Sous ce titre « Présidentielle 2012: Désert de propositions pour l’innovation » Aurélie Barbaux publie ce 30 mars 2012 pour l’Usine Nouvelle l’état des lieux ou plutôt de non-lieux. « On a beau chercher dans les programmes et les déclarations des candidats, aucune idée neuve ou engagement en faveur de l’aide à l’innovation ne se dégage. Au mieux, quelques vœux pieux.On s’en doutait. L’innovation, sujet professionnel, transverse, complexe et technique, n’est pas une priorité de campagne. Mais de là à trouver si peu de propositions ou d’engagements dans les programmes, alors que l’économie, la compétitivité, l’emploi, la ré-industrialisation ont été au cœur des premiers débats! »
Couverture du bi-mensuel l'Usine Nouvelle

David Bariau, directeur du pôle « politiques publiques » du cabinet Alcimed a pourtant cherché.Dans les secteurs innovants qu’il faudrait en priorité soutenir, par exemple. Hormis ce que l’on pourrait appeler l’économie verte, qui figure à peu près dans tous les programmes, rien. Le numérique, la santé, l’e-administration ? Rien. Seul Jean-Luc Mélenchon avance le transport comme un secteur émergent et stratégique, selon Alcimed. Le numérique n’étant évoqué au mieux que sous l’angle de l’infrastructure.
Seul François Bayrou propose un crédit impôt innovation en plus du CIR
A défaut des secteurs prioritaires, les candidats ont-ils des idées sur les outils ? Le seul cité par tous, est le crédit impôt recherche (CIR). A conserver, bien sûr, mais pas tout à fait. François Hollande et Jean-Luc Mélenchon veulent le rendre plus accessible aux PME (moins de 2 000 salariés et PME industrielles pour Hollande).
Marine Le Pen veut le conditionner au maintien des équipes de R&D en France. Seul François Bayrou s’aventure à proposer un crédit impôt innovation en parallèle du crédit impôt recherche, pour aider au financement du design, notamment. Pour le reste de la fiscalité, pas de proposition, hormis encore François Bayrou, qui propose un statut plus favorable aux business angels.

Aucune remise en cause de l’existant

Quant au dispositif existant, quasiment pas un mot. « François Hollande, après avoir critiqué le grand emprunt, est revenu sur ses dires », observe David Bariau. De toute façon, d’ici à l’élection, quelques 26 milliards d’euros sur les 35 levés auront été engagés. « Le candidat socialiste compte en fait utiliser le restant pour animer une politique de développement de territoire et boucher les trous, notamment avec de nouveaux Labex (laboratoires d’excellence) » avance le consultant.
Rien sur le budget d’Oséo et l’aide directe à l’innovation, qui se réduit pourtant d’année en année. Rien non plus sur les pôles de compétitivité. « Or, quand quelque chose n’est pas cité dans les chiffrages, c’est souvent qu’il pourrait être sacrifié », analyse encore David Bariau.

En fait, côté socialiste, l’aide à l’innovation « se jouera avec les collectivités locales : une nouvelle étape de la décentralisation est nécessaire pour cela, afin de donner les moyens aux élus d’opérer le rassemblement des efforts pour la recherche et l’innovation dans leur région » déclarait François Hollande lors de son discours de Futurapolis. A l’inverse du renforcement du dispositif centralisé du candidat sortant, qui a tout misé sur le CIR (80% de l’aide à la R&D), la CDC et Oséo. Deux approches très différentes.

Les acteurs de l’innovation réclament un système plus simple
Par Barbara Leblanc, le 26 mars 2012 pour l’Usine Nouvelle

Le Comité Richelieu prône un statut « Entreprise Innovante et de Croissance »
Pôles de compétitivité et associations professionnelles ont appelé ce 26 mars à une simplification radicale du système complexe et instable de soutien à l’innovation en France. Selon les acteurs du secteur, le principal point d’achoppement est la création d’un statut unique d’entreprise innovante, qui fusionne les différents dispositifs actuels et qui ne se limitent pas qu’aux entreprises jeunes.
Cette idée reprend celle avancée en décembre dernier par le Comité Richelieu. C’est en effet cet organisme qui représente petites et moyennes entreprises innovantes. Elle a été finalement approuvée en janvier dans un rapport de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologique (OPECST).

Selon le Comité, le statut unique d' »Entreprise d’innovation et de croissance » (EIC) définirait la PME innovante comme celle dont le chiffre d’affaires est pour 50% (à ajuster selon les secteurs) réalisé avec des procédés ou des produits brevetés ou brevetables dans un pays de l’OCDE. « C’est la première fois que des entreprises innovantes, start-up, petites et moyennes entreprises, entreprises de taille intermédiaire, se regroupent en aussi grand nombre et de manière transsectorielle pour porter un message commun, assure le délégué général du Comité Richelieu, Denis Bachelot. Les entreprises innovantes veulent aujourd’hui faire valoir leur spécificité » et « être identifiées en tant que telles ».

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Domoclick.com avec l’Usine Nouvelle