D’après Nicolas Rufin sur le débat du Mal-logement, François Hollande est plus ambitieux que Nicolas Sarkozy, écrit)il dans Les Echos LE CERCLE*. La Fondation Abbé-Pierre l’affirme : près de 3,4 millions de personnes sont mal-logées et 5 millions sont en situation de fragilité. Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé comme mesure phare l’augmentation de 30% des possibilités de construction, force est de constater que François Hollande semble bien plus ambitieux pour lutter contre la crise du logement. Comparatif entre les deux candidats. La Fondation Abbé-Pierre a bien relevé ces propositions et a accordé le label Logement-compatible au candidat socialiste. Nicolas Rufin , l’auteur de ce comparatif , est enseignant
Innover pour sortir de l’impasse de la crise du logement
Tout d’abord, un constat : le nombre de non logés, mal logés ou très mal logés augmente en France, de même que la part du budget des familles consacrée au logement. Il y a quelques semaines, l’ancien joueur de football Éric Cantona s’est emparé du sujet en compagnie de la Fondation Abbé-Pierre. Depuis, la question du logement promet d’être un des sujets majeurs de la campagne présidentielle.
Des professionnels sceptiques vis-à-vis des propositions de Nicolas Sarkozy
Le président de la République vient d’annoncer « un ensemble de mesures puissantes pour relancer la production de logements ». « Tout terrain, toute maison, tout immeuble verront sa possibilité de construction augmenter de 30% » a-t-il précisé. L’idée est de permettre pour trois ans aux particuliers, promoteurs ou sociétés HLM de construire 30% de surface supplémentaire sur un même terrain. Suffisant pour lutter contre le mal-logement qui touche avant tout les jeunes et les précaires ? Les professionnels sont sceptiques.
En effet, une telle mesure peut se heurter à l’opposition des maires, souvent hostiles à la densification. Schizophrénie au sommet de l’État ? Ce sont bien souvent les maires UMP qui s’oppose à la construction de logements sociaux, comme l’explique le maire de Paris, Bertrand Delanoë :
« Depuis cinq ans que Nicolas Sarkozy est président, il y a des blocages partout pour construire des logements (…) il y a vraiment des milliers de logements que je peux construire, mais l’État m’empêche de construire parce qu’il veut vendre ses terrains à des prix spéculatifs » dénonce-t-il. Se voulant plus précis, il cite la construction de logements sociaux d’une hauteur de 50 mètres aux Batignolles, empêchée par la droite, ainsi que celle de 600 logements dans le 16e arrondissement bloqué par l’UMP local, dont le maire Claude Goasguen.
De plus, dans leur grande majorité, les maires n’ont pas utilisé la possibilité qui leur a été donnée, après le Grenelle de l’environnement, d’augmenter de 20 à 30% les constructions autorisées, dans le cas de logements sociaux ou écologiques. Enfin, le risque est grand de voir les prix du terrain s’envoler et se répercuter sur celui des biens construits.
L’encadrement des loyers, un système qui marche en Allemagne
De son côté, François Hollande vise, lui, d’abord à protéger les locataires et les personnes en recherche de logement. Le candidat socialiste propose comme mesure phare l’encadrement par la loi des loyers lors de la première location ou à la relocation sur les zones où le marché est en surchauffe. « Cela n’a marché nulle part même à l’époque de l’Union soviétique », a rapidement ironisé Nicolas Sarkozy. Celui-ci devrait pourtant savoir qu’un tel encadrement est pratiqué en Allemagne, nouvel eldorado du Président.
Un locataire allemand peut poursuivre son propriétaire en justice si son loyer dépasse de plus de 20% le prix jugé raisonnable par l’Agence Nationale de l’habitat. Si un propriétaire rénove son logement, la hausse du loyer doit correspondre à la valeur ajoutée pour le locataire et non au coût des travaux pour le propriétaire.
François Hollande propose également un renforcement de la loi SRU, en multipliant par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes refusant d’accueillir les ménages aux revenus modestes et moyens. Il faut rappeler que cette loi, qui stipule que chaque commune de plus de 3 500 habitants (1500 en Ile-de-France) doit avoir au moins 20% de logements accessibles aux personnes les moins aisées, n’est pas respectée par 38% des villes concernées. En plus des sanctions, le président du Conseil général de Corrèze veut porter à 25% le quota de logements sociaux.
*Lire la suite dans LES ECHOS:
http://lecercle.lesechos.fr/presidentielle-2012/221142957/mal-logement-francois-hollande-plus-ambitieux-nicolas-sarkozy
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