Représentante de la 4e génération des dirigeants, Julie Desteve a su reprendre le flambeau de l’entreprise familiale J. DESTEVE basée à Liginiac en Corrèze. L’entreprise DESTEVE, une PME inscrite dans la démarche PEFC (Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières**) depuis août 2009. La certification PEFC, est un écolabel par lequel l’entreprise certifiée s’engage à contribuer à la gestion durable des forêts. Pour un arbre coupé, un arbre est replanté. Pour acquérir le label, toute la chaîne doit être concernée ; c’est-à-dire de l’exploitant-coupeur au revendeur”, indique Julie Desteve dans cette interview publiée par decideursenregion.fr***. “Certes, cette démarche inclut des contrôles réguliers, une surcharge administrative mais elle est un gage de qualité et de respect de l’environnement, de notre part, auprès de nos clients”. Rencontre avec une chef d’entreprise qui s’y voyait déjà, alors sur les bancs de l’école, Julie Desteve, directrice générale de la scierie J.Desteve

Les femmes chefs d'entreprise sont en baisse alors qu'elles représentent 50% de la population active, mais 80% de la décision d’achat.

En 2008, Julie Desteve devient directrice générale de l’entreprise J.DESTEVE, scierie et fabrique de palettes. Représentante de la 4e génération, Julie Desteve a su reprendre le flambeau de l’entreprise familiale créée en 1890 et basée à Liginiac en Corrèze. Aujourd’hui, la jeune femme manage 31 salariés.

Quel a été votre parcours professionnel ?

-Julie Destève : J’ai tout d’abord fait un IUT GEA, puis une licence en Sciences de Gestion, et j’ai ensuite terminé mon cursus universitaire par un master en Sciences du Management.
Depuis la 6e, mon souhait était de devenir chef d’entreprise dans une scierie… Mes parents ont d’ailleurs conservé la feuille d’orientation scolaire sur laquelle mon vœu était déjà clairement exprimé ! Il est devenu par la suite réalité. Je me suis préparée durant toutes mes études à la reprise de l’entreprise, c’était mon objectif. Et puis, je dois avouer que j’ai la culture du bois en moi depuis toute petite, les planches et les palettes faisaient parties de mon terrain de jeu.
C’est en septembre 2007 que j’ai intégré l’entreprise en tant que cadre lorsque mes parents étaient toujours en activité. La transmission s’est faite en 2008, j’ai obtenu 100 % des parts et je suis devenue directeur général au moment où mes parents prenaient leur retraite.

Comment la transition a-t-elle été perçue ?

-Julie Destève : La transition a été plutôt « douce» puisque mes parents sont encore présents physiquement lors de mes absences. Les salariés me connaissent depuis mon tout jeune âge. J’ai beaucoup appris sur le terrain ce qui m’a permis d’acquérir une certaine légitimité au fil du temps.

Arrivez-vous à trouver votre place dans ce milieu plutôt masculin ?

-Julie Destève : Les mentalités ont bien évolué, je n’ai jamais eu affaire à des discours machistes, et puis l’ensemble des salariés étaient déjà habitué à une présence féminine : celle de ma mère.
Cependant, il a fallu que je fasse mes preuves, on ne m’a pas fait de cadeau et encore moins en étant la fille du patron !

Comment votre entreprise a-t-elle évolué depuis sa création en 1890 ?

-Julie Destève : Chacune des quatre générations a marqué son passage. A son origine, la scierie était un moulin, la force de l’eau permettait de scier les planches. La production de traverses pour les chemins de fer a été une des premières activités de transformation. C’est dans les années 1980 que mes parents ont choisi de se spécialiser dans le bois d’emballage et la fabrique de palettes. Un tournant pour l’entreprise. Nous possédons encore un atelier manuel qui permet la fabrication de palettes à la main pour le sur-mesure, ce qui reste un véritable atout.
Depuis votre arrivée à la direction, quel a été votre projet phare ?

-Julie Destève : En 2011, nous avons réalisé un fort investissement de plus de 1.2 million d’euros pour la création d’une ligne automatique de fabrication de palettes. Une étape très importante à mes yeux qui, malgré « un marché mou », nous permet aujourd’hui de rester compétitif et de nous aligner sur la concurrence.
Je souhaite par ailleurs moderniser la partie scierie en 2014. Les technologies évoluent beaucoup et il est désormais possible d’avoir un meilleur rendement par rapport à l’utilisation du bois.
Aujourd’hui, pour vous donner un indicateur : 1 m³ de planche équivaut à 2 m³ de bois. Cet objectif est double puisqu’il s’agit également d’améliorer les conditions de travail des salariés.

** Programme PEFC: La démarche PEFC (Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières) depuis août 2009.
« La certification PEFC, est un écolabel par lequel l’entreprise certifiée s’engage à contribuer à la gestion durable des forêts. Pour un arbre coupé, un arbre est replanté. Pour acquérir le label, toute la chaîne doit être concernée ; c’est-à-dire de l’exploitant-coupeur au revendeur », indique Julie Desteve.
« Certes, cette démarche inclut des contrôles réguliers, une surcharge administrative mais elle est un gage de qualité et de respect de l’environnement, de notre part, auprès de nos clients ». 90 % du transport et de la livraison de marchandises est assurée par la société dans un rayon de 250 à 300 km.
http://www.pefc-france.org/

*** Source :Le magazine de la Caisse d’Epargne
http://www.decideursenregion.fr/mag/AUVERGNE.pdf
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