Les premiers arrêtés sécheresse viennent d’être publiés. Déjà marquée par un printemps historiquement sec en 2011, la France manque de nouveau d’eau en raison de pluies largement déficitaires cet hiver et les sols affichent un taux d’humidité comparable à une fin avril voire, dans le sud du pays, à un mois de mai habituel.Le BRGM fait état de niveaux inférieurs à la normal pour 80% des nappes phréatiques françaises. Trois premiers arrêtés de limitation des usages de l’eau ont été pris en Essonne et Seine-et-Marne. Etat des lieux et commentaires de Météo Consult. « Sur certaines régions, on peut déjà parler de sécheresse », confirme Cyrille Duchesne, prévisionniste pour le bureau d’études météorologiques Météo Consult. »A l’échelle de la France, cette sécheresse est encore assez limitée », précise-t-il. En avril, il va falloir faire appel aux faiseurs de pluie.

Les signaux sont déjà inquiétants dans plusieurs pays autres européens, notamment dans la péninsule ibérique.Dans l’Hexagone, le déficit de pluies constaté depuis septembre, début de la période de « recharge » des nappes souterraines, se prolonge en mars, après un mois de février déjà « extrêmement sec », selon Météo France.Depuis le début du mois, il est tombé environ moitié moins d’eau (30 mm sur les 25 premiers jours en moyenne) qu’un mois de mars normal (69 mm), indique Michèle Blanchard, ingénieur climatologue à Météo France.

Seule la région Nord-Pas-de-Calais a reçu plus d’eau qu’habituellement ce mois-ci, le reste du pays enregistrant des retards, en particulier dans le sud-est en dépit de quelques pluies localisées.Ce nouveau mois sec intervient alors que, au 1er mars, la France accusait déjà un déficit pluviométrique global de 20% entre septembre et fin février, avec un retard plus important encore dans le sud-ouest.Mais les premiers signes de sécheresse ne s’expliquent pas seulement par le manque d’eau, mais aussi par des températures assez nettement au-dessus des normales favorisant l’évaporation, explique-t-on chez Météo France.

Depuis la fin de semaine dernière, le thermomètre affiche ainsi régulièrement 5°C de plus que les normales (13,5°C en moyenne contre 8,8°C habituellement) pour la température moyenne et même 8°C de plus pour les températures maximales.
Marqueur le plus pertinent pour la sécheresse, l’indice d’humidité des sols reste ainsi très bas: « Pour le Midi-Pyrénées et le Languedoc, on a des sols avec une humidité comparable à celle d’un mois de mai et ailleurs en France comparable à une fin avril », constate Michèle Blanchard.

« Sur certaines régions, on peut déjà parler de sécheresse », confirme Cyrille Duchesne, prévisionniste pour le bureau d’études météorologiques Météo Consult. »A l’échelle de la France, cette sécheresse est encore assez limitée », précise-t-il, mais l’épisode « débute encore plus tôt que l’année dernière » marquée par le printemps qui avait été le plus chaud depuis 1900 et le plus sec des cinquante dernières années.
Pour autant, il est encore « trop tôt » pour dire si le phénomène sera aussi important cette année, prévient le prévisionniste.

Reste que les signaux sont aussi alarmants du côté des nappes d’eau souterraines avec 80% d’entre elles affichant un niveau « inférieur à la normale », selon le dernier relevé du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).Deux départements franciliens, l’Essonne et la Seine-et-Marne, ainsi que le Gard sont actuellement concernés par des arrêtés restreignant certains usages de l’eau, selon le site spécialisé gouvernemental Propluvia.Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, avait indiqué la semaine dernière qu’un comité de suivi sera réunira le 12 avril pour faire un point complet.

Une grande majorité des réservoirs (80%) affichent un niveau inférieur à la normale (…) résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique ». Tel est le bilan dressé vendredi 16 mars 2012 part le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son Etat mensuel des nappes phréatiques au 1er mars.Au-delà de ce commentaire global, le BRGM précise que la situation « est hétérogène d’une région à l’autre » : les grands aquifères du Bassin parisien, du secteur du Rhône et du sud-ouest affichent un déficit, alors que ceux de quelques secteurs des régions Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-D’azur (PACA), Franche-Comté et Alsace affiche des niveaux proches de la normale.

Le BRGM:
http://www.brgm.fr/

Les prévisions de METEO_CONSULT:
http://france.meteoconsult.fr/meteo-france/prevision_meteo_france.php

Domoclick.com et l’AFP