Météo-France a placé jeudi après-midi 25 départements, allant du Sud-Ouest à l’Aisne, en alerte orange en raison de risques d’orages violents, et le Rhône et l’Isère en alerte de même niveau pour la canicule

Les températures grimpant à plus de 4 degrés des normales saisonnières, la consommation électrique du pays suit la même courbe, avec une hausse de 2.000 mégawatts (MW) – soit une consommation supérieure à la production attendue de l’EPR de Flamanville, toujours en construction, qui fournira à terme 1.650 MW. Qu’on se rassure : Réseau des transports d’électricité (RTE), en charge des lignes à haute tension (et filiale d’EDF), indique que le réseau ne souffre d’aucun problème lié à cette surconsommation.
 
L’été, chaque degré en plus au-delà des 18 degrés entraîne une consommation supplémentaire de 500 MW. Cet épisode de canicule devrait durer encore quelques jours : il faudra donc s’armer de patience et boire beaucoup d’eau pour tenir le coup.

L’alerte pour les orages, effective depuis 16H00 jeudi, concerne les régions Centre, Ile-de-France et Poitou-Charentes, et les départements de l’Aisne, Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Oise et Haute-Vienne. Dans ces départements en alerte orange pour les orages, Météo-France appelle à « une vigilance particulière dans la mesure où il existe un risque fort de phénomènes violents ». Il est en particulier recommandé d’être prudent dans les déplacements et les activités de loisirs, d’éviter d’utiliser le téléphone et les appareils électriques.

Canicule de 2003 : toutes les leçons ont-elles été tirées ?

Alors que les températures frisent l’épisode caniculaire , Plus de 30° le jour et plus de 18° la nuit (c’est le minimum nocturne qui prédit le mieux le risque sanitaire), c’est le bon moment pour se poser la question des progrès réalisés en matière de prévention.

L’élaboration du plan « canicule » a bien montré la complexité de l’organisation à mettre en place et a permis de comprendre que celle-ci ne pouvait pas s’improviser. Par exemple, pour que les personnes vulnérables puissent se faire connaître volontairement dans leur mairie, il a fallu une loi spéciale autorisant la création d’un tel fichier.

On peut donc reconnaître qu’en matière de sécurité sanitaire, la canicule de 2003 a marqué une rupture. L’Institut de Veille sanitaire (InVS) a considérablement renforcé ses outils de surveillance de la santé en temps réel. De nombreux plans de réponses aux urgences ont été élaborés, testés et évalués. Leur déclinaison régionale est obligatoire. Ainsi, quand une nouvelle canicule est survenue du 11 au 28 juillet 2006, l’InVS a pu estimer que le nombre de décès excédentaires attendus était de 6.500. Le nombre de décès observés a été de l’ordre de 2.000. Cette année-là, le plan « canicule » a donc sauvé environ 4.500 vies. Même si ce n’est pas parfait, c’est appréciable.

Suite de l’enquête: Canicule de 2003 : toutes les leçons ont-elles été tirées ? http://securitesanitaire.blog.lemonde.fr/2013/07/21/canicule-de-2003-toutes-les-lecons-ont-elles-ete-tirees/