Philippines Build Change est une entreprise sociale qui aide des personnes, propriétaires, ingénieurs et gouvernements à construire des habitations conçues pour affronter les catastrophes naturelles. Fondée dès 2004, Build Change** opère principalement en Indonésie, au Népal, à Haïti et aux Philippines. Ce sujet éditorial est une initiative de l’Association mondiale des journaux** qui a identifié le journalisme de solutions comme un pilier émergent du paysage médiatique. En ces temps mouvementés, le grand public est en attente d’informations qui reflètent l’espoir et les solutions. L’exemple sélectionné par Jan Victor Mateo du Philippine Star*** à Manille.
Après le passage de l’un des ouragans les plus puissants de l’histoire en 2013, l’étendue des dégâts dans le pays était sans précédents: des vagues de plusieurs mètres de haut et des rafales d’une extrême violence ont dévasté les foyers de milliers de familles, qui, du jour au lendemain, se sont retrouvées totalement démunies. L’une de ces familles était celle de Eusi et Helenita Raloso, originaires de Guaian. Cette municipalité fait partie du Samar Oriental, l’une des régions les plus sévèrement touchées par le passage du supertyphon Yolanda (également connu sous le nom de Haiyan). Durant la tempête, les Raloso et leurs voisins ont réussi à se réfugier dans un abri, mais à leur sortie, il ne restait de leur communauté que les ruines de leurs anciennes demeures. Les éléments déchaînés avaient tout emporté. Personne n’aurait alors pu imaginer qu’une année plus tard, lorsqu’un autre typhon frappa leur localité, les Raloso, loin d’être des survivants impuissants, étaient devenus les héros de leur communauté.
L’objectif: sauver des vies
Grâce à leur nouvelle maison construite pour résister aux catastrophes naturelles, ils ont en effet décidé d’abriter 17 familles des environs, transformant ainsi leur maison en centre d’évacuation de fortune. Il n’y eut aucune victime dans leur communauté durant le passage de ce second typhon. Les Raloso sont parmi ceux qui ont bénéficié du soutien de Build Change, une entreprise sociale à but non lucratif dont l’objectif est de sauver des vies en aidant individus, propriétaires, ingénieurs et gouvernements à construire des maisons conçues pour résister aux éléments lors de tempêtes ou de séismes. Les Raloso sont parmi ceux qui ont bénéficié du soutien de Build Change, une entreprise sociale à but non lucratif dont l’objectif est de sauver des vies en aidant individus, propriétaires, ingénieurs et gouvernements à construire des maisons conçues pour résister aux éléments lors de tempêtes ou de séismes.
Tout commence aux Philippines
Fondée en 2004, Build Change opère principalement dans des pays qui ont payé le plus cher en vies humaines et en dégâts matériels le prix de tremblements de terre et d’autres désastres, comme l’Indonésie, le Népal, Haïti et les Philippines. L’entreprise organise aussi des programmes de sensibilisation dans des pays comme la Colombie et le Guatemala.
L’organisation a démarré ses activités aux Philippines en 2013, à la suite de catastrophes jumelées: un séisme de magnitude 7,2 dans la province insulaire de Bohol, combiné à la dévastation causée par le supertyphon Yolanda. À la suite du séisme, qui a fait 200 victimes et a endommagé 73 000 bâtiments, dont 14 000 ont été complètement détruits, Build Change s’est alliée au gouvernement local pour former des ingénieurs et des employés d’ONG à évaluer les dégâts causés par la secousse sismique. Selon Kate Landry, la directrice des programmes et des partenariats de Build Change-Philippines, l’organisation a formé environ 60 personnes et a travaillé au développement de matériaux éducatifs visant à informer la population locale, en particulier les bâtisseurs et les propriétaires, des meilleures pratiques de construction.
Cinquante maisons reconstruites
Dans le sillage de Yolanda, Build Change a travaillé avec différentes organisations à Guaian pour aider les survivants comme les Raloso à reconstruire leur foyer de manière à ce qu’il résiste aux futures catastrophes. «Avec le typhon Yolanda, la priorité a été d’aider les gens à reconstruire leurs habitations», confirme Kate.
Kate Landry rapporte qu’environ 50 maisons directement touchées par le typhon ont été reconstruites, tandis que 250 demeures supplémentaires, qui n’ont été impactées qu’indirectement, ont été réparées et converties de manière à être résistantes aux désastres naturels. Une cinquantaine d’habitations supplémentaires sont toujours en construction. «Grâce à notre assistance technique et à la transmission de notre savoir-faire, 330 personnes ont appris des techniques de construction plus sûres. De mémoire, 150 emplois ont été créés», ajoute-t-elle.
«Nous ne faisons pas le travail nous-mêmes»
A part ses initiatives de reconstruction, Build Change s’est aussi engagée aux côtés d’une université locale et de l’autorité gouvernementale chargée de l’éducation technique pour concevoir un programme qui permettra aux bâtisseurs locaux d’apprendre comment construire des structures résistantes aux catastrophes.
Kate Landry souligne enfin que Build Change ne se déploie pas sur le terrain pour construire directement les habitations de survivants. La société travaille plutôt avec les organisations déjà présentes localement, et forme leurs effectifs aux meilleures techniques de construction, en particulier pour les structures résistantes aux catastrophes. «Nous essayons de nous focaliser sur la formation de personnes qui sont déjà dans ces communautés pour leur permettre de rendre les logements plus sûrs», déclare la directrice, «il y a peu d’organisations qui disposent des mêmes capacités techniques que nous, mais nous dépendons de nos partenaires sur le terrain qui connaissent déjà ces communautés pour les mobiliser».
Un exemple de ces alliances de capacité technique et d’engagement communautaire est le partenariat entre Build Change et la Ramon Aboitiz Foundation, qui finance actuellement la construction de salles de classe dans les écoles publiques de Cebu. «Nous avons apporté quelques modifications aux plans pour qu’ils donnent aux bâtisseurs plus d’instructions et réduisent les chances que ces derniers fassent des erreurs lors de la construction», poursuit Kate Landry. «Nous sommes différents des autres ONG parce que nous ne faisons pas le travail nous-mêmes. Nous préférons simplement coopérer avec ceux qui sont déjà présents sur place et qui ont déjà un lien fort avec les communautés que nous visons.»
*** En savoir plus sur
Buildchange :
buildchange.org
** Philippine Star:
https://thephilippinestar.ph/
Une initiative d’Impact Journalism Day
55 journaux partagent des solutions innovantes
L’Association mondiale des journaux a identifié, elle aussi, le journalisme de solutions comme un pilier émergent du paysage médiatique. En ces temps mouvementés, le grand public est en attente d’informations qui reflètent l’espoir et les solutions.
C’est le cas chez Sparknews. Depuis quatre ans, nous invitons les principaux médias internationaux à mettre en lumière les initiatives à fort impact social et environnemental. Cette année, 55 médias participent à cette collaboration inédite pour partager des histoires d’innovation et de réussite :
Christian de Boisredon, fondateur de Sparknews:
Les temps changent. Avec des effets souvent positifs: la pauvreté recule et le taux de mortalité infantile baisse, le nombre d’enfants scolarisés est en hausse et les grands dirigeants s’engagent dans la lutte contre le changement climatique. Les médias sont exceptionnellement bien placés pour raconter les histoires qui illustrent ces tendances.
Domoclick.com