Loin des agitations de l’université d’été EELV à Pessac (où l’ancienne ministre du logement Cécile DUFLOT dédicaçait son livre controversé), François Hollande a promis vendredi 22 aout, à Mayotte et La Réunion, qu’il y aurait « dès la semaine prochaine » des « annonces » sur les dossiers prioritaires de la rentrée : logement, professions réglementées, investissement et emploi. Domoclick.com propose de faire le point sur le tandem économique construction/logement à travers l’interview du président de la FNAIM , Jean-François BUET sur la nécessité du choc de simplification , le 19 aout sur France Inter, et les pré-annonces du Président de la République aujourd’hui le 22 aout à Mayotte et dans le quotidien Les Echos. Selon le quotidien économique du 19 aout les 50 mesures de simplification des normes et procédures de construction d’avril seront complétées par 50 nouvelles autres mesures en octobre.

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Depuis l’océan Indien où il poursuivait vendredi 22 aout sa tournée par une étape à Mayotte, François Hollande a confirmé sa volonté de « forcer l’allure » face à une situation économique préoccupante. « Dès la semaine prochaine » donc, le gouvernement tracera les grandes lignes de réformes dans quatre grands domaines:

>le logement,
> la concurrence et les professions réglementées dont les notaires qui « contrôlent » les actes de transactions immobilières,
> la simplification dont les normes de construction qui réduisent le nombre de chantiers et accroient le travail au noir ,
> l’investissement ».

« On maintient le cap et on est dans le mouvement, on force l’allure », a insisté le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec des journalistes. A Mayotte vendredi 22 aout, comme à La Réunion la veille, François Hollande a parcouru le 101e département français, créé en 2011 qui accumule les superlatifs de la précarité avec un chômage massif (mois d’un adulte sur trois a un emploi), une population très jeune (un Mahorais sur deux à moins de 17 ans) et peu scolarisée (un sur trois ne l’a jamais été).

Après la pluie , la visite s’est cependant achevée par un accueil festif, chaleureux et bruyant sur la place de la mairie de Dzaoudzi, conclu par une Marseillaise tonitruante.
« Vous êtes venus rappeler votre attachement indéfectible à la France », a lancé le chef de l’Etat à la foule. A des milliers de kilomètres de la métropole, François Hollande l’a assuré: la relance de la compétitivité de l’économie avec son pacte de responsabilité « va marcher ». « Si je pensais que ma politique n’allait pas porter ses fruits, j’en aurais changé », a insisté le chef de l’Etat, revendiquant « sa constance ». »Toute autre politique aurait enfoncé le pays soit dans la dette soit dans la désagrégation sociale », a-t-il fait valoir, « sortir de l’euro, laisser filer les déficits ou bien sabrer dans la dépense publique, aucune de ces politiques n’a d’avenir ».

« Un problème de confiance »

Même s’il reconnaît « que le pacte de responsabilité n’aura d’effet qu’à moyen terme », n’excluant pas que le « mandat suivant en bénéficie », le président Hollande table à court terme « sur l’effet psychologique d’un cadre suffisamment stable pour que la confiance revienne ». « Le problème français, c’est un problème de confiance dans l’avenir », a-t-il souligné, estimant que le retour de la confiance pourrait relancer « l’investissement, privé comme public, qui est la clef de tout et qu’il faut débloquer ».

A l’Europe, François Hollande demande du temps pour réduire les déficits publics alors que le ministre des Finances, Michel Sapin, prévoit désormais qu’ils seront supérieurs à 4% cette année, ce qui exclurait de facto un retour à 3%, la norme européenne, dès l’an prochain. Les Allemands « ont mis dix ans de réformes pour en arriver là où ils en sont et nous en sommes à deux années », a fait valoir le chef de l’Etat. « Nous allons continuer de réduire les déficits mais au rythme qui nous paraîtra compatible avec la croissance », a-t-il expliqué. S’il refuse de se projeter en 2017 – « sinon je n’avance plus » – il estime qu’on peut « faire des réformes et gagner », notant que l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder avait « perdu de peu » en 2005 face à Angela Merkel après avoir engagé une profonde réforme du marché du travail allemand.

Quant à la reprise, s’il reconnaît qu’elle « est faible » et « fragile », il estime qu’elle est bien là avec désormais 0,5% de croissance attendue cette année par le gouvernement. « On n’est plus dans la crise mais l’enjeu, c’est de libérer et de mobiliser toutes les énergies pour sortir de la stagnation », a-t-il affirmé. Le président de la République achèvera samedi sa tournée dans l’océan Indien par une étape à Moroni, capitale des Comores, où il effectuera la première visite d’un président français depuis François Mitterrand en 1990.

Domoclick.com avec ALAIN JOCARD pour l’AFP et FRANCE INTER:
http://www.franceinter.fr/emission-le-79-crise-du-logement-il-faut-construire