Nathalie Kosciusko-Morizet appelle à « reconquérir » la biodiversité. La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a appelé à une « reconquête » de la biodiversité en présentant jeudi la stratégie nationale 2011-2020 visant, à partir de vingt objectifs, à mieux prendre en compte les espèces animales et végétales.

La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet à l’Assemblée nationale, le 17 mai 2011 à Paris ; La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a appelé à une « reconquête » de la biodiversité en présentant jeudi la stratégie nationale 2011-2020 visant, à partir de vingt objectifs, à mieux prendre en compte les espèces animales et végétales. « 2010, l’année de la biodiversité, a été un commencement. Le temps de l’action est venu, le temps de la reconquête est venu », a-t-elle déclaré à l’occasion du lancement officiel de cette stratégie sur dix ans.

« Il ne s’agit pas de préserver l’existant, on n’est pas seulement dans une stratégie défensive mais on veut reconquérir ce territoire », a-t-elle ajouté. La ministre de l’Ecologie a annoncé, dans le cadre d’engagements pour la période 2011-2013, une série d’appels à projets visant notamment à « restaurer les continuités écologiques » permettant le circulation et la dissémination des espèces.

L’Etat doit aussi mettre en chantier une cartographie des habitats naturels au 1/25.000 qui ne sera pas toutefois pas finalisée avant 2018. Une enveloppe de 50 millions d’euros est pour le moment allouée à cette stratégie. « On s’attendait à mieux », a réagi Sébastien Moncorps, directeur de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). « On n’a pas perçu de mesures fortes, susceptibles de réellement changer la donne », a-t-il indiqué. « L’esprit est bon. Mais quand on regarde les mesures, ce sont principalement les politiques du ministère de l’Ecologie, les autres ministères sont absents », a regretté pour sa part Christophe Aubel, directeur de l’association Ligue Roc.

Mme Kosciusko-Morizet a souligné que la mise en oeuvre de la stratégie passerait par « une mobilisation des acteurs », invités à décliner ces objectifs. Près de 150 acteurs (collectivités, associations, établissements publics, entreprises) ont pour le moment adhéré au texte.
« La première stratégie (pour 2004-2010) n’a pas marché. On avait de super objectifs, chiffrés, mais très peu de mobilisation. On est parti cette fois sur une démarche différente », a-t-elle précisé devant la presse.
La ministre a regretté que les organisations agricoles, qui ont participé aux travaux d’élaboration, ne figurent pas parmi les premiers signataires.
« La profession agricole est sous le coup d’une grande angoisse avec la sécheresse. Ce n’était pas leur urgence. Mais il n’y a pas de rupture avec la profession agricole », a-t-elle indiqué.
La FNSEA, premier syndicat agricole, a confirmé « ne pas être en mesure de signer cette charte », évoquant « trop d’incertitudes » sur « la portée des mesures que le gouvernement mettra en oeuvre et sur leur financement ».
« Où sont les engagements de Nagoya? », s’est pour sa part alertée la députée européenne Europe Ecologie-Les Verts Sandrine Bélier. En octobre, au sommet de Nagoya, Chantal Jouanno, alors secrétaire d’Etat à l’Ecologie, avait annoncé que la France allait progressivement porter à 10% la part de la biodiversité dans l’aide publique au développement pour consacrer au sujet, entre 2011 et 2020, « plus de 4 milliards d’euros ». Le ministère n’était pas en mesure de confirmer jeudi ce calendrier, confirmant simplement une contribution de 200 millions d’euros pour 2012.

Domoclick.com et l’ AFP

UICN (Union internationale pour la conservation de la nature): Créé en 1992, le Comité français de l’UICN est le réseau des organismes et des experts de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France.

http://www.uicn.fr/