L’humanité aura consommé ce lundi 8 aout la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an et vivra donc « à crédit » jusqu’au 31 décembre, a calculé l’ONG Global Footprint Network (Réseau de l’empreinte carbone). Cette date survient de plus en plus tôt chaque année selon l’ONG qui précise qu’ en 2030, si les émissions mondiales de CO2, provenant des énergies fossile, ne diminuent pas, l’humanité aura englouti son « budget écologique » dès le 28 juin. « Nous vivons donc à crédit », écrivent Global Footprint** et le WWF dans un communiqué. Une annonce qui suit la disparition en juillet d’un des pères fondateurs du WWF, le Dr Luc Hoffmann*** dont nous citons un hommage de ses plus proches militants.
Ce lundi 8 août marque pour la Terre le « jour du dépassement » (« earth overshoot day » en anglais). A partir de cette date. Pour ses calculs, Global Footprint prend notamment en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau. En 2015, le « jour du dépassement » était survenu le 13 août. La date « avance inexorablement depuis les années 1970″, relèvent les ONG.En 1970, il n’était survenu que le 23 décembre.
Depuis, cette date n’a cessé d’avancer: 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010. »Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,6 planète » par an, relèvent Global Footprint et WWF.
« Le coût de cette surconsommation est déjà visible: pénuries d’eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces », déplorent les ONG. »Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n’est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment », soulignent-elles.
Les émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre, sont le plus important facteur de dépassement: elles représentent « 60% de notre empreinte écologique globale », précisent le WWF et Global Footprint. Selon le rapport annuel sur l’état du climat (« State of the Climate »), un document rendu public mardi auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records en 2015.
La communauté internationale s’est engagée à la Conférence de Paris sur le climat, en décembre dernier, à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de juguler le réchauffement climatique.D’après Global Footprint, en 2030, si les émissions mondiales de CO2 ne diminuent pas, l’humanité aura englouti son « budget écologique » dès le 28 juin.
** Global Footprint Network:
http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/
Calculer son empreinte carbone:
http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/calculators/
Luc Hoffmann, un père fondateur du WWF
Le Dr Luc Hoffmann s’est éteint le 22 juillet 2016 à l’âge de 93 ans, un des pères fondateurs du WWF par son soutien extraordinaire qu’il a apporté, sa vie durant, à la protection de la nature. Hommage et témoignages par ceux et celles qui ont oeuvré à ses côtés. Passionné par l’ornithologie depuis sa petite enfance, le Dr Luc Hoffmann a obtenu un doctorat en zoologie à l’Université de Bâle et fut l’auteur de plus de 60 livres et publications sur les oiseaux et leurs habitats. Au cours de sa vie, le Dr Hoffmann s’est consacré à la conservation dans le cadre de son travail personnel mais aussi son implication dans de nombreux instituts et fondations.
Luc Hoffmann a été l’un des premiers membres du Conseil d’administration du WWF international et son premier vice-président jusqu’en 1988. Il a non seulement aidé les fondateurs du WWF International à établir l’organisation au niveau global, mais il a aussi fondé le WWF France et le WWF Grèce. Jusqu’à ce jour, il était vice-président d’honneur du WWF.
Outre son action pour soutenir le WWF, Luc Hoffmann a été directeur de Wetlands international, vice-président de l’UICN et a créé la Fondation Internationale du Banc d’Arguin en Mauritanie. Il a joué un rôle-clé dans les premiers efforts pour sauver le Coto Doñana en Espagne, et a été un pilier dans la création de la Convention de Ramsar sur les zones humides.
Afin de rendre un hommage à long terme au travail de visionnaire de Luc Hoffmann, le WWF et la Fondation Mava ont créé, en 2012, l’Institut Luc Hoffmann. Il a pour objectif de répondre par des solutions durables et scientifiques aux défis environnementaux les plus complexes de la planète. En 1998, Luc Hoffmann a reçu la plus haute distinction du WWF International, la Médaille de la Conservation du Duc d’Edimbourg. La France lui a également remis la Légion d’honneur en 2010, et son travail de protection de la biodiversité a été récompensé par le prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco en 2016.
Le fils de Luc, André Hoffmann est actuellement vice-président du WWF International.
« Luc Hoffmann était un visionnaire de la cause environnementale et a réussi, à titre individuel, à accroître l’attention du public quant à la nécessité de protéger l’environnement. Il a consacré son existence à la protection de la nature par son travail sur le terrain et sa philanthropie. Sans Luc Hoffmann, il n’y aurait pas de WWF et nous lui serons à jamais reconnaissants pour ses contributions à notre environnement. Au nom du WWF, j’exprime toute ma sympathie à toute la famille de Luc Hoffmann en ces moments difficiles. »
Yolanda Kakabadse, Présidente du WWF International
« Je suis personnellement très affectée. J’admirai Luc, non seulement pour son engagement exceptionnel au service de la nature, mais pour sa personnalité, sa générosité et son enthousiasme communicatif. C’est à sa demande que j’ai pris la présidence du WWF France. Il ne quittera pas mes pensées.»
Isabelle Autissier, présidente du WWF France
« Peu de personnes auront autant compté que Luc Hoffmann pour la conservation de la nature en France et dans le monde. Le WWF France pleure non seulement l’homme dont la détermination et l’engagement restent un modèle pour tous, mais aussi celui qui lui a permis de voir le jour en 1973. Il a consacré – en toute humilité – son existence, son énergie, sa force de persuasion, à la protection d’espèces et d’espaces emblématiques notamment de Camargue, de Brenne et des Alpes. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France
« Luc était un véritable pionnier de la conservation moderne de la nature et a inspiré toute une génération de jeunes amoureux de la nature qui agissent désormais pour préserver les habitats et les espèces en danger. Je suis moi-même un produit de l’inspiration qu’il a insufflé. Merci Luc ! »
Marco Lambertini, directeur général du WWF International
Agir avec le WWF:
http://www.wwf.ch/fr/
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Domoclick.com avec Joel SAGET pour l’AFP
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