Décidément le gaz de schiste n’est pas complètement enterré dans le débat sur la transition énergétique. L’Usine Nouvelle.com publie coup sur coup deux points de vue opposés à considérer avant tous les avis dogmatiques puisqu’il s’agit des industriels et des députés.D’un côté, les pétroliers affirment maîtriser le risque sur les gaz de schiste selon l’article ci-dessous, de l’autre; onze députés dont Denis Baupin*** qui affirme « le gaz de schiste est une énergie du passé ». Député EELV, M Baupin est également vice-président de l’Assemblée nationale, signataire de ce projet, conclut courageusement  » Le coût du dérèglement climatique lié aux gaz à effet de serre de cette énergie fossile est plus élevé que celui du développement d’alternatives comme les énergies renouvelables ». Ce qui rejoint l’avis de Nicolas HULOT selon ses déclarations ce matin sur France Inter. Telle une équipe de foot nationale, décidé à en découdre, les onze députés ont présenté le 11 décembre une proposition de loi (PPL) visant à interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Et, plus fondamental, ce projet vise à à abroger les permis exclusifs de recherche de mines d’hydrocarbures non conventionnels et à assurer plus de transparence dans le code minier. Pour ou contre ?

Impossible de financer la transition énergétique, selon les industriels
Qui sont les participants au débat sur la transition énergétique
Le jour J de la transition énergétique. Selon le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières, l’industrie pétrolière possède des standards de sûreté suffisamment élevés pour exploiter les gaz de schiste tout en préservant l’environnement. Créer cette industrie en France pourrait générer quelques dizaines de milliers d’emplois en France.
A quelques heures de l’ouverture du débat national sur la transition énergétique ce jeudi 29 novembre, le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières et des professionnels du pétrole et du gaz (GEP-AFTP) est bien décidé à se faire entendre sur la question des gaz de schiste. Son ambition : « lever le voile qui a été mis sur le sujet », annonce Jean Ropers, président du GEP-AFTP. Pour cela, le groupement professionnel a mis en place un groupe de réflexion, dirigé par Pascal Baylocq, qui a rendu publiques ses conclusions ce jour.

Quatre sources de risque ont été identifiées :
-la pollution des sous-sols,
-la gestion en eau (chaque fracturation requiert 10 000 à 20 000 mètres cubes d’eau),
-la composition des fluides de fracturation et
-les impacts sociétaux.

Pascal Baylocq reconnaît l’existence de risques mais « ils sont maîtrisés en suivant les procédures de l’industrie pétrolière », affirme-t-il. Le document du GEP-AFTP décrit ainsi toutes les évolutions techniques récentes, comme le remplacement des produits chimiques dans la fracturation par des composés utilisés dans l’industrie agroalimentaire.Pascal Baylocq rappelle qu’aux Etats-Unis, les gaz de schiste ont créé 600 000 emplois en 2010 et devraient en soutenir 1,6 million en 2035. « L’exemple américain n’est pas directement transposable à l’Europe. Le droit minier est différent », juge-t-il prudemment. Mais en se fondant sur les retombées de l’exploitation du gaz de Lacq en Aquitaine, qui génère encore actuellement 8 500 emplois, il avance la possibilité de créer « quelques dizaines de milliers d’emplois directs ».

« Les ingénieurs du pétrole ne sont pas des gens sans conscience écologique,

Enfin, le comité du GEP-AFTP appelle à la mise en place rapide de la commission d’étude sur les gaz de schiste, prévue par la loi du 13 juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique en France. Cette loi prévoit aussi des forages expérimentaux afin de mesurer leur impact. Selon le GEP-AFTP, le temps presse. Si la commission était créée en 2013, l’expérimentation interviendrait au mieux en 2015. Avec des résultats positifs, une autorisation d’exploration n’interviendrait pas avant 2020 et l’exploration en 2023. Même en allant au plus vite, les premiers mètres cubes de gaz de schiste de pétrole n’apparaîtront pas avant 10 ans au minimum. Jean Ropers se désole : « Le principe de précaution ne prône pas l’inaction ! »

Au-delà de la question des gaz de schiste, on ressent, dans la démarche du groupement, un besoin de la profession de changer son image. « Les ingénieurs du pétrole ne sont pas des gens sans conscience écologique, seulement intéressés par l’argent », s’exclame Pascal Baylocq. « Nos ingénieurs refusent qu’on les considère comme des voyous », ajoute Jean Ropers. Le GEP-AFTP représente 1 100 professionnels et 215 entreprises. Hors compagnies pétrolières (comme Total ou GDF Suez), les adhérents du GEP représentaient 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011.

Source: Ludovic Dupin, publié le 29 novembre 2012 pour l’Usine Nouvelle.

Domoclick.com

*** L’ INTERVIEW de Denis BAUPIN à l’Usine Nouvelle, le 12.12.2012:

http://www.usinenouvelle.com/article/pour-denis-baupin-le-gaz-de-schiste-est-une-energie-du-passe.N187900

Institut Français du pétrole: IFP Energies nouvelles est un organisme public de recherche, d’innovation et de formation dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement
http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/

Programme des Nations Unies pour l’environnement
http://www.unep.org/french/

http://www.fiscalite-environnementale.net/