 doit dire clairement si l’accès à internet est un droit fondamental ou pas », a conclu Jean-François Julliard. Les conclusions du eG8 doivent être transmises aux dirigeants du G8 de Deauville, jeudi et vendredi, et selon le New York Times, ils ont déjà décidé d’appeler à un renforcement de la régulation sur internet.

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