Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent FABIUS, est également ministre du Développement international. C’est un double ressort pour se mobiliser dans sa mission universelle de président de la Conférence Paris Climat 2015***. Après une première conférence de presse en juin, Laurent Fabius a lancé, dimanche 6 juillet à Aix en Provence, un cri d’alarme sur le risque de dérèglement irréversible du climat, appelant les investisseurs internationaux à financer les énergies vertes. Il s’est également adressé aux entreprises pour qui: « l’empreinte carbone des entreprises doit être publiée, évaluée et devenir un critère d’appréciation, et j’espère ne pas ébranler les colonnes du temple, par les agences de notation », a-t-il lancé. Une audace inhabituelle qui converge avec les déclarations d’Emma MARCEGAGLIA, la patronne des patrons Européens, dans l’édition du Figaro Economie le 4 juillet. Elle déclarait notammet que « Nous sommes d’accord pour faire baisser de 40% les émissions de CO2 en 2030 mais uniquement si les reste du monde nous suit lors de la Conférence de Paris 2015
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Photo : Laurent Fabius (à gauche) et son homologue norvégien Borge Brende à Ny-Alesund, sur l’île de Spitsbergen en Norvège le 3 juillet 2014

« Au-delà de 2 degrés (de réchauffement, NDLR) ce sera le chaos climatique et personne: aucun particulier, aucune entreprise, aucune nation, aucune commune ne sera épargnée », a déclaré M. Fabius à l’occasion des rencontres économiques d’Aix-en-Provence, qui ont réuni sur trois jours quelque 3.000 personnes et 230 conférenciers de 35 pays. « Depuis le début de la révolution industrielle, les énergies fossiles ont été le principal moteur de la croissance ou en tout cas son accompagnateur et ce modèle arrive à épuisement non pas, comme on le dit parfois, à la fin de ce siècle. Mais, assez rapidement, il détruira plus de richesses qu’il n’en crée », a dit le ministre, ajoutant qu’il n’était plus question de « réchauffement », de « changement » mais de « dérèglement climatique ».

« J’ai voulu profiter du fait que beaucoup de responsables sont réunis ici pour lancer une sorte d’appel (…) aux investisseurs privés et institutionnels – je pense aux fonds souverains, fonds de pension, sociétés financières – à investir là où à long terme se trouve leur intérêt réel, parce que je pense que c’est de là que viendra l’essentiel des moyens nécessaires », a déclaré M. Fabius.

Fixer un objectif de 10% des portefeuilles traditionnels consacrés à l’économie verte en 2020 contre 1% actuellement.

« Des investissements massifs et pertinents » sont nécessaires, a déclaré M. Fabius, plaidant pour la « réorientation » dans les décennies qui viennent « d’un peu plus de 1.000 milliards d’euros qui sont « actuellement investis à hauteur de 80% vers les énergies fossiles contre 20% pour les renouvelables et de faire basculer cela progressivement ». Il s’est également adressé aux pouvoirs publics, « dont le gouvernement français », qui doivent « mettre en place un cadre clair et stable dans le temps » pour « sécuriser la rentabilité » de tels investissements et doivent aussi « stopper les subventions aux énergies fossiles ». Et aux entreprises: « l’empreinte carbone des entreprises doit être publiée, évaluée et devenir un critère d’appréciation ». « Notamment, et j’espère ne pas ébranler les colonnes du temple, par les agences de notation », a-t-il lancé.

Entre 20.000 et 25.000 délégués attendus pour la conférence « Paris climat 2015 »
Soit 28,8 millions de terriens par délégué présent (base 7 200 000 000 millions de terriens en 2014)

Jusqu’à 25.000 délégués sont attendus pour la conférence de l’ONU sur le climat à Paris fin 2015, où 195 pays doivent sceller un accord pour limiter le réchauffement de la planète, a indiqué mardi 10 juin le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. En ajoutant la participation de personnes non accréditées, ce sont « 40 à 50.000 personnes de 195 pays qui sont attendues » du 30 novembre au 11 décembre 2015, a ajouté M. Fabius, à l’occasion d’une visite du site du Bourget, au nord de Paris, qui accueillera la conférence.

La dernière conférence onusienne sur le climat, en décembre 2013 à Varsovie, avait attiré près de 12.000 délégués. En 2009, la COP (conférence des parties) de Copenhague, avait réuni 26.600 participants officiels: précédée d’une forte prise de conscience au niveau mondial des enjeux climatiques, elle avait eu l’ambition de conduire à un accord majeur qui n’avait finalement pas vu le jour. La France, en tant que pays hôte du rendez-vous de 2015, déploie déjà d’intenses efforts diplomatiques pour qu’un accord ambitieux soit finalisé car, a rappelé Laurent Fabius, « il faut agir aujourd’hui pour éviter les catastrophes demain ».Une réunion intermédiaire se déroule actuellement à Bonn (Allemagne) jusqu’au 15 juin pour ébaucher le contenu de l’accord, avant la conférence annuelle fin 2014, organisée cette année à Lima.

*** La France accueillera la 21e conférence climat en décembre 2015 (COP 21 ) :
Lors de la 19e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Varsovie (COP19), la France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 : Paris Climat 2015.

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/environnement-et-developpement/conference-paris-climat-2015-cop21/

Jérôme Robert pour Domoclick.com avec l’AFP

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/environnement-et-developpement/actualites-et-evenements/2014-22850/article/lutte-contre-les-dereglements-113908

Michel Dantin : l’adaptation au réchauffement priorité pour le bassin Rhône-Méditerranée

Par Michel Deprost le 4 juillet 2014

Michel Dantin : « Le bassin Rhône-Méditerranée est l’un des bassins français les plus affectés par le réchauffement climatique. » Député européen, maire de Chambéry, président du Comité intersyndical d’assainissement du lac du Bourget (CISALB):
http://www.enviscope.com/environnement/michel-dantin-reelu-president-du-comite-de-bassin-rhone-mediterranee-2/20151