Que faut-il faire, et ne pas faire, quand il fait très chaud? Alors que la canicule s’installe en France, les autorités sanitaires et les professionnels de santé rappellent les principales précautions à prendre, à moduler selon l’âge et l’état de santé. Cette année encore, la plupart des mairies mettent à disposition des personnes fragilisées un registre (nominatif et confidentiel) afin de pouvoir intervenir en cas de canicule. Les personnes handicapées ou âgées de 75 ans souhaitant bénéficier du dispositif sont donc invitées à se faire connaître. Check-list pratique des réponses et précautions essentielles !

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– Comment se protéger en cas de canicule? –

Il faut maintenir les volets et fenêtres fermés, tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure et éviter de sortir aux heures les plus chaudes. On doit aussi se rafraîchir régulièrement en se mouillant la peau (visage, avant-bras…) avec un gant humide ou un brumisateur. Autre conseil: se désaltérer régulièrement sans attendre d’avoir soif, en buvant 1,5 à 2 litres d’eau par jour, éviter l’alcool et les boissons à forte teneur en caféine qui ont un effet diurétique, selon les autorités sanitaires.

Les personnes travaillant en extérieur doivent boire un verre d’eau toutes les 15 à 20 minutes, se protéger la tête du soleil, et si possible aménager leurs plages de travail pour éviter les périodes les plus chaudes.

Canicule-Info Service 0800.06.66.66 (appel gratuit d’un poste fixe, ouvert tous les jours de 9h00 à 19h00) offre des conseils pour soi ou pour quelqu’un de fragile dans l’entourage.

– Et pour les personnes âgées? –

Certaines personnes âgées ne ressentent pas la soif. Il leur est conseillé de boire au minimum l’équivalent de 8 verres par jour (soit 800 ml), l’idéal étant 13 à 14 verres (1,5 l), à adapter selon son poids. En cas de besoin, demander au médecin traitant la quantité adéquate. Penser à varier les apports (jus de fruit, eau gélifiée, sirop léger, soupes froides, yaourts…).

Si leur habitation ne peut être rafraîchie, il leur est conseillé de passer deux à trois heures par jour dans un endroit frais repéré à l’avance. Les signaux d’alerte sont une grande fatigue, des crampes, des maux de tête, des difficultés inhabituelles à se déplacer, des étourdissements.

– Que faire avec les nourrissons et les jeunes enfants? –

Ils s’exposent au risque de déshydratation car ils transpirent beaucoup pour maintenir leur corps à la bonne température. Ils doivent boire abondamment, surtout de l’eau, et rester le moins possible exposés à la chaleur.

Les nourrissons « ne doivent jamais être laissés en plein soleil ni être laissés seuls dans un véhicule », rappellent les autorités sanitaires après que plusieurs jeunes enfants sont morts ces dernières années dans des automobiles surchauffées.

– Et pour les personnes souffrant de maladies chroniques? –

Le danger est plus grand chez les personnes qui prennent régulièrement des médicaments car certains traitements peuvent augmenter les effets de la chaleur (déshydratation ou coup de chaleur), informe l’agence du médicament ANSM. Les patients ne doivent pas prendre de médicament sans avis médical et les médecins sont invités à réévaluer l’intérêt des médicaments prescrits, notamment ceux susceptibles d’altérer la fonction rénale.

– Quelles erreurs courantes observe-t-on? –

« Noyer » les personnes âgées en les faisant trop boire. Au-delà d’1,5 à 2 litres, cela ne sert rigoureusement à rien, c’est même dangereux, dit le professeur Jean-Louis San Marco, professeur de médecine à l’Université de Marseille, car leurs glandes sudoripares ne fonctionnent pas correctement et elles risquent de faire des complications cérébrales (oedèmes) potentiellement fatales. Il faut les refroidir en mouillant leur peau et en accélérant l’évaporation avec par exemple un petit ventilateur. Le même conseil vaut pour les insuffisants cardiaques pour qui transpirer nécessite trop d’énergie. Que risque le sportif amateur qui fait de l’exercice malgré de fortes chaleurs, sous prétexte de maintenir sa forme? « Pas de sport en période de canicule », répond le spécialiste « sinon il risque un pépin ».

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Un programme pilote lancé avec l’application Waze pour accélérer les secours

Un programme pilote, visant à accélérer les interventions des secouristes, grâce à l’application de guidage Waze, a été lancé à Milan, avec la participation de quatre sites en Europe, dont deux en France

Waze, filiale du géant américain de l’internet Alphabet (Google), est une application mobile de navigation routière, alimentée en temps réel par les informations envoyées par les utilisateurs. Les conducteurs peuvent en effet signaler embouteillages, présence de voitures arrêtées ou autres dangers et problèmes sur la route.

L’association européenne du numéro d’urgence (Eena), dont l’objectif est d’améliorer les services d’urgence, est à l’origine de ce projet. Quatre sites pilotes ont été choisis, dont deux en France: le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) des Bouches du Rhône (sud), celui de la Vienne (centre-ouest). Le service d’urgence médical NNO de la Basse-Autriche et le service 112 de la Lombardie en Italie, dont Milan est le chef-lieu, ont également été retenus pour ce projet.

Ce dernier comporte trois volets. D’abord, les incidents signalés à Waze seront transmis aux services d’urgence et intégrés dans leurs cartographies opérationnelles. Dans l’autre sens, les secours pourront transmettre aux utilisateurs de Waze des conseils ou des informations, comme signaler un feu de forêt en conseillant d’éviter la zone, ou informer du fait que des secours sont envoyés sur un accident, en demandant aux conducteurs de libérer la voie.

Enfin, le projet doit permettre d’apporter une aide à la navigation aux véhicules des secours, afin que ces derniers puissent utiliser l’algorithme et la base de données de Waze et trouver l’itinéraire le plus rapide pour se rendre sur le lieu d’une intervention.

« Car plus vite on intervient, plus on sauve des vies », a souligné le commandant Eric Rodriguez, des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, dans un entretien à l’AFP, à l’occasion de la première réunion entre les différentes parties.Dans ce département, le projet démarrera dès le début de l’été. Dans la Vienne, il sera lancé en septembre.

« A titre personnel, je suis un utilisateur de Waze depuis le tout début, il apporte beaucoup de services. C’est une satisfaction de pouvoir mettre cet outil au service des opérations d’urgence », s’est félicité de son côté le lieutenant-colonel David Maillefaud, du Sdis de la Vienne, en notant qu’aux Etats-Unis le temps gagné par les secours utilisant Waze était de 4 minutes.

« On a le sentiment qu’on va encore améliorer le service public et que peut-être avec le système qu’on va mettre en place, on va sauver plus de vies, en tout cas prévenir plus de risques et optimiser notre action », renchérit le commandant Rodriguez.

Evoquant l’actualité au Portugal, où des incendies ont fait au moins 63 morts, il a rappelé que son département avait lui aussi été touché par des feux de forêt l’été dernier. »Quand on a des événements aussi violents, on a besoin d’informer rapidement un maximum de population (…) soit pour demander aux automobilistes de ralentir, de prendre des précautions, soit de ne pas emprunter certaines voies et d’en privilégier d’autres », note-t-il. « Sur ce sujet particulier, on a le sentiment que cela va être un vrai bénéfice ».

Application WAZE à téléchargerhttps://www.waze.com/fr/

Domoclick.com avec Lionel Bonaventure pour l’AFP